24 Heures (journal suisse): Plainte pénale contre Jiang Zemin

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Une coalition internationale d’avocats va traquer les
responsables de « l’éradication planifiée » du Falun Gong.

Droits de l’Homme

Une plainte pénale va être lancée à Genève contre l’ex-président chinois Jiang Zemin. Une coordination internationale d’avocats déposera des plaintes similaires dans plusieurs dizaines de pays, pour crime de torture, crime contre l’humanité, voire génocide. C’est ce qu’annonce Me Philippe Grant, président de TRIAL, mouvement de juristes contre l’impunité des criminels internationaux. Selon lui, l’ex-dictateur – toujours dans les coulisses du pourvoir – est « l’artisan principal de la répression féroce » contre les centaines de milliers, voire millions, d’innocents qui pratiquent le Falun Gong, un mouvement spirituel qui s’affirme apolitique et non violent.

Des tribunaux saisis

« Les mailles du filet vont se resserrer autour de M. Jiang Zemin et des nombreux autres participants à cette gigantesque machine de répression. La justice globale, qui peu à peu se met en place, un jour les rattrapera », indique l’avocat qui espère ainsi un signal dissuasif sur les tortionnaires. Les autorités judiciaires suisses seront sollicitées dès qu’un responsable identifié posera le pied dans notre pays. Des tribunaux étasuniens et français ont déjà été saisis dans ce sens.

Me Grant a été mandaté par l’Association Suisse de Falun Gong. Sans juger la philosophie de ce mouvement, il se fonde notamment sur des dossiers d’Amnesty International et d’Human Rights Watch. L’action contre le dirigeant chinois sera la première du genre lancée par TRIAL, créé l’an dernier avec le soutien de l’ex-procureur général de Genève Bernard Bertossa. Elle s’inspirera des poursuites récentes contre le général chilien Augusto Pinochet.

« Même si la Chine a refusé d’adhérer à la Cour pénale internationale, les crimes contre l’humanité font partie du droit international coutumier, indique Me Grant. Leur ampleur correspond à une « attaque généralisée ou systématique contre une population civile », selon l’article 7 de la CPI. D’autre part, ayant quitté la présidence de l’Etat, Jiang n’a plus d’immunité, en tout cas en ce qui concerne la torture. En plus, le génocide contre un groupe à caractère religieux peut certainement être retenu. »

« Gestapo chinois »

Selon les nombreux témoignages disponibles, Jiang a personnellement planifié « l’éradication » du Falun Gong en créant le « Bureau 610, sorte de Gestapo chinoise ». Cette unité spéciale au-dessus des lois est responsable, affirment les rescapés venus témoigner à la Commission des droits de l’homme, de milliers de meurtres. Cent mille personnes au moins seraient dans des camps de travail, dont 70% de femmes, retraités et enfants. Des millions d’autres seraient pourchassées, expulsées de leur travail, logement ou école, exposées à la délation, au lavage de cerveau, à des viols, à des avortements et des divorces forcés. Une propagande omniprésente tente de mettre au ban de la société 70 à 100 millions de pratiquants recensés officieusement avant la suppression décidée en juillet 1999.

Selon les victimes présentes à Genève, il s’agit de la plus vaste persécution depuis la création des Nations Unis, et depuis bientôt quatre ans elle a rencontré un étrange silence de la communauté internationale. Une coalition mondiale d’avocats se met aujourd’hui en place pour faire apparaître au grand jour le « terrorisme étatique » de la Chine.


InfoSud / Daniel Wermus

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