L’ancienne médecine chinoise légale

Song Ci (1186 - 1249), un expert médical légal de la Dynastie Song écrivit un livre intitulé Xi Yuan Ji Lu (Recueils de cas d’Injustice Rectifiés par la Science Légale). Dans le livre, Song Ci disait, « Un docteur en médecine légale doit être sérieux, consciencieux, et hautement responsable, et doit aussi personnellement examiner chaque corps mort ou celui d’une personne blessée. Les particularités de chaque cas doivent être enregistrées de la propre écriture du docteur. Personne d’autre n’est autorisé à écrire son rapport d’autopsie. Un coroner ne doit pas éviter de faire une autopsie parce qu’il déteste l’odeur nauséabonde des cadavres. Un coroner doit s’abstenir de s’asseoir confortablement derrière un rideau d’encens qui masque l’odeur nauséabonde, et laisser ses subordonnés faire l’autopsie sans surveillance, ou permettre à un petit fonctionnaire d’écrire le rapport d’autopsie, laissant toutes les inexactitudes sans les contrôler ni les corriger. » Il disait aussi, « Devrait-il y avoir des inexactitudes dans un rapport d’autopsie, l’injustice demeurerait avec le décédé comme avec le vivant. Une condamnation à mort injustifiée sans justice peut réclamer encore une vie ou plus, qui résulteraient à leur tour dans des querelles et des vengeances, prolongeant la tragédie. Afin d’éviter tout échec de la justice, le coroner doit immédiatement examiner le cas personnellement. » En résumé, Song Ci maintenait que le coroner doit toujours personnellement accomplir lui-même chaque autopsie.

Song Ci servit comme juge président dans les hautes cours chinoises pour de nombreuses périodes. Durant son poste à la cour criminelle de la province du Hunan, Song Ci examinait personnellement la scène du crime chaque fois qu’il rencontrait un cas difficile d’homicide ou d’agression physique. Song Ci combina de nombreux cas historiques de science légale avec ses propres expériences et écrivit le livre Xi Yuan Ji Lu dans l’optique d’éviter les échecs de la justice. Le livre fut estimé par des générations de savants légaux. Finalement il fut traduit en anglais, en allemand, en japonais, en français et dans d’autres langues.

L’attitude sérieuse de Song Ci envers l’autopsie eut une influence considérable sur les générations qui suivirent. Un juge dans la Dynastie Qing, sous l’influence de Song Ci, insista pour examiner la scène du crime, et résolut avec succès un cas de meurtre compliqué. Voici un résumé de l’histoire :

Un homme fut assassiné avec “des dizaines d’entailles de coups de faucille sur le corps. » Le cas ne pouvait être résolu faute de preuves. Le certain juge qui s’acquitta de l’autopsie visita personnellement la scène du crime et apprit que la victime avait eu une dispute avec quelqu’un à propos d’un emprunt qu’il essayait d’obtenir de la personne. Il enquêta secrètement sur les allées et venue du suspect. Lorsqu’il eut obtenu suffisamment de preuves, il confisqua soudain toutes les faucilles dans la région, et annonça clairement que ne pas obéir à l’ordre [ de remettre toutes les faucilles] résulterait en une accusation d’obstruction à la justice pour le détenteur de la faucille. Toutes les faucilles furent remises. Il y en avait soixante-dix ou quatre vingt. « C’était le plein été. L’une des faucilles attirait beaucoup de mouches. Le procureur demanda à voir le propriétaire de la faucille. Une personne prétendit être le propriétaire, et c’était aussi l’homme qui avait refusé de rembourser l’emprunt en souffrance. Il fut détenu pour être interrogé mais refusa d’admettre le crime. Le juge lui dit de regarder sa faucille. Aucune des autres faucilles n’arrivait à attirer aucune mouche alors que la sienne les attirait toutes. Le juge lui dit que c’était parce que cette faucille portait encore l’odeur du sang et que c’est ce qui attirait les mouches ?» « Comment pouvez-vous refuser de l’admettre.» (Xi Yuan Ji Lu, “Recueils de cas d’Injustice Rectifiés par la Science Légale II.”)

La morale de l’histoire est que les autopsies et les investigations doivent être conduites consciencieusement et méticuleusement. Ce n’est qu’avec une preuve irréfutable qu’il y aura justice pour une fausse accusation. Ce n’est qu’avec une preuve concrète que les meurtriers admettent leurs crimes.

Translated from :
http://www.zhengjian.org/zj/articles/2003/2/22/20520.html