France : Interview d'un célèbre avocat chinois des droits de l'homme qui a défendu des pratiquants de Falun Gong

Facebook Logo LinkedIn Logo Twitter Logo Email Logo Pinterest Logo

Lire la première partie de l'article : http://fr.clearharmony.net/articles/200805/39406.html

Le régime chinois condamne arbitrairement les pratiquants de Falun Gong

Le deuxième pratiquant de Falun Gong que Guo a défendu était M. Qi Yanglai qui était diplômé de l’Université Jiao Tong de Shanghai. Guo Guoting a dit : " Il a été arrêté parce qu’il a téléchargé des informations sur le Falun Gong y compris des articles sur Internet qu’il a enregistrés pour que d’autres puissent produire des CDs. Il a été pris entrain de distribuer les CDs et condamné à cinq ans de prison. Quand j'ai accepté de défendre le cas , la condamnation avait déjà pris effet (selon les lois chinoises, on ne peut pas faire appel d'une peine qui déjà pris effet , mais elle peut être réexaminée.) J’ai donc décidé de demander qu’on réexamine l’affaire. D'après sur mes recherches, ses actes ne constituent aucun crime. Comme il était complètement innocent, j’ai donc décidé de demander qu’on réexamine l’affaire et souhaité défendre le cas.

Le régime chinois essaie de dissimuler la persécution de Chen Guanghui

Parmi les cas défendus par Guo Guoting, l’affaire du meurtre du pratiquant du Falun Gong Chen Guanghui est l’un des nombreux cas dans lequel le régime communiste chinois a abusé de son système judiciaire pour persécuter le Falun Gong. Guo a dit : " En fait je n’ai pas défendu beaucoup de pratiquants de Falun Gong à Shanghai. Parmi les six pratiquants de Falun Gong que j’ai défendus au début, je n’ai vu aucun d’entre eux. Après mes demandes répétées, Chen Guanghui a été le seul accusé du Falun Gong que j’ai rencontré alors que j’exerçais le droit en Chine. Mais quand je l’ai vu il avait été battu au point qu’il se trouvait dans le coma à l’hôpital Su Zhou et ne pouvait pas parler et il n’était même pas conscient de ma présence. En outre, des policiers en civil m’ont forcé à quitter la salle où il se trouvait après seulement deux ou trois minutes.

“Il a été sous surveillance intensive vingt quatre heures sur vingt quatre jusqu’à sa mort. Il y avait environ quatre ou cinq malades dans cette salle. Je n’ai pas dit à qui je venais rendre visite et j’ai fait semblant de voir un autre malade afin d’approcher Chen Guanghui. Je voulais surtout voir ses blessures de chaque côté de la tête. J’ai remarqué que les deux côtés de sa tête étaient enfoncés à cause de divers fractures. Comme les os fracturés avaient été ôtés la surface de sa tête n’était pas égale. Mais j’ai été forcé de quitter la salle après avoir jeté un coup d’œil à son état. Apparemment il avait été battu à ce point. Selon ce que j’ai observé, il est probable qu’il a été saisi par les cheveux et écrasé contre un mur.

Les agents de sécurité ont expliqué que Chen s’était suicidé en s’écrasant sur le mur du côté gauche de la tête et que le côté droit de la tête a subi des fractures au moment où il est tombé par terre. En fait, cela n’est pas possible. Du point de vue médical, le suicide ne peut conduire à une telle situation. De manière générale, le suicide en s’écrasant contre un mur devrait entrainer des blessures au front car seul le fait d’écraser le front contre un mur a assez de force pour tuer. Il est impossible d’avoir des fractures des os en même temps de chaque côté de la tête. S’il avait commis un suicide, le département de la sécurité publique n’aurait pas assigné huit policiers à le surveiller vingt quatre heures sur vingt quatre et ne l'aurait pas empêché de voir quiconque pendant aussi longtemps. Le nombre de policiers qui le surveillait a été finalement ramené à deux quand le diagnostic a été,trois mois plus tard, qu’il ne se réveillerait jamais du coma et ces deux policiers l’ont surveillé jusqu’à son décès à l’hôpital en juillet 2007 après avoir été hospitalisé pendant plus de deux ans. »

“Quant à une autre affaire du Falun Gong que j’ai défendue en Chine, ma licence d’exercer le droit a été révoquée avant même que je rencontre le pratiquant ou que j’aille au tribunal pour le défendre. Comme j’étais persécuté par le régime chinois et que j’ai perdu ma licence d’avocat, finalement j’ai été obligé de quitter la Chine. En conséquence je ne suis pas apparu à la cour pour défendre des pratiquants de Falun Gong en personne mais à la place, j’ai écrit de nombreux articles pour les défendre."

Tous les avocats qui défendent les pratiquants du Falun Gong ont été persécutés par le régime communiste chinois.

" Quand je me trouvais en Chine " a dit Guo " Il y avait environ 120 000 avocats, mais le nombre d’avocats des droits de l’homme n’était que d’environ dix dans le passé. Aujourd’hui il y a environ quinze avocats des droits de l’homme et tous ceux qui ont défendu les pratiquants du Falun Gong ont été persécutés par le régime chinois. Parmi eux, deux sont incarcérés et deux sont condamnés, alors que deux autres sont soumis à la rééducation dans un camp de travail. J’ai été effectivement expatrié outre mer et deux autres ont été renvoyés de force des cabinets d’avocats dans lesquels ils travaillaient.

“Prenons par exemple le cas de Mr.Gao Zhisheng. Il a été condamné et son cas est le plus frappant. Un autre cas qui mérite d'être mentionné est celui concernant M. Guo Feixiong. Bien qu'il ne soit pas un avocat professionnel, il a obtenu son diplôme à la faculté de droit et est un militant des droits de l'homme. En pratique, il est un avocat des droits de l'homme car il a également défendu des pratiquants de Falun Gong. S'agissant de personnes incarcérées dans les camps de travail, M. Liu Ruping a été un avocat dans la province du Shandong et M. Zhu Yubiao exerçait le droit dans la province de Guangtong. Ils ont été envoyés dans des camps de travail parce qu’ils ont défendu des pratiquants de Falun Gong. M. Liu et M. Zhu semblent être en rééducation dans des camps de travail respectivement pour un an et demi et deux ans, mais je ne connais pas leur situation actuelle. Quand ils ont été envoyés aux camps de travail, nous avons ouvertement exprimé nos préoccupations au sujet de leur situation et les avons soutenus. "

Les deux avocats qui ont été licenciés de force sont M. Yang Zaixin dans la province de Guangxi et M. Zhang Jiankang dans la ville de Xian ville. Voilà la situation générale telle que je l’ai laissée. "

M. Guo a ajouté: “Ce n’est pas que les avocats en Chine ne veuillent pas défendre les pratiquants de Falun Gong, mais ils savent que s’ils défendent les pratiquants de Falun Gong, ils feront face à des risques immenses. Les risques sont si immenses que la plupart des avocats n’osent pas défendre les pratiquants du Falun Gong. En conséquence, de nombreux avocats, pratiquement tous, se tiennent à distance des cas impliquant des adhérents du Falun Gong. »

"En ce qui concerne la notice émise par les autorités judiciaires, je ne l'ai pas vue. Mais à ma connaissance, les avocats des autres provinces ont fait circuler une notice des autorités judiciaires stipulant que les avocats ne sont pas autorisés à s’impliquer ou à défendre le Falun Gong. Mais je n'ai jamais vu ce type de documents, ni n'ai été informé par le Département judiciaire de ne pas défendre les pratiquants de Falun Gong. Peut-être, ils ne voulaient pas que je sois au courant de cette affaire parce qu’ils n'osent pas le faire ouvertement. Cependant, dans les petites villes, les autorités judiciaires demandent aux avocats de ne pas défendre les pratiquants de Falun Gong. "


Le pourcentage des avocats des droits de l’homme en Chine est inférieur à 0,01 % à cause des atrocités commises par le régime chinois

Les avocats des droits de l’homme en Chine sont au total une quinzaine y compris ceux qui sont persécutés et dont la licence a été révoquée. Parmi ces avocats des droits de l’homme, 80 à 90% sont soumis à une persécution politique. Quant à ceux qui ne sont pas persécutés ils font profil bas pour le moment. Ils essaient de ne pas s’impliquer dans les cas de pratiquants du Falun Gong afin de ne pas offenser le régime communiste chinois afin de pouvoir continuer à exercer le droit en Chine.

M. Guo a ajouté: “Ce n’est pas que j’ai des préjugés contre le régime chinois, mais leur mentalité contre les avocats des droits de l’homme indique d’un coté la gravité des atrocités commises et de l’autre la stupidité du régime. En fait, ce que les avocats des droits de l’homme font est de maintenir la stabilité et l’harmonie sociale, ce qui est un facteur important pour maintenir la justice sociale. Toutefois, il s’avère qu’un facteur aussi important n’est pas autorisé à exister en Chine et même les avocats des droits de l’homme n’ont pas été en mesure de protester pour leurs propres droits de l’homme. Alors qu’est ce que cela signifie ? Cela signifie qu’il n’existe pas de système judiciaire sain en Chine et pas d'état de droit. En revanche le régime chinois a détruit arbitrairement son système judiciaire. C'est un fait que l’ensemble de la société ne croit pas aux lois et que les gens montrent du mépris pour l'état de droit. En conséquence la société sera instable et les citoyens ne résoudront pas leurs problèmes par la voie judiciaire. Comme les gens auront recours à des moyens administratifs ou à des manifestations, le résultat se traduira par des émeutes, soulèvements et même une révolution. Cela étant le cas, qui devrait être blâmé ? Sans l’ombre d’un doute, le régime chinois qui contraint les gens à se révolter. Il s’agit d’une situation possible."


Version chinoise disponible :
http://www.yuanming.net/articles/200805/72829.html

Traduit de l’anglais de :
http://en.clearharmony.net/articles/200805/44318.html

Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.

Contacter les éditeurs :[email protected]

* * *

Facebook Logo LinkedIn Logo Twitter Logo Email Logo Pinterest Logo

Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.