Je suis une pratiquante de la ville de Shenyang. Le 26 juillet 2000, je suis allée pour la deuxième fois à Pékin faire appel auprès du gouvernement. Je voulais aller au bureau d’appel pour leur parler de ma propre expérience et de leur montrer que Falun Gong est une pratique juste.
Le 29 juillet vers 9 heures du matin, je suis allée à Yongdingmen n°1 à Pékin avec trois personnes. Parquées sur le côté de la large route, on pouvait voir une dizaine de voitures de police et quelques dizaines de policiers en civil qui se tenaient à l’entrée des allées pour arrêter des pratiquants de Falun Gong. Quand nous sommes entrés dans cette allée, deux policiers en civil nous ont intercepté par derrière et ont commencé à nous poser des questions tel que : où est-ce que nous allions, si nous pratiquions le Falun Gong et de quelle province nous venions. Comme nous avons l’habitude de dire la vérité, nous leur avons dit ce que nous faisions là-bas. Mais justement à cause cette raison et avant que nous ayons vu l’entrée principale du bureau d’appel, nous avons été poussés dans une voiture de police et transportés au bureau de réception de la Province de Liaoning à Pékin. A l’intérieur il y avait quelques autres pratiquants qui avaient été arrêtés. Parmi eux se trouvaient deux étudiants de l’Université de Médecine traditionnelle chinoise de la province de Liaoning.
Le 30 juillet, la police de Shenyang nous avait dit qu’elle nous ramènerait chez nous. Sur le chemin, les policiers ont demandé notre adresse disant qu’ils nous ramèneraient là où nous habitions. Cependant, la camionnette de la police nous a directement amené à l’entrée du commissariat de police. Nous avons été par la suite envoyés au camp de travail de Longshan.
Les chefs des deux équipes, TANG Li et DA Mu (qui a été transféré depuis le Camp de travail de Zhangshi à la ville de Shenyang) nous ont menacé de nous choquer avec des bâtons électriques pour nous forcer à écrire des déclarations de garantie [pour renoncer au Falun Gong]. Dans l’après-midi, les chefs des deux groupes ont ordonné à une fillette de 14 ans HAN Tianzi, deux étudiants : un jeune homme et une jeune femme de l’Université de Médecine Traditionnelle chinoise de la province de Liaoning d’aller dans leur bureau. Les cris perçants de douleurs de la jeune femme ont touchés le cœur de chaque personne. La torture a durée toute l’après-midi. Quand elle était retournée dans la cellule, on pouvait voir que sa peau était couverte de blessures (elle portait des pantalons courts et un tee-shirt) ; il n’y avait pas un endroit sur sa peau qui était sain. La fillette de 14 ans Tianzi était incapable de lever ses bras, mais le directeur du camp et les deux autres responsables ont continué à la choquer avec des bâtons électriques.
Durant la nuit, un chef d’équipe TANG a appelé une dizaine de pratiquants à venir dans le corridor et les ont forcé à tenir la position du corps-pliant [corps-pliant est une position où on doit avoir les jambes droites et serrées l’une contre l’autre ; la tête est plié ensuite aussi loin que possible jusqu’au pieds en avant des genoux.] Les pratiquants n’ont pas été autorisés à retourner dans leur cellule jusqu’à 3 heures du matin.
Nous avions entrepris une grève de la faim pour demander à voir le directeur. Les gardiens utilisaient souvent des chaussures pour nous battre et prenaient certains d’entre nous pour les gaver de force. Parmi plus de cents pratiquants de Dafa détenus au Camp de Travail de Longshan, plus de la moitié nous avait rejoint pour la grève de la faim. Les autorités du camp ont pensé que j’étais le leader et m’ont transféré dans une maison vide au pied de la colline. La maison était vide depuis longtemps car il faisait sombre et humide et le matelas en paille humide était couvert de poussière. J’ai dormi sur le matelas pendant deux nuits et tous mes vêtements étaient mouillés. Le vice chef du camp était venu me parler et j’ai insisté pour rencontrer le directeur du bureau judiciaire ZHANG Xiansheng. Il est venu dans la maison 2 jours plus tard. Je lui ai dit avec un esprit tranquille : « M. ZHANG, pour pouvoir vous rencontrer aujourd’hui, plus de 60 d’entre nous ont fait durant six jours la grève de la faim. » Le directeur avait vu que beaucoup d’entre nous ne pouvaient plus se tenir debout et que quelques pratiquants âgés avaient été envoyés à l’hôpital. Nous lui avions dit que s’ils n’arrêtaient pas d’utiliser les bâtons électriques sur nous, nous ne commencerions pas à manger. Le directeur avait vu que nous étions déterminés et a été obligé d’accepter notre demande.
C’était probablement le 11 août que la police de la section n°1 du Département de police de la ville de Shenyang a déclaré que YANG Yasen avait été condamné au camp de travaux forcés et qu’il purgerait sa peine au camp de travail de Masanjia. YANG Yasen a refusé de signer le verdit, mais on l’a tout de même pris. Quelques jours plus tard, nous avons entendu des gardiens policiers dire que dix autres pratiquants allaient être envoyés au camp de travail. Nous avons alors commencé une deuxième grève de la faim.
Les autorités du camp ont appelé une personne qui ne possédait pas de compétence pour nous gaver. Des cries terribles venaient constamment de la chambre où les pratiquants étaient gavés. Ils inséraient arbitrairement les tubes dans l’œsophage causant des saignements au nez ou à l’estomac. Après 10 heures du soir, des dizaines de policiers ont fait irruption dans notre cellule et nous ont entouré. Ils nous ont traîné, alors que certains avaient encore les pieds nus, dans une camionnette pour nous amener à la prison de Dabei pour nous faire gaver.
Quand nous sommes retournés, certains pratiquants avaient été renvoyés au camp de travail de Longshan. Une dizaine d’autres pratiquantes avaient été envoyées à « L’Ecole pour l’amélioration de Soi destinée aux femmes ». Nous sommes entrées dans cette école pieds nus après minuit. Nous avons continué notre grève de la faim. Le dixième jour, les autorités de l’école, les officiers de police nous ont encore envoyé à la Prison de Dabei pour nous gaver. Six ou sept policiers m’ont gavé. Le 13ème jour de notre grève, le principal de l’école a appelé un docteur de la Prison de Dabei pour nous gaver.
Le docteur était insidieux et cruel. Il avait mélangé des porridges de blé avec beaucoup de sel pour nous gaver. Ensuite ils ont laissé le tube dans mon corps après le gavage, un se terminait dans mon œsophage et un autre dans mon nez. J’étais incapable de tousser et j’avais des difficultés à respirer. Le docteur a dit qu’il serait beaucoup plus facile de me gaver ainsi les prochains jours. Par la suite, ils nous ont envoyé au Camp de travail de Masanjia sans attendre que notre santé soit un peu améliorée.
Pendant l’après-midi du 25 septembre 2000, j’ai été envoyé à la cellule n°1, groupe 4 de la Division n°1 du Camp de travail de Masanjia. La cellule était petite, mais plus de 30 personnes étaient dedans. Deux personnes partageaient un lit, et nous travaillions une demi-journée et « étudions » pendant l’autre demi-journée. Le camp nous passait souvent des vidéos pour nous faire subir le lavage de cerveau. Quand j’étais entrée dans la cellule, des collaborateurs [ce sont des anciens pratiquants de Falun Gong qui se sont éloignés du droit chemin à cause du lavage de cerveau et de la torture] ont commencé à me parler de leur compréhension déviée. Quand je suis allée aux toilettes, j’ai vu plusieurs de ces personnes formées en un cercle autour d’une pratiquante en train de la battre. Ils l’ont forcée à s’accroupir à moitié avec les bras étirés en une ligne devant elle. En une semaine, plusieurs pratiquants, dont ZOU Guirong, SU Juzhen et YIN Liping, ont été battues dans les toilettes. Une fois quand je suis allée aux toilettes vers minuit, j’ai entendu ces personnes dire : « Si tu ne changes pas, tu ne pourras retourner dormir. Après quelques jours, nous te choquerons avec des bâtons électriques et on va voir combien de temps tu pourras tenir. » Quand j’étais allongée sur le lit, j’entendais souvent des bruits de coups venant des toilettes. C’était terrifiant. Je n’avais jamais pensée auparavant que Masanjia était un endroit aussi cruel.
Chaque jour, les personnes déjà transformées (collaborateurs) utilisaient différents moyens pour nous torturer aussi bien mentalement que physiquement, et les moyens changeaient en peu de temps. Tous les jours, il y avait des abus. Chaque matin quand je me réveillais, je pensais combien je devais encore endurer pendant la journée. Avec le soutien et les incitations du chef du groupe, les tortures étaient sans scrupule et ils faisaient ce qu’ils voulaient faire, en utilisant des moyens doux et durs pour nous torturer.
Le chef de groupe ZHANG Xiurong a incité YU Xiaoli, WEI Hongwei et d’autres personnes de me prendre aux toilettes, où ils m’ont forcé à m’accroupir à moitié et m’ont forcé à ramper en reculant et en avançant avec les mains sur le sol avec les jambes étirées. Une nuit, ils m’ont pris aux toilettes et m’ont forcé à me mettre en position de lotus. Ensuite, ils ont attaché étroitement mes jambes et ont demandé à CHEN Xiaoyu de me gifler de nombreuses fois. Ils ont aussi tiré mes cheveux pour cogner ma tête violemment contre le mur. Ils ont utilisé une telle force que même les tuiles qui sont sur le mur ont craqué. ZHANG a dit : « Je vais te rendre si malheureux que tu préféreras mourir plutôt que de rester en vie, mais tu ne mourras pas. »
Vers la mi-novembre 2001, durant une nuit juste après 23 heures du soir, j’ai été entouré par six collaborateurs dont YU Xiaoli, SUN Lina, YANG Xuehuan, YUE Shuaiying et ZHU Yafen. Ils m’ont demandé de me mettre dans une position de Mabu (position de demi accroupissement), j’ai refusé. YU Xiaoli est devenue enragée et elle a enlevé ses « snickers » et m’a frappé au visage. Elle m'a frappé si fort que j’avais commencé à voir des étincelles devant les yeux. Quand elle était devenue fatiguée, une autre a pris la relève. Quelques unes avaient aussi pris ma tête pour la cogner contre le mur. YANG Lin a violemment donné des coups de pied dans les parties sensibles de mon corps. Les coups ne se sont arrêtés seulement le matin suivant. Mon visage était couvert de bleues et de blessures noires et ma tête était enflée.
Un jour, YANG Lin m’a dit : « Le chef de groupe nous a dit que nous ne savons pas comment il faudrait te battre. Elle nous a dit de ne pas te donner des coups sur ton visage, mais sur ton corps et de cette façon, personne ne pourra voir tes blessures. » Quand il n’y avait personne dans les toilettes, elles m’ont encore pris. YU Xiaoli (de Dalian), SUN Lina (de Dalian), YANG Lin (de Fushun) et trois autres ont enlevé mon pantalon. Elles ont tenu mes jambes et ont pincé et tordu la chair à l’intérieur de mes cuisses jusqu’à ce que je saigne. SUN Lin disait des obscénités en me pinçant les cuisses. Les abus ont continué pendant tout l’après-midi. Le lendemain, j’avais vu que toutes les blessures dues aux pincements commençaient à s’infecter et couvraient une région de 3 ou 4 pouces de largeur et mon pantalon contenaient du sang et du pus. J’ai demandé à YANG Lin de jeter un coup d’œil sur mes blessures et je lui ai demandé de me passer une vieille serviette. J’ai déchiré le tissu en deux morceaux et les ont mis sur les blessures. Le tissu était très rugueux et quand je les ai mis sur les endroits blessés, j’avais eu des douleurs atroces. Le surlendemain, YU Xiaoli et d’autres personnes sont de nouveau venus pour m’enlever mon pantalon et me pincer de nouveau les cuisses.
Un jour, vers 8 heures du matin, le chef de groupe CHANG Xiurong a fait venir celles qui battent le plus cruellement les gens comme YU Xiaoli, SUN Lina, YANG Lin et LI Xuehuan dans la salle de travail et elles ont, avec elle et un collaborateur m’ont battu, ensemble pour me forcer à écrire une lettre de repentir. J’ai refusé, alors YANG Lin savait que j’avais du pus sur mes jambes donc intentionnellement elle a donné des coups de pied dans les régions enflammées avec le bout de ses chaussures. Quand elles ont été fatiguées, elles m’ont forcé à me mettre à genoux. Ensuite elles m’ont de nouveau battu jusqu’à ce qu’en fin d’après-midi, jusqu’à ce qu’elles pensent qu’elles ne pourraient plus changer ma volonté. Le lendemain, j’ai vu les région du pus devenir bosselées à cause des coups de pieds et ils étaient 1 cm plus profond que ma peau normale. Ces régions saignaient avec du pus qui sortait et dégageait une odeur répugnante. Les blessures de mes jambes n’étaient pas guéries même après 10 mois et elles étaient très douloureuses et démangeaient énormément.
Mes jambes étaient enflées et raides comme deux bâtons en bois et j’avais des contusions partout. Ma lèvre inférieure était enflée avec une profonde coupure et saignait. Ma main droite était aussi sévèrement enflée du fait que je m’étais protégée avec elle des coups de pied de YANG Lin. A cause de la douleur, je n’osais pas plier ma main vers l’arrière. Je ne pouvais pas non plus utiliser mes doigts (j’ai encore de la difficulté à utiliser des baguettes). Elles ne voulaient pas lâcher et me battaient jour après jour, nuit après nuit. Elles me forçaient à me tenir par terre sur les genoux, à me mettre dans la position du corps-plié et à m’accroupir. Je me souviens que WEI Hongwei, un collaborateur, a, durant toute une matinée, pressé son corps contre le mien avec un bras autour mon cou et me disait des choses mauvaises. Il m’a menti en me disant que ma fille était suspendue à l’extérieur et qu’ils la relâcheraient si j’écrivais une lettre de repentir. Durant toute l’après-midi, YU Xiaoli avec d’autres personnes ont tiré mes cheveux et cogné ma tête contre les murs. Ma tête était enflée à beaucoup d’endroits et certains endroits saignaient. Mes oreilles étaient sévèrement blessées à cause des coups. Ils ont cogné continuellement ma tête contre le mur jusqu’à ce que je devienne si désorientée que je ne pouvais même pas dire où je me trouvais. Elles ont été des monstres impitoyables.
Un jour quand j’étais accroupie par terre, SUN Lina a tout à coup saisi un tabouret en plastique et a frappé ma tête avec, si fortement qu’elle a cassé le tabouret. Parfois, quand on me forçait à m’accroupir, elle s’asseyait sur mon cou pendant longtemps de sorte que j’avais mal au cou et ne pouvais plus le tourner pendant plusieurs jours. Elles m’ont torturé vraiment violemment mais elles cachaient la vérité. Même les personnes qui partageaient ma cellule ne savaient pas que j’étais battue et torturée. Ce que j’ai raconté sont que quelques exemples et je ne peux pas les nommer tous ici. Etre battue, subir des coups de pied et se faire gifler étaient des choses qui arrivaient souvent. Surtout, ma blessure qui s’était infectée collait à mon pantalon et quand je me relevais après m’être accroupie pendant longtemps, elle me faisait atrocement mal car mon pantalon se décollait de ma peau. Ils désignaient toujours deux collaborateurs pour me surveiller et me mettaient sous surveillance spéciale car je portais un badge bleu ; un « objet spécial » a besoin de soin supplémentaire. Les deux personnes qui me suivaient rapportaient tout ce qui me concernait au chef de groupe. J’ai extrêmement souffert physiquement et mentalement. Ils me torturaient et me harcelaient dans les toilettes pendant plus de 15 jours sans me laisser dormir, me laver le visage, me laver les dents, changer mes habits et parfois on me laissait même pas à aller aux toilettes. De ce que je me souviens, une nuit en décembre, YU Xiaoli revenait d’une réunion et m’a dit : « Nous avons trois options pour toi. » J’ai choisi la troisième : « inflexible ». Elle a rapporté cela à l’administration et on m’a mis de nouveau dans une cellule. Je pouvais de nouveau avoir des repas, mais je devais m’asseoir face au mur tous les jours. Je n’avais plus rien, pas le strict minimum, même pas de papiers de toilette. Depuis là, je faisais ma toilette sans shampooing ou savon, j’utilisais des vielles serviettes pour remplacer les papiers à toilettes quand j’avais mes règles. J’ai tellement souffert en l’espace de seulement sept mois. Je ne pouvais imaginer combien avait dû subir les pratiquants qui étaient entrés ici avant moi.
Un collaborateur m’a dit plusieurs fois : « Nous ne pourrions pas te battre si le chef de groupe ne nous donnaient pas des ordres. » Il est évident que la police du Camp de travail de Masanjia incite les criminels à battre les pratiquants de Dafa, et plus une personne nous battait durement, plus ils disaient qu’elle montrait des bonnes manières, et plus elle va recevoir des éloges et plus tôt elle allait être relâchée et pouvoir retourner à la maison. Celles qui battaient les gens les plus sauvagement ont été relâchées en janvier 2001 durant la soit disante assemblée « Etre à la hauteur de sa promesse ».
Pendant une rencontre, avant la nouvelle année, WANG Chunying, une personne transformée, a même fourni des preuves fausses devant les journalistes de CCTV, la télévision de Liaoning et les chefs du gouvernement provincial de Liaoning en disant qu’il n’existe pas de cas comme battre les gens au Camp de travail de Masanjia. Quand la pratiquante ZOU Guirong, qui avait été sévèrement battue par WANG plus tôt, s’est levée et a dit : « Ce que tu as dit n’est pas juste. » Elle a été immédiatement poussée à terre et a souffert par la suite plusieurs fois d’être battue sauvagement. Les journalistes ont filmé la scène mais ne l’ont pas mis lors de l’émission ; ils ont mis des scènes où on disait des mensonges.
Avant le 16 mars, quand le camp Masanjia a entend dire que des journalistes importants allaient venir pour faire des interviews, le personnel du camp a alors commencé à faire des travaux de préparation : ils ont accroché sur les murs du matériel de sport, ils ont fait des nettoyages et de plus ont mis dans une cellule au sous-sol des marchandises que nous avions fabriqué à la main, car ils ne voulaient pas que les gens sachent que nous devions fabriquer des objets. Le 16 mars à 8h00, une van est venue chercher tous les pratiquants de Dafa très déterminés et nous ont amené à la cantine du camp de Masanjia pour les jeunes nous disant qu’on voulait nous faire voir un film. C’est seulement dans l’après-midi qu’ils ont passé un film que nous avions déjà vu plusieurs fois. A midi ils nous ont fait des bons repas et nous ont seulement ramené le soir. Ils avaient peurs que nous révélions la vérité et c’était pour cela qu’ils nous ont transféré à un autre endroit.
Quand j’ai vu à la télévision SU Jing, la cheffe de la section féminine du Camp de Travail de Masanjia mentir aux journalistes quand elle a été interviewée en disant : « Nous faisons avec beaucoup de bonté, et d’attention… » J’étais totalement dégoûtée qu’elle dise de telles mensonges alors que des faits sanglants se passaient à Masanjia. Ils sont des officiers de police et des personnes qui faisaient respecter la loi, mais eux-mêmes violent la loi et forment des groupes de tortionnaires les uns après les autres. Ce qui est encore plus ridicule est que de telles personnes mauvaises ont été même honorées à titre de travailleur model au niveau national et les personnes transformées qui étaient cruelles et vicieuses sont devenues des personnes « bien transformées », alors que les pratiquants de Dafa de bon cœur qui ne rendent pas les coups par les coups et les injures par les injures sont devenus les cibles de leur soi-disant réforme.
Le 19 avril 2001, 10 pratiquants de Dafa déterminés ont été conduit dans une van jusqu’au Camp de Travail de Zhangshi dans la ville de Shenyang où chacun a été envoyé dans une cellule et a été mis sous haute surveillance par une femme et par quatre hommes tous transformés qui les suivaient partout, même aux toilettes. Les collaborateurs ne permettaient pas aux pratiquants de dormir et les forçaient à s’accroupir jusqu’à minuit chaque jour. Même quand on était autorisé à dormir, les collaborateurs masculins ne nous laissaient pas tout seul. Ils dormaient dans la même cellule et gardaient un œil sur chacun de nos mouvements.
Quand j’étais au Camp de Travail de Zhangshi, j’ai entendu dire que beaucoup de pratiquants de Falun Gong ont été envoyés à la division des « nouveaux arrivants » avant d’être envoyé au Camp de Travail de Zhangshi. Quand ils arrivaient à la division de « nouveaux arrivants », toutes leurs nécessités quotidiennes telles que leur brosse à dent et les papiers toilettes étaient confisqués. A l’heure des repas, ils étaient divisés en trois groupes ; le premier groupe utilisait des baguettes propres, le deuxième utilisait les baguettes du premier groupe et le troisième groupe devait utiliser les baguettes qui avaient été utilisées par les deux groupes précédents. Nous n’étions pas autorisés à beaucoup dormir la nuit (parfois on nous permettait de dormir seulement deux heures). Durant la journée nous étions forcés de faire des travaux manuels et nous étions choqués avec des matraques électriques, insultés ou battus si nous ne faisions pas attention (par exemple si nous étions pas assis droit ou si nos yeux se fermaient ou si nous baillions). On ne permettait pas aux pratiquants de se raser ou de se faire couper les cheveux et ceux-ci quelque soit la durée de la période de leur détention et certains pratiquants avaient vraiment une barbe et une chevelure très longues.
Au centre de réforme de Zhangshi, les pratiquants de Dafa sont soumis à des punitions physiques tel la privation de sommeil jour et nuit, se tenir contre le mur dans le couloir. Quiconque qui protestait était envoyé au chef de groupe pour subir encore plus de punition. CHEN Xiu de Shenyang a été transformée de cette manière. Elle a été privée de sommeil pendant 18 jours et a subis un lavage de cerveau intense.
Le 10 mai, nous avons été envoyés au Camp de travail de Shenxin. A notre arrivée, nous avons vu trois pratiquants : ZOU Guirong, YIN Liping et YIN Dongmei, qui avaient été envoyées ici plus tôt pour avoir organiser les grèves de la faim. Les termes de leur détention étaient déjà arrivés à échéance, mais pas une seule de ces trois personnes n’avait été relâchée. Les officiels de Camp de travail de Masanjia sont allés au Camp de travail de Shenxin pour dire aux trois pratiquantes que leurs termes avaient été prolongés. Les pratiquantes ont alors entamé une grève de la faim pour protester. Elles ont été envoyées par la suite à l’Hôpital de surveillance souterraine de la Province de Liaoning. Un jour, ZHANG, le directeur du Bureau judiciaire de la ville de Shenyang est venu au Camp de travail de Shenxin pour faire des inspections. Il m’a dit : « Tu devrais obéir aux règles du camp ; sinon nous te choquerons avec des bâtons électriques. Ces bâtons sont faits pour choquer les gens. » En juin, le camp m’a demandé de vivre à l’étage avec WANG Li. Ils ont fait venir quatre collaborateurs du Camp de travail de Zhangshi et huit collaborateurs des étages en dessous pour persécuter WANG Li et moi. Ils ne me permettaient pas de parler avec WANG Li et ne me permettaient pas de contacter des pratiquants aux étages inférieurs et ne nous permettaient même pas d’ aller aux étages inférieurs pour les repas. Ils nous ont forcé à subir aussi des séances de lavage de cerveau à part. Mais nous n’avons pas cédé et ces séances n’ont duré que 20 jours.
Après être retournées aux étages inférieurs, la durée de détention de deux autres pratiquantes, WANG Li et WANG Keyi, ont été prolongées après que leur terme soit arrivé à l’échéance. Nous avions co-signé une lettre à l’attention des chefs du gouvernement provincial, déclarant que notre terme ne devrait pas être prolongé indéfiniment. Cependant, personne n’a pris en considération notre lettre, alors j’ai commencé une grève de la faim. YIN Dongmei et WANG Li m’ont rejoint. Le chef de groupe GUO Yong a alors ordonné aux prisonniers communs de nous traîner pour nous gaver et nous faire des injections. Le 9ème jour, WANG Li et YIN Dongmei ont été enfermées dans une petite cellule [Le détenu est enfermé dans une cellule individuelle extrêmement petite. Les gardes menottent les pratiquants dans leur dos dans une position fixe, de sorte que les pratiquants ne peuvent ni bouger ni s’allonger. La petite cellule est très humide et il n’y avait pas de lumière du jour. Les détenus doivent uriner et déféquer dans la cellule. Seulement la moitié d’un repas normale estt donnée aux pratiquants. Durant la nuit, il y a des rats qui tournent autour des pratiquants et la puanteur de la cellule est telle qu’il est difficile de respirer]. Durant la nuit, il y avait beaucoup de moustiques et d’insectes, elles avaient beaucoup de piqûres avec des enflures. Le 12ème jour, le chef du camp de travail a amené le procureur général et le chef de section du Bureau du Procureur de la ville de Shenyang. Un d’entre eux voulait me parler. Je lui ai expliqué la raison de ma grève de la faim et les détails de la persécution que j’avais subi au Camp de Travail de Masanjia. Ils considéraient que c’était normal que la police de Masanjia me batte, qu’ils devaient me battre et que ce ne devrait pas être un souci. Ils m’ont dit que si je mourrais en faisant la grève de la faim, le cas serait considéré comme un mort normale. Je n’avais pas violé la loi, c’était la police de Masanjia qui violait de façon consciente la loi, c’était eux qui piétinait la loi. Avec cette conversation, j’étais encore plus déterminée à faire la grève de la faim.
Le troisième jour, j’ai été envoyée à l’Hôpital de surveillance sous terrain de la Province de Liaoning. En fait cet hôpital est un abri qui protégeait les bombardements à l’époque de la guerre. Il y fait sombre et humide et il n’y a pas de lumière du jour. Dans cet hôpital, chacun est autorisé à utiliser les toilettes seulement deux fois par jour et à chaque fois pendant seulement 15 minutes. Durant ce temps limité, on devait finir de laver notre corps, notre visage et finir de laver le pot dans lequel nous faisions nos besoins.
Après que j’ai été envoyée là-bas, j’ai trouvé plus d’une dizaines de prisonniers y compris ZOU Guirong, YIN Liping, ZHOU Yanbo et WANG Jie. Ils n’avaient plus que la peau sur les os. Les conditions de vie étaient très pauvres. J’avais de la difficulté à respirer car il n’y avait pas assez d’air. J’ai su que les pratiquants emprisonnés là-bas ne pouvaient plus s’occuper d’eux-mêmes à cause des abus sévères. Ils étaient incapables de bouger pour aller aux toilettes et avaient besoin de quelqu’un pour les aider. Alors j’ai décidé de prendre de la nourriture pour eux. (Tous le monde était en grève de la faim après que la police du Camp de Travail de Shenxin a impitoyablement battu ZOU Guirong durant l’interrogation qui a eu lieu dans cette hôpital).
J’ai été témoin quand ils ont gavé de force ZOU Guirong et les autres, la police avait appelé plusieurs prisonniers masculins pour effectuer violemment le gavage. Ils ont menotté les mains et les pieds de ZOU et de YIN. Les gardiens policiers incitaient aussi les prisonniers masculins à nous battre. Ils ont introduit violemment le tube dans ZOU Guirong plus de 30 fois durant le gavage pour la torturer. Comme résultat, ZOU a ensuite craché tous les jours du sang. ZOU pleurait avec ses mains appuyées sur sa gorge. Quand ZOU était au Camp de Travail de Masanjia, elle a été forcée à se mettre dans une position de demi-accroupissement pendant 5 jours et 5 nuits sans interruption, et elle avait enduré cela sans avoir versé une larme. Mais ce jour-là, elle avait pleuré si terriblement.
En voyant tout ceci, j’ai décidé alors de commencer une grève de la faim. Afin d’éviter que je fasse une grève, les gens ont dit à la police de Camp de Travail de Shenxin de me reprendre. Après être retournée au Camp de Travail de Shenxin, j’ai de nouveau commencé une grève de la faim. Le chef de la division SONG a ordonné quatre prisonniers de m’amener à l’endroit des gavages forcés. J’avais craché du sang ce matin là et SONG avait fait cesser la torture par le gavage. Cependant, j’ai été forcée à avoir une perfusion intraveineuse. Par la suite, j’avais craché pendant trois jours du sang et le docteur a dit alors que je n’avais plus beaucoup de temps à vivre. Ayant peur que je meure au Camp et pour se dérober à sa responsabilité, le camp de travail a appelé ma famille pour me ramener à la maison.
J’ai écrit mon vécu après être retournée à la maison. Je veux que les gens sachent la vérité. Je suis seulement allée à Pékin pour dire la vérité et j’ai été détenue pendant plus d’un an sans avoir pu dire un mot. J’ai été détenue dans 6 camps de travail différents. J’ai souffert énormément, aussi bien physiquement que mentalement, des tortures et je souffre que ma famille soit brisée.
Actuellement, les personnes des commissariats de police et des bureaux de la communauté vont souvent chez des pratiquants pour leur demander de remplir des formulaires ou écrire des lettres de garanties et pour arrêter les gens. Ils ont brisé tant de familles . Sans ces arrestations aurions-nous perdu notre travail et notre famille ? Beaucoup d’entre nous ont été arrêtés dans leur maison alors qu'ils n'avaient rien fait de mal, certains même dormaient quand les policiers ont fait irruption chez eux pour les enmener et les condamner aux travaux forcés. La police envoyait souvent des pratiquants blessés et même parfois des pratiquants très gravement blessés aux hôpitaux de la police. Quels crimes avons-nous commis ? Les pratiquants ont été arrêtés, battus ou envoyés dans des camps, seulement parce qu’ils ont révélé les mensonges. Quels sont ceux qui ont enfreint la loi ?
Personnes de bon cœur, vous savez qu’aujourd’hui en écrivant mon expérience, je suis en train de prendre le risque d’être arrêtée et battue et d’être envoyée encore au camp de travail. Je pourrais y laisser ma vie ! Mais je pense que si je ne disais rien sur ce que j’ai vécu, je commettrais un crime contre la justice et contre ma conscience et cela serait comploter avec le mal.
http://www.minghui.org/mh/articles/2001/8/28/15499.html
http://www.clearwisdom.net/emh/articles/2004/5/19/48270.html
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