Ma fille et moi-même, Bo Minghua, avons été soumises à une torture brutale parce que nous pratiquons le Falun Gong. Nous avons été soumises à un traitement inhumain depuis le 28 septembre 2002, date à laquelle nous avons été jetées en prison pour aucune raison valable. Au cours d’un interrogatoire par exemple, la police m’a mis des chaînes de 20 kg aux pieds parce que je refusais de porter l’uniforme de la prison. Je ne pouvais pas bouger à cause de ces entraves. Les policiers ont été forcés de faire appel à deux autres prisonniers pour me traîner jusqu’à l’interrogatoire. Après l’interrogatoire, ils m’ont traînée à nouveau jusqu’à ma cellule. J’ai eu des ampoules en sang aux chevilles à cause des chaînes. A l’époque, j’avais déjà 55 ans et j’étais aveugle, mais cela ne les a pas empêchés d’être aussi violent envers moi.
Le 20 juin 2003, la police nous a faussement accusées et nous a inculpées pour des crimes que nous n’avions pas commis. Nous avons entamé une grève de la faim pour protester contre cette injustice. Le 3ème jour de notre grève de la faim, la police a traîné ma fille en dehors de la cellule. Ils l’ont nourrie de force en utilisant les méthodes les plus cruelles. 4 détenus ont immobilisé ma fille au sol et l’ont forcée à ouvrir la bouche avec un outil, lui déchaussant toutes les dents. Après l’avoir nourrie de force, ils lui ont mis des menottes et des entraves l’obligeant à rester en torsion. Ils l’ont alors renvoyée dans sa cellule. Elle avait besoin d’aide pour marcher et ses pieds lui faisaient très mal. Elle ne pouvait plus contrôler ni sa vessie, ni ses intestins. Le lendemain, après avoir été à nouveau nourrie de force, elle a été menottée et enchaînée à son lit. Elle ne pouvait plus bouger. Cette torture a duré une semaine.
Un des policiers responsables des séances de gavage a forcé ma fille à me convaincre de me ré alimenter. A ce moment là, le visage de ma fille était entièrement recouvert d’une bouillie de farine et ses cheveux étaient complètement ébouriffés à cause de la torture. En me voyant, ma fille a crié « S’il te plaît maman. Il faut que tu manges. Tu es vieille et tu ne pourras pas supporter la torture. » J’ai avalé ma peine et j’ai répondu « Tu dois être inébranlable. Tu dois résister avec des pensées droites. » Quand les policiers perfides ont réalisé que je n’allais pas être persuadée, ils ont emmené ma fille.
Après un moment, la porte s’est réouverte et des policiers m’ont traînée hors de ma cellule. Je faisais la grève de la faim depuis 3 jours et je me suis sentie faible. Je suis tombée au sol quand ils m’ont entraînée hors de ma cellule. J’avais des crampes aux bras et aux jambes et je me suis évanouie. Malgré mon état, la police a donné l’ordre à 4 autres prisonniers de me traîner sur la route, ce qui a fait saigner mes deux jambes. Ils m’ont laissée par terre sur le sol en béton. Ils m’ont frappée au front jusqu’à ce que je saigne. J’étais à peine revenue à moi que quelques personnes m’ont sauté dessus pour me nourrir de force. Quatre prisonniers m’ont maintenue au sol. Ils ont essayé de m’ouvrir la bouche avec un outil spécial. Ma bouche en est devenue toute engourdie et a perdu toute sensation. Ils ont essayé de m’ouvrir la bouche pendant 2 heures d’affilée. Quand ils ont retiré l’outil de ma bouche, je ne pouvais plus la fermer, toutes mes dents étaient déchaussées, mes gencives étaient gonflées et je crachais du sang. Malgré l’état dans lequel je me trouvais, mes persécuteurs m’ont alors soulevée et m’ont fait tomber sur le sol en béton. J’ai alors entendu l’un d’entre eux dire que c’était comme soulever un cochon mort. Un autre a répondu que les cochons morts n’ont pas peur d’être plongés dans l’eau chaude. Tout en se moquant de moi et en m’insultant, ils ont recommencé à me nourrir de force. De force, ils ont ouvert ma bouche au maximum. Ils y ont versé une sorte de bouillie de farine. J’ai retenu ma respiration et je n’ai rien avalé. Ils m’ont alors bouché le nez. J’ai résisté jusqu’à avoir à nouveau des crampes aux bras et aux jambes. A ce moment là, ils se sont arrêtés. Comme ils avaient raté leur torture cruelle, ils m’ont ramenée en me traînant jusqu’à ma cellule.
Je ne me suis jamais rendue, quelque soit la brutalité des policiers. J’ai toujours résisté avec des pensées droites. A ce moment là, j’avais été tellement torturée que j’en avais perdu le souffle. Le lendemain, 4 détenus m’ont traînée jusqu’à la clinique de la prison, pour me mettre sous perfusion. Peut être avaient ils peur que je meure en prison et ils se sont dits qu’ils devaient faire quelque chose. J’ai refusé qu’ils me nourrissent par intraveineuse. Ils m’ont jetée sur un lit et ils ont attaché mes pieds au lit. Mes mains étaient menottées de l’autre côté du lit, comme s’ils voulaient écarteler mon corps. Ils m’ont brutalement enfoncé la perfusion dans les pieds. Après que tout le liquide dans la bouteille ait été vidé, j’ai eu l’impression que mes pieds ne m’appartenaient plus. J’avais deux marques profondes et ensanglantées sur les chevilles et les pieds, là où se trouvaient les chaînes. Mes jambes étaient gonflées. Quatre détenus m’ont sortie de la clinique en me tenant par les bras et par les jambes. Dans la rue, un policier du centre de détention a dit d’un ton haineux « Jetez ce vieux machin dans l’étang. » Ils m’ont nourrie de force par intraveineuse pendant 3 jours. Quand ils ont réalisé que leur torture ne fonctionnait pas, ils ont eu peur que je meure. Ils m’ont alors traînée jusque dans un camion, avec ma fille et une autre pratiquante. J’ai appris plus tard qu’on nous emmenait dans l’hôpital de la réforme par le travail, dans l’usine de caoutchouc de Bangbu. Nous y avons continué notre grève de la faim que nous poursuivions depuis déjà 11 jours. Quand le personnel de l’hôpital a essayé de nous faire manger, nous leur avons clarifié la vérité. Au début, ils ne nous comprenaient pas, et ils se sont moqués de nous. Petit à petit, ils ont fini par nous comprendre et ils ont changé leur point de vue et leur attitude à notre égard.
Nous sommes restées à l’hôpital pendant 10 jours. Pendant les derniers jours, les différentes équipes soignantes qui s’occupaient de nous, nous ont félicitées et nous ont encouragées. Je pouvais voir qu’ils nous respectaient du fond du cœur.
Le 21ème jour de notre grève de la faim, 2 policiers sont venus de la ville pour entamer les procédures pour notre libération. J’ai refusé de signer ou de mettre mes empreintes digitales. J’ai dit « Je suis innocente, pourquoi devrait-on prendre mes empreintes digitales ? Je demande à être libérée sans condition. » Quand ils ont vu que leurs tentatives pour obtenir ma signature avaient échoué, ils ont demandé à des membres de ma famille de signer à ma place. C’est ainsi que nous avons été libérées et que nous avons pu rentrer à la maison. Cependant, 4 jours après notre libération, 2 personnes du bureau de police de la ville, accompagnées par des policiers du commissariat local, se sont présentées à la maison sans avoir été annoncés. Pour avoir l’air agréables, ils nous ont dit « Nous sommes venus pour voir si vous vous remettez bien. » J’étais en train de manger une soupe aux nouilles. Depuis ma grève de la faim, je n’avais rien pris. Un autre policier a ajouté « Vous avez l’air de vous remettre plutôt bien ». Ensuite, ils sont vite partis.
Il pleuvait le matin du 17 juillet. Un groupe de policiers nous a emmenés au commissariat. Deux voitures de police se sont garées devant le commissariat. Ils nous ont poussées, ma fille et moi-même, dans ces voitures, et ils nous ont ramenées au centre de détention. Quatre jours après notre retour dans le centre de détention, 7 pratiquantes, ma fille et moi-même inclues, avons été emmenées au tribunal du district de Tianjian pour un simulacre de procès. A ce moment là, nous n’avions qu’une idée en tête, ma fille et moi : il ne fallait pas laisser la perversité l’emporter et nous ne pouvions pas permettre à ce procès illégal de se poursuivre. Comme j’étais encore faible à cause de ma grève de la faim, je me suis évanouie après être restée longtemps assise dans la salle d’audience. Ma fille a alors crié « Arrêtez le procès ! Arrêtez le procès ! Ne vous reste-t-il donc aucun sentiment humain ? » Je me suis réveillée et j’ai pensé que c’était le moment d’arrêter le procès. Malgré mon état, ils sont allés jusqu’à me demander si j’avais des objections à propos des accusations. Ma fille et moi avons répondu ensemble « Objection ! Nous sommes innocentes. Nous n’avons fait que ce que les pratiquants de Dafa doivent faire ! » La police nous a ordonné de nous taire. C’est à ce moment là que ma fille et moi avons crié ce que nous avions au fond du cœur « Falun Dafa est bon ! Falun Dafa est la Loi juste ! Nous sommes innocentes ! La Loi que nous étudions est la Loi juste. La Vérité, la Compassion et la Tolérance que nous pratiquons ne sont pas mauvaises. Nous protestons vivement contre toutes ces accusations. »
Beaucoup de gens s’étaient attroupés dans la salle d’audience pour regarder et les policiers ont rapidement arrêté le procès. Ils nous ont demandé de signer les notes du procès et d’y apposer nos empreintes digitales. Nous n’avons pas coopéré avec eux. La police n’a pas pu faire autrement que de nous traîner jusqu’aux voitures et de nous ramener au centre de détention. En arrivant là-bas, nous avons recommencé notre grève de la faim. Ils ont à nouveau nourri ma fille de force et ils lui ont cassé une dent à cause de la force qu’ils ont utilisé pour lui faire desserrer les dents. Malgré cela, ma fille n’a rien renié. Ma fille a profité d’un moment d’inattention de la police pour jeter dans une canalisation l’outil qu’ils utilisaient pour lui maintenir la bouche ouverte.
Le lendemain, les policiers n’ont pas trouvé l’outil dont ils avaient besoin pour la nourrir de force à nouveau. La police l’a alors menottée et entravée pendant plusieurs jours. Plus tard, ils ont mené un procès en secret. Sept jours après le procès, des membres du tribunal du district sont venus nous lire la sentence. J’avais été condamnée à 9 ans et ma fille à 7 ans. Le personnel nous a demandées si nous voulions faire appel. J’ai répondu « Faire appel ? Et d’abord, est-ce que vous nous avez laissé parler ? Ceci n’est qu’une mascarade de procès. Nous n’accepterons jamais les calomnies dont vous nous avez accusées. » Plus tard, j’ai pensé que je devais faire appel. J’ai pensé que ce serait une nouvelle opportunité pour exposer la perversité et clarifier la vérité. Moins d’une semaine après avoir fait appel, la police nous a envoyées à la prison du Comté de Su. Comme je suis aveugle, la prison ne m’a pas acceptée et la police a été obligée de me ramener au centre de détention. La police a refusé d’admettre son échec et m’a envoyée à l’hôpital pour vérifier mes yeux. Les tests ont démontré que j’avais complètement perdu la vue des deux yeux, mais la police a quand même insisté pour dire que je pouvais voir.
Quelques jours plus tard, la police m’a renvoyée à la prison du Comté de Su où, à nouveau, je n’ai pas été acceptée. J’ai poursuivi ma grève de la faim. La police m’a ligotée sur un lit, mes mains et mes pieds étant solidement attachés à une planche. Ensuite, ils ont tenté d’ouvrir ma bouche et de me nourrir de force. Je suis restée attachée à la planche pendant 8 jours. J’ai été ensuite torturée tellement violemment qu’il ne me restait pratiquement plus de souffle. Après les huit premiers jours, j’ai encore été entravée pendant huit autres jours. Maintenant, je suis très faible et j’ai besoin d’aide même quand je vais aux toilettes. A mon âge et étant complètement aveugle, je me demande bien quel genre de crime j’aurais pu commettre. J’ai été torturée si violemment, j’en appelle aux organisations internationales des droits de l’homme pour que justice me soit rendue.
(Cet article a été écrit pour moi parce que je suis aveugle)
Bo Minghua
Pratiquante de la ville de Huainan, Anhui Province
Centre de détention de Huainan
Mars 2004
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Note : Renseignements au sujet de madame Bo Minghua
Madame Bo Minghua a 55 ans et habitait Bâtiment n°3, Bihaixincun, District de Faji, Ville de Huainan, Province de Anhui. Son numéro de téléphone à la maison est le 86 554 49724999. Sa fille et elle ont été torturées violement et condamnées à de lourdes peines de prison parce qu’elles pratiquaient le Falun Gong. La police a essayé de l’envoyer à 3 reprises à la prison de Suzhou, mais elle n’a jamais été acceptée à cause de sa cécité. Des membres du personnel du bureau 610 de la ville de Huainan n’ont pas voulu accepter cette décision et ont monté un dossier pour demander à ce que les dirigeants de la province interviennent auprès de la prison de Suzhou, et qu’ils demandent qu’une exception soit faite pour le cas de Bo Minghua afin qu’elle y soit acceptée. Selon nos sources, Bo Minghua sera envoyée en prison. A l’heure actuelle, elle est retenue dans le premier centre de détention de la ville de Hainuan.
Directeurs du centre de détention : Zhang Xingzhu et Jiang Chuangdi
Directeur adjoint : Yu Xuewen
Adjoint d’éducation : Tao Huayong
Gardes participant à la torture des pratiquantes : Wang Baozhi et Liu Yang
Numéro de téléphone du centre de détention de la ville : 86 554 6644132, code postal : 232001 ; Adresse : Le Premier Centre de Détention de la ville de Huainan, Chentong Road, District de Tianjianan, ville de Huainan, Province de Anhui
28 mars 2004
Date d’envoi: 15/4/2004
Date de l’article d’origine: 14/4/2004
Catégorie: Témoignage
Traduit le 6/4/2004
Version chinoise disponible à:
http://www.minghui.org/mh/articles/2004/3/29/71158.html
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