"... Je me suis regardée dans le miroir. Je louchais et mes cheveux étaient en pagaille. La tache de sang au coin de ma bouche me rappelait la précédente séance de torture avec des drogues, dont je me rappelais vaguement les détails. Les larmes ont coulé sur mes joues. En raison de la persécution, je ne ressemblais plus à un être humain normal ! Mes mains tremblaient de façon incontrôlable, mon corps était raide, mes membres hors de contrôle. "
Ce qui précède est extrait du compte-rendu personnel de Mme Chang Ping, une enseignante à la retraite de la quatrième école primaire du canton de Baoqing, province du Heilongjiang, en Chine. Mme Chang a été soumise à des années de persécution pour sa pratique du Falun Gong (Falun Dafa), une méthode de raffinement du corps et de l'esprit.
Mme Chang a commencé à pratiquer le Falun Gong en avril 1999. En une semaine, elle a guéri d'une grave infection rénale qui l'avait forcée à prendre une retraite anticipée. Toutes ses autres maladies ont également disparu. Cependant, son environnement de pratique paisiblea connu un arrêt brutal lorsque le Parti communiste chinois (PCC) a lancé sa persécution à l'échelle nationale en juillet 1999.
Au cours des 15 dernières années de persécution, Mme Chang a subi de graves maltraitances et d'atroces tortures. Elle a été détenue au total sept fois dans des hôpitaux psychiatriques, deux fois dans des centres de lavage de cerveau et enfermée dans une niche pour chiens de chasse. Elle a été exposée torse nu au gel de l'hiver, fouettée, brûlée avec des cigarettes et de l'eau chaude, contrainte à porter de lourdes chaînes, s'est vue administrer de force des substances nocives pour le système nerveux et a été soumise à plusieurs reprises aux décharges de matraques électriques.
Après que la persécution ait commencé, les pratiquants de Falun Gong de toute la Chine se sont rendus à Pékin pour en appeler à la justice au Bureau central des appels. Ils étaient confiants que leur gouvernement allait écouter la vérité concernant le Falun Gong, honorer les appels des pratiquants et rétablir leurs droits constitutionnels à la liberté de croyance. Cependant, pour beaucoup, aller à Pékin a été le début d'un cycle implacable de persécution.
Ci-dessous le compte-rendu personnel de Mme Chang sur la persécution qu'elle a subie.
Première détention : Trois lourdes chaînes pesant 32 kilos
En octobre 1999, je suis montée dans un train pour Pékin afin d'aller faire appel au nom du Falun Gong. Avant mon arrivée au Bureau central des appels, un policier m'a arrêtée dans la rue et envoyée au Bureau de liaison de la ville de Shuangyashan, province du Heilongjiang, à Pékin. La lettre d'appel que je portais sur moi a été jetée à la poubelle. Là, j'ai rencontré trois autres pratiquants de Falun Gong détenus.
Han Guangqing du Département de la sécurité politique du canton de Baoqing nous a réclamés à Pékin et ramenés à Baoqing. Quand nous sommes arrivés à Baoqing, quatre pratiquants de Falun Gong ont été immédiatement enfermés dans le second centre de détention du canton. Comme nous entrions dans le centre de détention, la chaîne locale de télévision nous a filmés et a diffusé l'information plusieurs fois, pour calomnier le Falun Gong.
Dans le centre de détention, j'ai été menottée à un tuyau de chauffage pendant des heures dans une position accroupie douloureuse, puis attachée à un dispositif de torture appelé
Reconstitution de torture : menottée dans le dos |
En détention, j'ai continué à pratiquer les exercices et à lire les livres du Falun Gong. Pour m'en empêcher, le garde m'a mis trois chaînes aux pieds. L'une extrêmement lourde de 14 kilos et les deux autres de 9 kg chacune.
Ces chaînes, me rendaient tout mouvement extrêmement difficile. Je devais utiliser des cordes pour soulever les trois chaînes pendant les pauses en extérieur. J'ai essayé de mettre des draps entre les chaînes et mes pieds pour réduire la douleur à mes chevilles qui saignaient.
Reconstitution de torture : lourdes entraves |
Je n'ai pas abjuré ma foi, malgré plus de deux mois de torture au centre de détention. Les gardiens et les responsables ayant mesuré ma détermination, Huang Zhiwen, le dirigeant du canton de Baoqing, m'a conduite à l'hôpital psychiatrique de Jiamusi pour m'y persécuter davantage.
Hôpital psychiatrique de Jiamusi : Je ne ressemblais plus à une personne normale
Dans l'hôpital psychiatrique, j'ai été contrainte à prendre des médicaments, par voie orale et par injection. J'ai dit aux employés : " Je suis une pratiquante de Falun Gong. Je ne suis pas une malade mentale. Je n'ai pas besoin de médicaments. "Ils ont réagi en me maintenant sur un lit et en m'ouvrant la bouche de force pour me verser des médicaments dans la gorge. Peu après, j'ai perdu connaissance. Lorsque je suis revenue à moi, ils ont répété le même processus. J'ai été forcée dans un état constant de somnolence provoqué par les médicaments.
Je me souviens d'un jour où je me suis regardée dans le miroir. Je louchais et j'avais les cheveux en pagaille. La tache de sang sur le coin de ma bouche me rappelait la précédente séance de torture avec des drogues, dont je me rappelais vaguement les détails. Les larmes ont coulé sur mes joues. En raison de la persécution, je ne ressemblais plus à un être humain normal ! Mes mains tremblaient de façon incontrôlable, mon corps était raide, mes membres hors de contrôle.
Des substances nocives pour le système nerveux étaient utilisées comme moyen de torture pour tenter de me forcer à abandonner ma croyance. Après plus d'un mois, je pouvais à peine me souvenir de quoi que ce soit. J'ai été forcée dans un état de maladie mentale pendant une longue période de temps.
Toujours à l'hôpital psychiatrique de Jiamusi : la torture par les médicaments et les chocs électriques
Après avoir été libérée, j'ai retrouvé la santé en pratiquant les exercices de Falun Gong. Je suis retournée à Pékin en 2000 et ai été arrêtée sur la place Tiananmen, après avoir déployé une banderole confectionnée à la main avec l'inscription "Falun Dafa est bon. Authenticité-Bienveillance-Tolérance est bon. " J'ai été ramenée dans ma ville natale avec quatre autres pratiquants et incarcérée au second centre de détention du canton de Baoqing.
Pendant environ un an dans le centre de détention, j'ai été attachée à un banc du tigre, aggressée avec des matraques électriques, menottée et enchaînée. Je n'ai pas cédé aux tortures,si bien que les autorités m'ont envoyée à nouveau à l'Hôpital psychiatrique de Jiamusi.
Là, je n'ai pas cédé aux mauvais traitements psychiatriques parce que je n'étais pas malade mentalement. Un médicament pour me faire dormir m'a été injecté et j'ai été soumise à la torture par chocs électriques.
Les employés de l'hôpital ont également utilisé des stupéfiants pour me torturer. J'ai protesté par une grève de la faim et j'ai été brutalement gavée. La torture à l'hôpital psychiatrique a duré encore neuf mois jusqu'à ce que mon ancien lieu de travail (la quatrième école primaire du canton de Baoqing) ait dit qu'elle n'avait plus d'argent pour payer le Bureau 610 local pour mon séjour à l'hôpital psychiatrique. Ma famille a enfin pu me ramener chez moi.
Troisième détention : brûlée avec des cigarettes et jetée dans une niche pour chiens de chasse
Au cours de l'hiver 2001, j'ai été arrêtée à nouveau à Pékin, pour avoir fait appel au nom du Falun Gong. Sur la base de mes deux expériences précédentes, je n'ai divulgué ni mon nom ni mon adresse. Ne sachant pas à quel bureau de liaison provincial m'envoyer, le poste de police de la place Tiananmen m'a transférée dans un bureau de banlieue.
Le directeur Liu Ke m'a interrogée le lendemain, après avoir donné l'ordre la première nuit de m'attacher à un lit. Il m'a brûlé la main avec une cigarette. Comme j'essayais d'éviter la douleur, il m'a jeté une tasse d'eau chaude au visage. Il a menacé de me menotter à un arbre pour me faire geler à l'extérieur, mais j'ai continué de refuser de lui dire mon nom et celui de ma ville natale. Il m'a alors emmenée dehors et m'a mise dans une niche pour chiens de chasse, en disant : " Je ne vais pas te rendre pas la vie si facile en te menottant simplement à un arbre !" Il est ensuite rentré au chaud.
Il y avait plusieurs centimètres de neige sur le sol et deux chiens de chasse dans la niche. Je suis restée là pendant une longue période. J'ai pleuré et leur ai dit : "Savez-vous que vos propriétaires ne peuvent pas distinguer le bien du mal et m'ont enfermée avec vous deux ? Savez-vous que je suis une pratiquante de Falun Gong ? J'ai été arrêtée pour avoir sauvegardé les principes Authenticité-Bonté-Tolérance. Quel dommage que le régime persécute les bonnes valeurs ! "
Lorsque les policiers sont venus pour faire une vérification, ils ont vu que j'étais assise là saine et sauve. Ils m'ont alors mise torse nu et m'ont laissée à geler durant la nuit froide. Ils ont menacée de me jeter dans la nature sauvage. J'avais peur et ai dit : " Je suis une pratiquante de Falun Gong. "Par mon dialecte, ils ont pu reconnaître que j'étais de la région du Heilongjiang. Donc ils m'ont envoyée dans une prison de la banlieue de Pékin et contacté les organismes des forces de l'ordre dans ma région.
Deux jours plus tard, le policier Qiang Gang du Département de la sécurité politique du poste de police du canton de Baoqing et Liu Shunshao du
Pendant ce temps, j'ai encouragé d'autres pratiquants emprisonnés à étudier le
Troisième séjour en hôpital psychiatrique
J'ai à nouveau refusé de céder aux mauvais traitements psychiatriques à l'Hôpital psychiatrique de Jiamusi. Encore une fois, des médicaments m'ont été administrés de force, par voie orale et par injection. J'ignore quels médicaments ont été utilisés. J'ai subi également des chocs avec des matraques électriques de façon répétée.
Suite à la torture par les drogues, mon nez, ma bouche et ma gorge saignaient et j'ai subi une perte de la mémoire. Mes mains tremblaient de façon incontrôlable, et mes jambes sont devenues faibles. Des pensées sauvages me venaient constamment à l'esprit. Cette fois, la persécution a duré plus de deux mois.
Arrêtée et emmenée à l'hôpital psychiatrique trois fois en deux mois
Illustration de torture : Gavage brutal |
Le matin du 4 avril 2008, je suis allée à mon ancienne école pour
J'ai dit au médecin et aux infirmières : "Je n'ai pas de problèmes de santé mentale. Le PCC me persécute parce que je pratique le Falun Gong. La persécution n'a pas de base juridique. Si vous insistez pour me droguer, je vais dénoncer vos manigances aux médias internationaux. Il est absolument incorrect de torturer une personne en bonne santé dans un hôpital psychiatrique pour la forcer à renoncer à sa croyance ! Mes compagnons de pratique du Falun Gong dévoileront vos mauvaises actions à vos parents, vos enfants, vos voisins et vos proches. "
Cette fois, l'hôpital a refusé de m'accepter et j'ai pu rentrer chez moi.
Mais les autorités n'ont pas abandonné leur plan et sont revenues chez moi trois jours plus tard. Cette fois avec des gens de postes plus élevés, dont Qiang Gong du poste de police de Baoqing, Xu Xiaoming du poste de police de Zhenxi, Zhou Mei, le secrétaire du Parti de mon ancien lieu de travail, Liu Shunchao du Bureau 610, et Wang Ming, secrétaire du Parti du Département d'éducation de la ville, ainsi que plusieurs policiers.
Ils ont frappé à la porte et m'ont dit que je devais être examinée à l'hôpital psychiatrique, mais j'ai refusé d'ouvrir. Les policiers ont attendu au bout du couloir, hors de vue, et m'ont enlevée quand je suis sortie pour chercher un peu de bois pour préparer le déjeuner. J'ai été retenue par la suite et intoxiquée à l'hôpital psychiatrique de Jiamusi pendant plus de 20 jours.
Vers la fin mai 2008, moins d'un mois après ma sortie de l'hôpital psychiatrique, les autorités du Bureau 610 local, du poste de police et du département d'éducation m'ont enlevée une fois de plus à mon domicile et m'ont mise dans le même hôpital. Là, un ancien militaire du nom de Yang Xiaohua et un homme appelé Ren ont ordonné à l'infirmière de garde de m'injecter des médicaments tous les soirs.
Après deux mois, j'ai été transférée au centre de lavage de cerveau de Wuchang, la torture psychiatrique n'ayant pas réussi à me faire abjurer ma croyance.
Le centre de lavage de cerveau de Wuchang
J'ai été transférée en août 2008 au centre de lavage de cerveau de Wuchang où j'ai été menottée au pied d'un lit. Un employé a mis une photo de Maître Li Hongzhi, le fondateur du Falun Gong, sur le sol et m'a ordonné de m'accroupir sur la photo.
J'ai refusé : " Je n'aurai pas l'irrespect de m'accroupir sur la photo de mon Maître. Ce que tu fais est pervers. " En réponse, l'employé m'a battue.
En guise de lavage de cerveau, beaucoup d'autres pratiquants de Falun Gong et moi-même avons été contraints de visionner des vidéos et des programmes télévisés et d'écrire nos pensées après les avoir regardés. La torture mentale au centre de lavage de cerveau était encore plus difficile à supporter que les tortures physiques avec des médicaments dans les centres de détention et à l'Hôpital psychiatrique de Jiamusi. J'ai finalement été libérée après un mois.
À l'hôpital psychiatrique pour la septième fois
Après avoir été libérée du centre de lavage de cerveau de Wuchang, j'ai poursuivi mes efforts pour faire connaître aux gens la bonté du Falun Gong et la brutalité de la persécution. J'ai à nouveau été arrêtée en avril 2011. Liu Shunchao et Wang Wei du Bureau 610, Qiang Gang de la division de la sécurité intérieure et Xu Xiaoming du sous-poste local de police m'ont emmenée à l'Hôpital psychiatrique de Qiyi dans la ville de Shuangyashan.
Là, j'ai été attachée à un lit pour recevoir des injections de médicaments. Quand j'ai entamé une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements psychiatriques, j'ai été gavée pendant huit jours. La détention à l'hôpital psychiatrique a duré deux mois. J'étais très faible lors de ma libération.
Deux mois plus tard, j'ai à nouveau été envoyée au centre de lavage de cerveau de Shuangyashan.
Conclusion
En presque 15 ans de persécution, le PCC m'a torturée à plusieurs reprises, à la fois mentalement et physiquement. Ce que j'ai écrit ne sont que quelques détails de la persécution que j'ai endurée. Comme on peut l'imaginer, la détention dans un hôpital psychiatrique avec un grand nombre de personnes souffrant de troubles mentaux, dans la crainte constante des chocs électriques douloureux et forcée à ingérer des médicaments endommageant le système nerveux, peut facilement mener une personne saine à la folie.
Aujourd'hui, je veux révéler au monde la persécution perverse du PCC afin que les gens du monde entier ne soient pas trompés par leurs mensonges et leur propagande. Cette persécution brutale d'un groupe de gens honnêtes qui vivent selon les principes d'Authenticité-Bonté-Tolérance ne pouvait avoir lieu que sous un régime dictatorial répressif.
Version anglaise :
A Schoolteacher's Firsthand Account of Persecution in Mental Hospitals and Brainwashing Centers
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