Reuters : Un médecin chinois « bâillonné » pour avoir révélé la dissimulation du SRAS

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22 Mai 2003

Par Benjamin Kang Lin
Beijing, 22 mai (Reuters)- La Chine a « bâillonné » le médecin militaire dont la révélation de la dissimulation
des faits sur la SRAS par le gouvernement a eu pour conséquence la démission du Ministre de la Santé et la diffusion d’un rapport ouvert sur la propagation du virus mortel, a dit sa fille le jeudi

Jiang Rui dit que Jiang Yanyon âgé de 71 ans, ancien chirurgien en chef d’un hôpital militaire de Beijing et vétéran du Parti Communiste depuis 50 ans,a été sommé par le gouvernement de ne pas donner d’ interviews au media étrangers.
“Il est libre de se déplacer, mais n’a aucune liberté de parole “ dit un programmeur de 42 ans à Reuters

“En Chine les gens qui disent la vérité doivent en payer le prix” dit sa fille par téléphone de San Francisco
Jeudi quand on lui a demandé s’il pouvait donner une interview par téléphone, le médecin dit “ Désolé, je ne peux pas”

L’ordre de “bâillonnement” fut suivi d’interviews avec deux grands medias d’état. China New Service, journal mi-officiel confirma que Jiang avait exposé la dissimulation, mais cita soit disant une de ses dires «

je n’ai subi aucune pression ou restrictions, et la vie continue comme avant ».

L’Agence de presse officielle Xinhua publia mercredi une photo de la voiture avec chauffeur de Jiang fournie par l’hôpital sur son site www.xinhuanet.com , disant que c’est un privilège accordé seulement aux « experts ».

Mais sa fille démenti l’information disant que son père n’a reçu aucun traitement de faveur et que ça fait cinq ans qu’il a une voiture avec chauffeur.

“Mon père est très en colère. Il n’a jamais dit de telles choses. Ils sont en train de l’utiliser » dit-elle. Pourtant, la Chine est forte pour mettre à nu ceux qui dénoncent. Dans un des rapports sur Jiang, le magazine Caijing, connu pour repousser les limites du contrôle gouvernemental, le surnomma « le médecin honnête ».

Maintenant il lui faut l’accord de l’Armée pour La Libération du Peuple, et non seulement de l’hôpital, pour s’entretenir avec des journalistes. Un porte-parole de l’hôpital dit que toute demande d’interview doit être approuvée par la direction et que pour le moment aucune demande ne sera recevable.

“La Chine ne veut pas que d’autres l’imitent.” Dit Jiang Rui. « Ca lui est égal d’être expulsé du Part Communiste » dit sa fille, mais elle ne dit pas ce qui pourrait se produire s’il refuse l’ordre de se taire

Fils d’un banquier, Jiang Yanyong est né à Shanghai le 04 octobre 1931. Il étudia la médecine à l’université de Yenching qui a fusionnée avec l’Université de Peking après la révolution communiste de 1949.

Il commença à travailler en 1957 à l’hôpital militaire, mais il fut catalogué comme contre-révolutionnaire en 1968 à l’apogée de la Révolution Culturelle. Il fut banni et envoyé à un ranch tenu par des militaires pour s’occuper de chevaux au nord ouest de la province de Qinghai.

En 1999, à de la 10ème anniversaire de l’assaut des militaires lors des manifestations des étudiants pour la démocratie, Jiang accusa les autorités d’avoir menti en disant qu’aucun manifestant n’a été tué.
Jiang dit que plusieurs étudiants qu’il a soignés suite à une blessure par balle sont morts.

“Il a détesté amèrement l’événement du 4 juin” dit sa fille en se referant à la date où la manifestation a été écrasée.


http://www.alertnet.org/thenews/newsdesk/PEK137667.htm

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