The Epoch Times : Interview d’un délégué de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) au sujet du SRAS en Chine

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Le 3 mai 2003

Dr Wolfgang Preiser a 37 ans, il est spécialiste en virologie à Frankfurt en Allemagne, il est aussi délégué à l’OMS, enquêteur et docteur en médecine. Dernièrement, il est allé en Chine pour participer à l’enquête sur l’épidémie de SRAS là-bas. Il était en Chine en tant que membre de l’équipe d’experts de l’OMS qui faisait un rapport sur la situation du SRAS pour le 109ème Congrès professionnel de l’Association Allemande pour la Médecine Interne.

Le journaliste d’Epoch Times a interviewé ce médecin de 37 ans à Frankfurt.

Question: Dr Preiser, pourquoi êtes-vous allé en Chine ?

Dr Preiser: Je suis chef de service à l’Institut de Médecine Virale de l’Université de Frankfurt. De par ma formation et mon statut, j’ai été un des premiers à traiter les deux cas de SRAS en Allemagne. A plusieurs égards, nous avons réussi à déterminer les causes de la maladie et puis une semaine plus tard, je me suis embarqué pour la Chine, en tant que consultant pour l’OMS.

Q: C’était quand?

Dr. Preiser: C’était le 23 mars 2003. Et, au lieu de passer 10 jours en Chine comme prévu, j’y suis resté cinq semaines en tout et je viens juste de rentrer ce week-end. Durant ce temps là, j’ai inspecté tout le système de santé chinois – d’abord à Pékin, puis dans les gouvernements provinciaux de toutes les régions de Chine, puis dans la province de Canton, puis la région de Pékin et les alentours et enfin Shanghai. J’ai revu les documents écrits pas les ministères de la santé et la manière dont ils traitent l’épidémie de SRAS ; j’ai visité des hôpitaux ; inspecté les organismes de santé étatiques et, avec mes collègues, j’ai fait des recommandations pour améliorer la situation.

Q: Quelle a été votre impression de la situation du SRAS en Chine ? A quoi ressemble la réalité de l’épidémie de SRAS en Chine ?

Dr. Preiser: La situation durant les dernières semaines a atteint un certain stade, mais il faut bien se rappeler que cela est dû à plusieurs causes : ce sont maintenant les chiffres officiels qui sont publiés. Ils sont mauvais, mais ce n’est pas comme si la situation avait empiré d’un seul coup. C’était déjà grave avant, sauf que la réalité de l’épidémie n’avait pas été rendue publique et ces chiffres élevés l’étaient déjà depuis assez longtemps. Une autre raison est le manque total de circulation de l’information – la plupart des gens en Chine ne sont / n’étaient pas au courant de la réalité de la situation ; un autre facteur est le manque d’ouverture des autorités. L’une des raisons qui nous a amenés à nous rendre en Chine était de chercher la vérité sur la réalité de la situation. En aucun cas on ne nous avait dit la vérité. Les faits étaient en partie cachés, en partie minimisés, en partie sous-estimés, en partie de simples déductions et spéculations. Nous avions découvert que les circonstances réelles n’étaient pas du tout aussi favorables que les responsables voulaient bien nous le laisser croire ; qu’ils n’avaient pas du tout le contrôle de la situation. On le voit aisément au nombre de nouveaux cas de malades de SRAS qui augmente beaucoup de jour en jour, particulièrement à Pékin. Mais les autres provinces sont aussi concernées – la Mongolie Intérieure, Shanghai et certaines autres régions. C’est à ces endroits là que les autorités de santé publique commencent seulement à réaliser l’ampleur du problème. C’est seulement si l’on arrive à évaluer le nombre de cas et à les traiter que l’on peut endiguer l'épidémie.

Q.: Quelles sont vos prévisions sur l’évolution de cette épidémie en Chine ?

Dr. Preiser: Cela va être très difficile. Malheureusement, on a perdu un temps précieux et on ne peut pas le rattraper – plusieurs semaines qui auraient dû être mises à profit pour nous préparer à cela. Tout a été gâché. Durant ce temps là, l’infection a eu tout le temps de se répandre, et maintenant c’est beaucoup plus difficile à traiter que ça ne l’aurait été début mars. Nous espérons que la situation pourra bientôt être sous contrôle. Mais cela va prendre plusieurs mois, six mois, peut-être ou même un an.

Q: Quel est votre avis sur la situation à Shanghai?

Dr. Preiser: Il y a plusieurs indices sur la maladie à Shanghai, à savoir que la maladie a mal été répertoriée. Des patients malades du SRAS ont été considérés comme des cas « probables » et ces « cas probables » ont été documentés sous le nom d’une autre maladie. Nous avons demandé aux autorités de ré-évaluer d’urgence leur système de dépistage et de ré-examiner soigneusement ces patients. Il semble qu’il y a moins de malades du SRAS à Shanghai qu’à Pékin. Ceci est peut-être dû au fait que la ville a pu se préparer à la maladie. Peut-être est-ce aussi le fruit du hasard. Une autre raison pourrait être qu’il n’y a pas eu d’incidents comme à Pékin où des patients contaminés se sont échappés des hôpitaux.

Q: Est-ce que Shanghai risque un pic d’épidémie ?

Dr. Preiser: Shanghai, comme les autres parties de la Chine, doit se préparer à une augmentation du nombre de personnes infectées et doit rester au maximum en alerte. Les mesures prises ou prévues sont bonnes, mais doivent être améliorées et doivent être mises en place. C’était notre recommandation la plus sérieuse. Pour l’instant tout se passe bien à Shanghai, mais ils ne sont pas encore sortis du tunnel. Ils doivent être prudents et éviter que de nouveaux cas se déclarent dans leur ville, et si ça devait arriver, ils doivent les traiter comme il faut.

Q: Quelle est votre impression sur les mesures prises par le gouvernement chinois jusqu’à présent ?

Dr. Preiser: Elles sont en partie exagérées et extrêmes. Nous craignons aussi que ces méthodes aient l’effet inverse, un effet paradoxal. Par exemple, ils punissent les gens comme des criminels quand ils ont été en contact avec des malades ; ou ils obligent ceux qui sont entrés en contact avec le virus et sont tombés malades à se cacher et à ne pas chercher de traitement. D’un autre côté, avec le nombre croissant de cas de SRAS il est peut-être justifié de recourir à des méthodes sévères. Mais il est essentiel de garder l’équilibre et ça ne semble pas toujours être le cas. Cependant il semble que toutes ces tentatives visent à rattraper le retard, donc il y a un pic d’activité maintenant.

Q.: Que conseillez-vous aux citoyens chinois et à la Chine – comment peuvent-ils améliorer leur situation ?

Dr. Preiser: Oh, il y a beaucoup de choses ! Tout d’abord la responsabilité la plus importante pour les autorités de santé publique est d’attraper les nouveaux malades et de compter le nombre de personnes qui sont rentrées en contact avec elles, et aussi de prévenir ces dernières. Un autre point important, c’est que les hôpitaux doivent réussir à gérer et à traiter tous les patients infectés par le SRAS le plus vite possible, et les traiter de manière à ce qu’ils ne contaminent pas les autres. Ce sont les deux éléments les plus importants pour combattre l’épidémie.

Q.: D’après vous, dans quelle mesure existe-t-il un danger que le SRAS se propage à l’extérieur de la Chine, et en particulier dans les pays « développés » en Europe ?

Dr Preiser: Hé bien, il est vrai qu’il faut toujours garder à l’esprit que la maladie pourrait se propager en Europe. Jusque là, d’après ce que j’ai constaté, les mesures instaurées par les aéroports sont mauvaises. Mais ici en Europe et aussi aux Etats-Unis nous sommes bien préparés pour de telles importations. Je ne pense par qu’il y aura une propagation catastrophique de la maladie, mais il y aura beaucoup de cas isolés et des risques que les personnes de leur entourage, comme la famille soient contaminées.

Q: Ok, merci beaucoup !

Dr Preiser: Je vous en prie!


Traduit du chinois à l’adresse :
http://www.minghui.ca/mh/articles/2003/5/5/49686.html

Traduit de l’anglais le 18 mai 2003 :
http://clearharmony.net/articles/200305/12467.html

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