Même juge, même salle d'audience improvisée, même violation des droits juridiques

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Scrutant la salle vide, Mme Luo Lingrong (罗玲蓉) se demandait pourquoi ses enfants n’étaient pas venus à son procès. Il se trouve que les autorités avaient délibérément donné à sa fille une mauvaise information en lui garantissant à plusieurs reprises que le procès se tiendrait dans un palais de justice différent.


Le 6 janvier 2015, quand la famille de Mme Luo est arrivée à la Cour du District Jiangyang pour assister au procès, ils ont réalisé qu'il n'y avait pas de procès et qu'ils avaient été dupés, Mme Luo était en fait jugée à des kilomètres de là dans une salle d'audience improvisée dans le centre de détention de Anfu à Naxi, où elle avait été gardée prisonnière depuis son arrestation en mai 2014.


Mme Gao Xianying (高 贤 英) a été arrêtée avec Mme Luo pour sa pratique du Falun Gong, une méthode de raffinement de soi persécutée par le Parti communiste chinois. Contrairement à Mme Luo, elle a été libérée sous caution peu après en raison de problèmes de santé. Le jour du procès de Mme Luo, Mme Gao a été emmenée de force depuis son domicile et conduite au même centre de détention pour être jugée avec son amie.


Ce procès de pratiquants de Falun Gong locaux au centre de détention d’ Anfu n'a rien de nouveau. La juge présidant ce procès, Xu Fanfan (徐 翻翻), a condamné deux autres résidents pour leur pratique du Falun Gong dans le même centre de détention.


La juge Xu est connue pour avoir éhontément violé les procédures régulières en poursuivant des pratiquants de Falun Gong respectueux des lois. Elle l'a fait à nouveau en violant les droits juridiques de Mme Luo et Mme Gao lors de leur procès.


Pas de récusations, des faux témoignages, et aucun témoin autorisé

Le 6 janvier, au procès de Mme Gao et de Mme Luo, le tribunal a enfreint de nombreuses procédures juridiques. La juge n'a pas informé les pratiquants de leur droit de demander à ceux ayant un conflit d'intérêts de se récuser.


La juge et le procureur étaient de connivence, parlant ouvertement d'écoute des accusées. Elle a permis au procureur de présenter comme élément de preuve, un dépliant, non vérifié par les accusées et l’a autorisé à ne produire aucun témoin.


Aucune des pratiquantes n'avait engagé d'avocats. Sachant cela, la juge a fréquemment interrompu les deux accusées quand elles se sont défendues. Elles n’ont pas été autorisées à parler du Falun Gong ni de leurs droits constitutionnels.


La juge leur a dit d'attendre leur tour pour parler. Elle a ensuite rapidement annoncé l'ajournement avant qu'elles n'aient eu une chance de parler. Les pratiquantes ont refusé de reconnaître le procès et n'ont signé aucun document par la suite.


Un procès secret

Seulement trois membres de la famille de Mme Gao ont été acceptés au procès. Les gardes leur ont dit que la salle d'audience était trop petite. En fait ce jour-là, les trois membres de la famille de Mme Gao étaient les seules personnes dans la salle et plus de dix sièges étaient vides.


La famille de Mme Luo ayant été trompée, ils sont arrivés en retard pour les procédures. Les gardes ne les ont pas laissés entrer dans la salle d'audience. Lorsque deux autres personnes de la région ont demandé à assister au procès pour soutenir Mme Luo, plusieurs hommes les ont poussés dans des voitures séparées, et les ont emmenés. Un jour avant le procès, les amis et la famille qui avaient prévu d'être au procès ont reçu des appels téléphoniques les menaçant de ne pas s'y rendre.


Harcèlement avant le procès

Les agents du poste de police de Qiancao ont arrêté les deux pratiquantes le 23 mai 2014. Mme Luo a été enfermée dans un centre de détention. Mme Gao a été estimée physiquement inapte pour le centre de détention, mais au lieu de la libérer sans condition, les autorités ont forcé la famille à payer une caution pour elle. Des agents de police ont fréquemment menacé le fils de Mme Gao pour qu'il emmène sa mère à la police et qu'elle admette sa culpabilité. Mme Gao a refusé de signer les documents à chaque fois que son fils l'a emmenée.


Avant le procès, Cao Jiang (曹 江), chef adjoint de la Division de sécurité intérieure à Jiangyang, et Liu Yong (刘勇), procureur du Parquet de Jaingyang, ont fait irruption dans la maison de Mme Gao et ont demandé à elle ou à son fils de signer le document d'acte d'accusation. Mme Gao a refusé de reconnaître la persécution du Falun Gong et n'a pas signé.


Cao a dit à son fils que la signature de l'acte d'accusation était juste une formalité. "L'affaire est déjà instruite. Il y aura probation sans emprisonnement ferme. C'est juste une formalité. Le procès est à 9 heures et ta mère n'a même pas à y être. J'ai pris soin de tout et le procès sera terminé rapidement."


Pour dissuader la famille d'aller au tribunal, une dizaine d'hommes se sont rendus au domicile de Mme Gao dans l'après-midi avant le procès. Parmi eux se trouvaient Fan Changlei (homme, 范昌蕾) du poste de police de Lantian et Yang Xiaoping (杨晓平) de la Communauté de Dongshengqiao. Yang a dit à Mme Gao: "Nous faisons juste des vérifications vous concernant."


Malgré toutes ces assurances, Mme Gao a été emmenée au procès le lendemain.


Persécution antérieure

Mme Gao, 72 ans, a été condamnée à trois ans de prison en 2006 pour avoir refusé de renoncer à sa croyance en Falun Gong. Les autorités ont mis une pression énorme sur sa famille. En 2009, Mme Gao a été forcée de quitter la maison et de devenir indigente pour éviter la persécution. Les autorités ont enfermé son fils, sa belle-fille, et son petit-fils de six ans dans le poste de police juste pour contraindre Mme Gao à se rendre.


Mme Luo, 62 ans, a été enfermée dans un centre de détention pendant neuf mois parce qu'elle était allée à Beijing pour faire appel en faveur du Falun Gong en décembre 2000. Après cela, elle a été transférée dans un centre de lavage de cerveau pendant deux ans. Elle a été enfermée en isolement 24h sur 24, et on ne lui donnait que de la nourriture laissée par les autres détenues.


En août 2003, après que la famille de Mme Luo ait payé le personnel du centre de lavage de cerveau, elle a été libérée. Rentrée chez elle, elle a vu que sa maison avait été détruite et que les mauvaises herbes avaient poussé partout. Tout ce qui était précieux dans la maison avait été emporté.


Version anglaise
Same Judge, Same Makeshift Courtroom, Same Violation of Legal Rights

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