Le 10 janvier, l'Associated Press (AP) a publié un article qu'elle retenait depuis huit mois dans lequel Gao raconte les abus physiques soufferts aux mains des agents chinois.
Gao s'était entretenu avec l'AP en avril 2010 dans un salon de thé de Pékin, tandis que ses tortionnaires attendaient à l'extérieur.
«Pendant 48 heures, ma vie n'a tenu qu'à un fil», a-t-il dit à l'AP en tremblant. «Ce degré de cruauté, il n'y a pas moyen de le raconter.»
Après avoir été enlevé une autre fois en février 2009, il a été détenu dans une pièce dans laquelle les fenêtres étaient placardées et les lumières étaient allumées 24 heures sur 24, et on lui donnait du chou pourri à manger. En avril, on l'avait attaché avec des ceintures et son visage était recouvert d'une serviette mouillée, lui donnant l'impression qu'il suffoquait lentement.
C'est en septembre 2009 qu'il dit avoir subi la pire torture alors qu'il était lié par des sacs de plastique et frappé avec la poignée d'un pistolet. Il a refusé d'aller dans les détails, mais il a dit que c'était pire que l'expérience de 2007, pour laquelle un long témoignage est disponible en ligne. Durant ces 50 jours de captivité en 2007, ses tortionnaires l'ont furieusement battu, inséré des cure-dents dans ses parties génitales, électrisé ces dernières avec des matraques électriques et tenu des cigarettes allumées près de ses yeux durant plusieurs heures à la fois.
Gao a été ciblé par le Parti communiste pour la première fois en 2006 après avoir envoyé des lettres ouvertes aux dirigeants Hu Jintao et Wen Jiabao condamnant la persécution «brutale» des pratiquants de Falun Gong. Aux alentours de cette période, il a formellement démissionné du Parti communiste chinois (PCC), qu'il a qualifié d'«inhumain, injuste et pervers». C'est le jour où il a ressenti le plus de fierté, avait-il commenté.
Vers la fin 2007, il a envoyé une lettre ouverte au Congrès américain exprimant des sentiments similaires. Depuis, il a fait le saut entre la détention extralégale et la liberté extrêmement surveillée. Après un sursis aux alentours des Jeux olympiques de 2008, il a été enlevé à nouveau et pour la dernière fois en février 2009, un mois après la fuite de sa femme et ses enfants vers les États-Unis.
Durant les 14 mois suivants, jusqu'à l'entrevue avec l'AP en avril 2010, les agents du régime l'avaient caché dans des auberges, des fermes, des appartements et des prisons de fortune à travers la Chine, dont la région éloignée du Xinjiang. L'AP a décidé de publier l'article après n'avoir obtenu aucune nouvelle de Gao Zhisheng depuis huit mois.
Aucune règle de droit
À un certain moment, Gao a demandé pourquoi on ne pouvait pas tout simplement l'envoyer en prison. «Toi, aller en prison? Tu rêves. Tu n'es pas assez bon pour ça. N'importe quand où nous voulons que tu disparaisses, tu vas disparaître», lui a répondu un agent, selon l'AP.
L'absence de tout simulacre de primauté du droit est une des caractéristiques les plus frappantes dans le cas de Gao bien qu'il ne soit pas seul dans cette situation. C'est le modus operandi du PCC lorsqu'il s'agit d’avoir affaire avec ceux qu'il qualifie d'«ennemis du peuple».
Ceci est évident dans le traitement du groupe pour lequel Gao avait écrit ses trois lettres ouvertes et pour lesquelles il a été étouffé : le Falun Gong. La répression du Falun Gong est la plus grande persécution religieuse dans le monde et elle est menée par le PCC selon des principes maoïstes et à l'extérieur de la règle de droit.
Ceci a été souligné par Jerome Cohen, professeur de droit chinois à l'Université de New York, dans un article qu'il a écrit en réponse aux mémoires d'un autre persécuté chinois, Teng Biao, un professeur de droit dont les expériences avec les forces de sécurité ont été publiées par le Wall Street Journal dernièrement.
Dans sa lettre, Teng raconte comment ses interrogateurs le menaçaient qu'ils allaient le traiter comme un ennemi. Lorsque Teng a demandé ce qu'il en était, on lui a répondu : «Comme le Falun Gong».
En réponse au texte de Teng, Cohen a fait remarquer que l'absence du recours à la loi peut être retracée au discours de Mao Zedong prononcé en 1957, Sur le traitement correct des contradictions au sein du peuple. Mao a dit qu'il était important de distinguer entre les genres de «contradictions» lorsqu'on fait face à des contrevenants : ceux «au sein du peuple» et ceux «entre l'ennemi et nous». Les premiers se voient accorder ce qui constitue un traitement légal selon les normes du régime, dont les institutions judiciaires sont au service du Parti et n'offrent pas les protections que l'on retrouve en démocratie. Les seconds sont anéantis sauvagement et sans pitié.
Source The Epoch Times/LGE
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