La BBC appelle l'article 23 proposé par Hong Kong, « l’affaire la plus controversée à laquelle Hong Kong fait face depuis la rétrocession du territoire à la Chine il y a cinq ans », et hier des dizaines de milliers de résidents de Hong Kong ont exprimé leurs inquiétudes sans ambiguïté tandis qu’ils occupaient les rues en « une des plus grandes marches du territoire depuis des années » selon Reuters.
Le jour précédent, de grandes manifestations se sont tenues à Los Angeles, Washington DC, Vancouver, Toronto et Dresden en Allemagne pour soutenir la demande de stopper l’article 23 à Hong Kong, qui est largement considéré comme un moyen d’importer les méthodes de type totalitaire de Pékin pour contrôler le territoire.
Les gouvernements des Etats-Unis et de Grande-Bretagne ont exprimé récemment leurs inquiétudes sur les lois proposées, et ce qu’elles pourraient signifier pour les droits de l’homme et les libertés civiles sur le territoire – des inquiétudes qui ont été selon un reportage de Reuters du 10 décembre, méprisées par les officiels chinois. « Pour ce qui est de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis qui expriment leurs inquiétudes, ça ne les regarde pas » rapportait Reuters citant le Vice Premier Qian Qichen avant son entrée en réunion avec le Chef Executif Tung Chee-hwa de Hong Kong à Pékin.
Selon un reportage du 4 décembre de l’AFP, certaines banques à Hong Kong envisageaient de déménager, au cas où l’article 23 passerait.
L’article 23 de Hong Kong
Le 24 septembre 2002, sous l’instigation du gouvernement chinois, la SAR, Région Administrative Spéciale de Hong Kong, a communiqué des propositions pour la législation controversée de punir sévèrement tout ce que Pékin considère comme séditieux, subversif et une menace pour la sécurité de la Chine continentale. Cependant, la définition de quelle activité entrerait précisément dans ces catégories est étrangement vague. En conséquence, tout un éventail de groupes allant de financiers au Falun Gong, de l’Association Bar de Hong Kong aux syndicats, des démocrates aux journalistes, tous s’alarment que l’Article 23 ne vienne sérieusement saper les libertés civiles dont jouit traditionnellement Hong Kong.
Le document est sorti au début de la période de trois mois de consultation publique, qui se terminera la veille de Noël. La Loi cadre – « la mini-constitution de Hong Kong » qui a gouverné le territoire depuis son retour en 1997 à la souveraineté chinoise – demande qu’un amendement anti-subversion soit passé sous l’article 23. Le Chef Exécutif de Hong Kong, Tung Chee-hwa, a dit que la loi proposée était nécessaire pour assurer la sécurité nationale. Le gouvernement, cependant, était conscient de l’inquiétude que cela causerait dans les années sensibles suivant la rétrocession et a retardé sa proposition jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible de résister à la pression de la Chine continentale.
Sont menacés les droits de liberté de pensée, de conscience et de religion, d’expression, d’association et le droit de rassemblement, a déclaré l’organisation internationale des Droits de l’Homme Amnesty International basée à Londres. L’organisation a poursuivi en disant « Telles qu’elles se présentent, les propositions vont plus loin qu’il n’est nécessaire pour rendre effectif l’article 23 de la Loi-cadre et peuvent augmenter les restrictions sur les droits humains fondamentaux… (et) il y a un danger que ceux usant de ces droits puissent être emprisonnés comme prisonniers de conscience. »
Le Comité de Protection des Journalistes (CPJ) a dit que l’article 23 présenterait une “… grave menace pour la liberté d’expression à Hong Kong, (et) si elle est votée, la législation enverra un message clair aux journalistes de Hong Kong que les reportages à thèmes sensibles, spécialement la politique chinoise, ne seront plus encouragés ni même tolérés. »
Reporters Sans Frontières, basé à Paris, (RSF) et le Comité de Protection des Journalistes basé à New York (CPJ) ont tous deux aussi dénoncé que la loi proposée restreindrait la liberté de la presse. Les correspondants étrangers à Hong Kong, le Club et l’Association Mondiale de la Presse ont montré une « opposition véhémente » à cette loi proposée, avertissant que tous les résidents permanents, les nationaux étrangers inclus, seraient susceptibles d’être passibles de poursuites judiciaires pour ce qu’ils disent ou écrivent que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du territoire. Le Ministre de la Justice de Nouvelle-Zélande Phil Goff a exprimé son inquiétude sur la possibilité que les résidents permanents de Hong Kong, qui sont de nationalité étrangère, puissent être accusés de sédition pour leurs commentaires faits dans un autre pays.
Le 9 décembre , l’Association Bar à Hong Kong a dit que les propositions étaient “ … basées sur la notion féodale de trahison” qui n’est pas claire ni assez précise pour protéger les droits et libertés fondamentaux. [La proposition pour rendre la sécession illégale « … ne reconnaît pas la possibilité d’une cause sécessionniste comme demande politique légitime par quelqu’un du droit à l’auto- détermination.]
Le banquier David Li, qui représente l’industrie bancaire au Conseil législatif (et qui est un directeur du Dow Jones) a déclaré à la Chambre de Commerce Américaine au début décembre que des cadres dirigeants de plus de 10 banques étrangères avaient l’espoir que le gouvernement de Hong Kong s’exprime clairement sur les propositions. Il a déclaré que les banques s’inquiétaient de voir leur capacité de libre échange d’informations s’éteindre.
Les détails de l’Article 23 restent invisibles
Bien sûr, c’est la mauvaise définition de l’Article 23 qui est la plus inquiétante. Le gouvernement a attendu 5 ans avant d’agir à la hâte. Malgré des propositions vagues qui circulent, aucun « livre blanc » officiel n’a été émis avec le langage exact des lois proposées. « Nous n’avons pas vu, noir sur blanc, comment la législation sera rédigée » remarquait Anson Chan, l’ex-responsable de la Fonction Publique et le n°2 du Chef Exécutif Tung Chee-hwa et l’ancien Gouverneur Chris Patten. « Le danger est dans les détails ».
L’avocat de Hong Kong Audrey Eu, l’ex-responsable de l’Association Bar à Hong Kong, croit que le pire aspect de cette nouvelle loi serait « un pont reliant le système du continent à Hong Kong. Une fois que le gouvernement (chinois) a interdit une organisation pour des raisons de sécurité nationale, il est difficile de s’attendre à ce que les autorités ou la cour de justice de Hong Kong aient une vision différente ».
Hong Kong garantit la liberté de religion et le mouvement spirituel Falun Gong peut exister malgré son interdiction en Chine continentale. Mais supposons que la Chine interdise une religion pour des raisons de sécurité nationale. Dans la confrontation entre la liberté et la sécurité nationale, probablement peu parieraient pour la liberté gagnante à Hong Kong.
Le Falun Gong et d’autres groupes dans la ligne de mire
Nombreux sont ceux qui disent que la seule raison d’être de ce soudain rush au travers de cette législation est précisément pour donner au président chinois Jiang Zemin une nouvelle arme dans sa guerre irrationnelle contre le Falun Gong. L’évêque catholique de Hong Kong récemment nommé, Joseph Zen, a déclaré que les mesures couramment émises sont une menace pour la liberté du Falun Gong de pratiquer sur le territoire.
Mais l’Evêque Zen est aussi inquiet au sujet du futur de l’Eglise catholique. Le Vatican a des relations avec Taiwan, mais pas avec Pékin. Il a aussi des liens avec l’Eglise souterraine en Chine, dont les membres sont estimés à 10 millions. Cela pourrait être une raison suffisante pour qu’elle soit aussi interdite. « Si demain ils disent que l’Eglise souterraine en Chine est dangereuse pour l’Etat et q’ensuite ils disent que vous êtes dans la même Eglise Catholique… là nous aurons des ennuis », a déclaré l’Evêque Zen.
« Une attaque à la liberté où que ce soit dans le monde ébranle cette liberté partout ailleurs » commente Mlle Sophie Xiao, porte parole du Falun Gong à Hong Kong, se faisant l’écho des sentiments immortalisés par Martin Luther King. « S’il y a assez de voix pour s’opposer à l’article 23, il peut être arrêté. Sinon, les jours du territoire, connu comme la « Perle de l’Orient », semblent être comptés. »
Le Centre d’Information Européen de Falun Gong a vérifié les détails de 529 morts (reports / sources) depuis le début de la persécution du Falun Gong en Chine en 1999. Les responsables du gouvernement en Chine, cependant, ont déclaré que le nombre de morts s’élève à plus 1.600, alors que d’après des sources sûres on estime que ce chiffre serait bien supérieur. Des centaines de milliers ont été détenus, avec plus de 100 000 condamnés aux travaux forcés, sans jugement.
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