Page 10
LOPPOSITION A la législation anti-subversion proposée sous lArticle 23 atteindra un climax cet après-midi, quand des milliers de gens de différents horizons devraient participer à une marche depuis Victoria Park jusque devant les bâtiments du gouvernement.
[...]
La majorité, toutefois, seront probablement des gens ordinaires qui veulent mener une vie tranquille, libre de peur. Beaucoup nont sans doute jamais été impliqués dans lactivisme politique auparavant, mais se sentent obligés de sexprimer avant que leurs voix ne soient recouvertes par le chur apparemment orchestré du soutien à la législation.
Environ trois mois après que le gouvernement ait publié le document consultatif pour le débat public, le malaise à propos de la législation proposée sest accru, en dépit de la campagne intensive du gouvernement pour expliquer les propositions.
Le Projet de Transition de Hong Kong a noté un changement marqué dans lopinion publique. Dans sa dernière étude, publié vendredi, il trouvait que le nombre de gens craignant pour leurs libertés personnelles avait doublé à la suite de la publication des propositions.
Létude a aussi découvert que plus de 54% ne pensaient pas que cétait un bon moment pour introduire la législation. Et plus de 70% étaient daccord que le gouvernement devrait publier un livret blanc pour consultation.
De semblables découvertes ont été enregistrées dans une étude menée précédemment par lUniversité Lingnan.
Il y a diverses raisons à la profondeur de lanxiété publique. Certaines viennent de peurs résiduelles concernant lhistoire de lautorité communiste sur le continent, incluant lutilisation de la force militaire durant la protestation étudiante Place Tiananmen en 1989.
Plus récemment la répression des pratiquants de Falun Gong sur le continent, en contraste avec la tolérance officielle du groupe dans la SAR, est devenu un rappel du large fossé existant entre les deux systèmes.
Des propositions telles que permettre au gouvernement de la SAR dinterdire sur la base de la sécurité nationale un groupe local ayant des connections à un groupe interdit sur le continent a inévitablement fait surgir la peur dun brouillage de la démarcation entres les deux systèmes.
Certaines peurs dépendent aussi de comment réduire la portée des activités liées à la subversion qui devraient être interdites sans imposer des restrictions inutiles sur les libertés.
Mais peut-être que le plus important est que plus de gens ont de plus en plus de doutes sur la sincérité du gouvernement à vouloir écouter leurs points de vue par le biais de la consultation.
Diverses remarques faites par des officiels haut-placés et certains défenseurs du gouvernement ont approfondi les craintes et la méfiance à propos de lexercice législatif.
Par exemple, la critique par le Secrétaire pour la Justice Elsie Leung Oi-sie du président de la Bar Association Alan Leong Kah-kit, prétendant quil avait fait des commentaires émotifs, nont pas facilité le débat sur sa critique détaillée du document de consultation.
Cela a donné limpression que Miss Leung essayait de discréditer M. Leong, tout en ne répondant pas à lattitude de lassociation.
A tord où à raison, cela a soulevé de sérieux doutes à propos du but déclaré du gouvernement dun débat calme et éduqué.
Dans lintervalle, les commentaires par le législateur unioniste pro-Beijing Leung Fu-wah, accusant lévêque Joseph Zen Ze-Kiun, le chef de lEglise Catholique à Hong Kong, dêtre un « saint pathologique » pour sopposer aux propositions était une mordante attaque personnelle
Bien que la critique était à peine coordonnée, elle soulignait un sentiment de scepticisme à propos des motifs des critiques. Ils sont peut être à présent si enveloppés par leur propre scepticisme quils ne parviennent plus à entendre les voix des gens.
Chris Yeung est éditeur du Post
Published : Tuesday, 17 December 2002
* * *
Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.