21-03-2008
Des milliers d’adeptes d’une discipline spirituelle en Chine ont été arrêtés et condamnés sans procès alors que Pékin jure «d’éradiquer» la dissidence avant les Olympiques.
Selon des sources en Chine, il y a eu 1878 arrestations de pratiquants de Falun Gong (aussi appelé Falun Dafa) dans 29 provinces et régions autonomes depuis le mois de janvier 2008.
À Pékin seulement, où les Olympiques auront lieu, 156 arrestations ont été documentées.
Le Falun Gong est interdit en Chine depuis 1999 et les adeptes travaillent continuellement pour exposer les violations des droits fondamentaux dont ils sont victimes.
Selon le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, Manfred Nowak, le deux tiers des allégations de torture en Chine concernent des pratiquants de Falun Gong.
Le Centre d’information du Falun Dafa (FDI), qui recueille des rapports provenant de l’intérieur de la Chine, a publié, le 12 mars dernier, une liste de noms ainsi que les détails de 67 cas typiques d’individus ayant été détenus à Pékin depuis décembre 2007.
De ce groupe, seize adeptes ont été arrêtés dans le district de Chaoyang, où se dérouleront les épreuves de volley-ball de plage et de tennis, et dix dans le district de Shunyi, le site des compétitions d’aviron et de kayak.
Le porte-parole du FDI, Zhang Erping, a déclaré : «La communauté internationale a espéré que l’octroi des Olympiques à la Chine amènerait une amélioration des droits de l’homme. Mais les faits sur le terrain racontent une toute autre histoire. Les Olympiques semblent avoir donné une nouvelle motivation au régime de Pékin, et une excuse, pour amplifier ses abus des droits des citoyens. Ces arrestations tournent en dérision les promesses du régime d’améliorer son triste dossier des droits de l’homme.»
Pour mousser les arrestations, le régime offre des récompenses monétaires à ceux qui dénoncent les pratiquants de Falun Gong aux autorités.
Selon de récents rapports, plusieurs des arrestations suivent un modèle commun. Les agents de police locaux ou du Bureau de la sécurité publique (BSP) vont au domicile ou sur le lieu de travail d’un individu, effectuent une fouille pour quelconque matériel relié au Falun Gong, puis l’emprisonne dans le centre de détention du district.
Le FDI croit qu’il est possible que les autorités utilisent une liste de noms d’adeptes déjà compilée pour mener des arrestations.
Selon l’ex-agent du BSP et du Bureau 610, Hao Fengjun – ayant fait défection en Australie – les autorités de la ville de Tianjin, où il travaillait auparavant, avaient une banque de données contenant les noms de 30 000 pratiquants de Falun Gong.
Dans plusieurs villes, un système de récompense a été mis sur pied, offrant de 500 à 3000 yuans (environ 60 à 360 dollars) à ceux qui dénoncent aux autorités les adeptes du Falun Gong. Dans la ville de Zibo (province de Shandong), par exemple, des avis ont été affichés dans les bureaux de l’administration locale offrant de 2000 à 3000 yuans pour des informations menant à l’arrestation de pratiquants de la discipline spirituelle.
Alors que de tels systèmes de récompense ne sont pas nouveaux, leur utilisation en rapport avec les Olympiques l’est.
Des sites web administrés par le BSP et autres agences gouvernementales ont publié ouvertement des avis, durant les dernières années, demandant aux citoyens de dénoncer les pratiquants de Falun Gong et offrant des récompenses allant jusqu’à 5000 yuans.
Ce site du BSP de la province de Liaoning en est un exemple : [www.liaoyang.gov.cn/zfbm/gaj/showart.asp?art_id=68]
Un autre exemple, un article du quotidien américain USA Today a cité un chauffeur de taxi nommé Liu Chunfa : «J’ai participé à plusieurs rencontres avec des conférenciers de la police. Ils nous ont dit que si nous rapportions des individus suspects, comme les adeptes du Falun Gong, nous pourrions obtenir une récompense de 2000 yuans [250 dollars].»
Selon des médias gouvernementaux, Pékin a «félicité» 110 organisations et 271 individus pour leur «travail anti-Falun Gong» visant à «éradiquer le Falun Gong».
Un reportage du 17 juillet 2001 de la Australian Broadcasting Corporation révélait qu’après l’obtention des Jeux de 2008 par Pékin, le vice-premier ministre de l’époque avait déclaré qu’obtenir les Olympiques était une «justification pour la persécution du Falun Gong».
Source : http://www.lagrandeepoque.com/LGE/content/view/3790/105/
Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.
* * *
Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.