12-03-2008
Le nageur hollandais triple médaillé d’or olympique, Pieter van den Hoogenband, s’est adressé à l’autorité suprême du Comité international olympique (CIO) et lui a demandé de prendre position pour l’amélioration de la situation des droits de l’Homme en Chine. Dans le plus grand quotidien des Pays-Bas, De Telegraaf, M. van den Hoogenband a écrit le 6 mars 2008 :
«En tant que pater familias du mouvement olympique, il [Jacques Rogge] est, selon moi, la bonne personne pour donner une voix aux athlètes du monde entier. Je me permets donc de l’appeler à prendre ses responsabilités en tant que plus haut chef de la société internationale sportive et de parler publiquement devant le monde entier, au nom de tous les athlètes partout dans le monde, en faveur de l’amélioration de la situation des droits de l’Homme en Chine. Il peut compter entièrement sur mon appui et ma sympathie.»
Le mois dernier, l’entraîneur derrière Pieter van den Hoogenband et ses six médailles olympiques, Jacco Verhaeren, a exprimé ses inquiétudes au sujet de la réticence du CIO à dénoncer les violations des droits de l’Homme ayant cours en Chine. Il s’est prononcé lors d’une interview avec le quotidien hollandais NRC Handelsblad :
«Ce qui me dérange, c’est l’attitude indifférente du CIO, cette attitude : “De quoi je me mêle?” Je sais, le CIO doit peser le pour et le contre de plusieurs enjeux, mais je ne crois pas qu’il y ait plus important que le respect des droits de l’Homme.»
«Honnêtement, je ne comprends pas la difficulté. Qu’est-ce qu’il y a de si difficile à condamner les exécutions?»
L’appel de l’athlète Pieter van den Hoogenband s’inscrit dans une vague d’événements en Hollande, qui met en lumière les violations des droits de l’Homme en Chine. Le ministère des Affaires étrangères a tenu une rencontre en janvier dernier, malgré les pressions de Pékin, pour discuter de la situation des droits de l’Homme et les Jeux olympiques en Chine. Le mois dernier, le Parti de l’union chrétienne dans le gouvernement a appelé à un boycott de la cérémonie d’ouverture des jeux.
Le réputé comédien hollandais Erik van Muiswinkel a, ces derniers mois, constamment soulevé la question des violations des droits de l’Homme en Chine dans les médias hollandais. Lui et sept autres artistes renommés ont produit la chanson Don’t Go to China, une pièce critiquant sévèrement le régime communiste et ses violations des droits de l’Homme. Le groupe pop hollandais Blof a annulé son spectacle prévu durant les Jeux olympiques dans la Heineken Holland House et l’entraîneur de hockey olympique, Mark Lammers, a démontré son appui à son collègue Jacco Verhaeren.
On s’attend à ce que de plus en plus de gens trouvent le courage de s’exprimer et que la pression sur le Parti communiste chinois, concernant ses violations des droits de l’Homme, ne fera que s’accentuer à l’approche des jeux.
Le régime chinois sur la sellette
La Chine a obtenu les Jeux olympiques seulement après avoir fait la promesse d’améliorer son dossier des droits de l’Homme.
Les organisations internationales de défense des droits de l’Homme, Amnesty International et Reporters sans frontières, ont publié des rapports qui démontrent, en fait, que la répression en Chine s’intensifie à l’approche des jeux, alors que le régime chinois veut un contrôle total sur Pékin durant les Olympiques.
Les journalistes, les chrétiens, les pratiquants de Falun Gong, les Tibétains, les militants des droits de l’Homme et les dissidents sont emprisonnés, envoyés dans des camps de travail forcé, torturés et tués, Pékin souhaitant éliminer quiconque ne suit pas la ligne du parti.
Malgré les efforts du régime chinois de contrôler la population et l’opinion internationale, de plus en plus de défenseurs des droits de l’Homme demandent que Pékin change de comportement. Et certains d’entre eux sont très médiatisés, comme Steven Spielberg, Uma Thurman et Mia Farrow.
Peter Valk et James Fish ont contribué à cet article.
http://www.lagrandeepoque.com/LGE/content/view/3744/105/
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