Lorsque j'étais enfant, j'ai lu une histoire dans laquelle il y avait un homme qui vendait des peintures anciennes. Une des peintures représentait un jeune gardien de troupeaux essayant de tirer un buffle pour lui faire traverser un pont. Faisant face au buffle et inclinant son corps en arrière de façon à tirer le buffle, l'effort du jeune homme était décrit de manière très vivante. Un passant appréciait beaucoup cette peinture, mais le prix proposé était très élevé. Il n'avait pas assez d'argent sur lui à ce moment-là, aussi il demanda au vendeur de mettre la toile de côté, de façon à ce qu'il puisse l'acheter après être allé chez lui chercher le reste de l'argent. Après avoir suspendu la toile et en la regardant de plus près, le vendeur trouva qu'il manquait la corde dont le garçon avait besoin pour tirer le buffle. Il considéra cela comme un défaut et se saisit d'un pinceau afin de peindre la corde sur la toile. Aussitôt que l'acheteur revint, il remarqua la corde ajoutée par le vendeur, et ne voulut plus acheter la peinture. Il dit au vendeur: "La raison pour laquelle je voulais acheter cette peinture est que je pouvais ressentir l'existence de la corde sans qu'elle soit peinte sur le tableau."
Il y a environ un an, j'ai visité "L'exposition des Œuvres de la Collection des Peintres et des Calligraphes Contemporains Chinois Célèbres" organisée par Mme Dai Meiling et son fils Dai Dongni. A l'exposition, j'ai été très impressionné par une œuvre de Li Keran représentant un buffle. Quelques coups de pinceaux décrivaient de manière vivante un jeune gardien de troupeaux chevauchant sur le dos d'un buffle. Bien que le peintre n'avait donné aucun coup de pinceau pour décrire l'eau, les observateurs pouvaient vraiment ressentir que le buffle traversait un ruisseau et qu'il sortait tout juste de l'eau. J'ai commencé à me rendre compte que les chinois avaient une manière unique de penser, ce qui avait conduit à de grandes différences entre la pensée et la logique occidentale et orientale.
Lorsque j'étudiais la trigonométrie au lycée, j'ai appris que nous n’avions pas besoin de dessiner chaque point d'une courbe. En appliquant la "Méthode de Construction en Cinq points", on pouvait simplement utiliser cinq points pour construire la courbe. Au collège, en étudiant le processus des transmissions, j'ai appris le théorème de Nyquist qui indique qu'on n’a besoin que de deux points et de la fréquence pour reconstruire une courbe. Cette théorie d'échantillons est la base pour la digitalisation des transmissions et des télécommunications avec les téléphones et portables d'aujourd'hui.
Depuis les anciens temps, les chinois ont eu une pensée "discrète". La structure de la langue et de la pensée chinoises ne suit pas la forme logique occidentale. Mais à la place, on décrit simplement plusieurs points. Quant à comment connecter les points pour former la courbe, cela c'est l'affaire du lecteur. Comme dit un vieux proverbe chinois: "On devrait dire ce qu'on est supposé dire, et rien de plus."
Aussi, en terme de théorie de l’information ou de jargon informatique, on peut dire que la structure de la langue et de la pensée chinoise appartient à la catégorie des "codes compressés". En raison de cette caractéristique, parmi les documents imprimés dans les cinq langues officielles par les Etats-Unis, la version chinoise est toujours la plus mince. Quiconque a étudié la science moderne devrait savoir que lorsqu'on décrit quelque chose, plus on le décrit de façon spécifique, plus sa portée devient étroite. Par exemple, pour décrire l'"eau bouillante", en plus de l'"eau", on doit ajouter un autre mot pour modifier son attribut. En conséquence, "eau bouillante" est plus spécifique que "eau", mais la portée qu'elle couvre est beaucoup plus étroite, et exclut ainsi l'"eau chaude" et l'"eau froide".
Le Classique de la Voie et de la Vertu (Dao De Jing), fondement de la religion Taoïste, consiste en 81 chapitres dont chacun traite uniquement d'un sujet. Superficiellement, il semble qu'il n'y ait aucune connexion entre les points dans les chapitres et les sections. On attend donc du lecteur qu’il construise la continuité grâce à ses propres lumières. On peut dire la même chose des "Analectes" de Confucius.
Considérant ces exemples, on peut voir un concept similaire dans les peintures traditionnelles chinoises, dans lesquelles certains espaces sont laissés volontairement vides de façon à permettre aux spectateurs de construire une image complète grâce à leur propre imagination et éveil. Cependant, il est très rare de voir des vides dans les peintures à l'huile occidentales.
Je crois fermement que si nous n'essayons pas de comprendre les caractéristiques de la pensée chinoise basée sur cette culture de ‘cultivation’ spirituelle, la beauté divine de la culture chinoise ne sera jamais révélée. En d'autres termes, pour percevoir l'essence de la culture chinoise qui est pleine de mythes et de légendes, nous ne pouvons pas simplement nous reposer sur la perfection de la technologie en surface. Nous devons comprendre davantage la façon de penser du pratiquant ainsi que le contenu de ‘cultivation’ spirituelle qui se mêle à la culture.
Les peintures traditionnelles chinoises sont constituées de lignes, tandis que les peintures à l'huile reposent sur le contraste de la luminosité. En décrivant la même chose, les orientaux vont se concentrer sur l'expression des significations connotatives, tandis que les occidentaux prêteront plus d'attention à la beauté extérieure et la perfection technique.
La danse occidentale demande une stricte exactitude des mouvements, tandis que la danse traditionnelle chinoise demande en fait quelque chose de différent – quelque chose de difficile à exprimer avec des mots. Les exigences des mouvements dans la danse traditionnelle chinoise peuvent ne pas être aussi strictes que celles de la danse occidentale, mais peut-être est-ce pour laisser plus de place à l'imagination. D'un autre côté, l'état d'esprit du danseur est révélé à travers le tempérament sur son visage et les mouvements de son corps. En regardant le Spectacle de Nouvel An de la Télévision New Tang Dynasty, j'ai été fasciné par la magnificence des toiles de fond, la splendeur des costumes et le grand talent des artistes. Je l’ai souvent associé à la civilisation vieille de 5000 ans de la nation chinoise et sa culture traditionnelle – une culture pleine de mythes et de légendes, et basée sur la moralité et la compassion. L'imagination fertile et la musique merveilleuse, ainsi que les toiles de fond déferlant sur la scène, m'ont fait me perdre dans le temps et l'espace, comme si j'étais retourné au temps de la splendide Dynastie Tang et que je m'envolais vers les cieux afin de rendre hommage au Bouddha dans le monde divin rempli de dignité. L'impact du gala n'a pas seulement pénétré mes sens, mais il est allé beaucoup plus loin, résonnant au plus profond de mon âme. C'est ce que je pense être la renaissance de la nature humaine intrinsèque qui est difficile à décrire avec des mots. A part les artistes de New Tang Dynasty TV (NTDTV), je n'ai jamais vu aucun autre groupe artistique exprimer une compréhension et une interprétation aussi vivante et profonde de la culture traditionnelle chinoise.
Je pense que c'est pourquoi le Spectacle du Nouvel An de NTDTV ne peut aider que ceux qui veulent véritablement comprendre la culture chinoise.
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