On dit de Fan Guan qu’il était bouddhiste zen dans sa dernière vie,
Wang Wei a dit lui-même avoir été peintre dans sa vie précédente.
J’observe moi aussi dans la contemplation, les destinées de mes vies passées,
Découvrant dans plus d’une ma relation prédestinée avec la poésie.
Ceci explique pourquoi je crée des poèmes comme un fou,
Et que j’ai même écrit davantage étant malade que lorsque je me portais bien.
“Se comprendre soi-même” en chinois
自解
白居易
房傳往世為禪客,王道前生應畫師。
我亦定中觀宿命,多生債負是歌詩。
不然何故狂吟詠,病後多於未病時。
A propos de Bai Juyi (白居易)
Bai Juyi (772 – 846 A.D.), également connu sous le nom de Bei Letian, est un célèbre poète de la dynastie Tang et le précurseur de nouvelles ballades et chansons populaires écrites dans le style de la dynastie Han. Ses poèmes sont caractérisés par un langage simple et des thèmes explicites. Les poèmes coulent avec fluidité et son style poétique était si unique qu’il est devenu une forme littéraire généralement appelé Forme fondamentalement simple. (元白體.) Bai Juyi excellait dans différentes sortes de poèmes, en particulier les longs poèmes narratifs. Parmi eux, “Chant d’éternel chagrin (長恨歌),” un long poème décrivant l’ascension et la chute d’une beauté renommée, la concubine royale Yang Yuhuan (楊玉環), et “Chant du joueur de Pipa (琵琶行),” à propos d’un luth chinois en forme de poire, sont ses deux œuvres représentatives qui ont eu une immense influence dans les générations ultérieures.
A propos du poème
A l’âge de 68 ans, l’auteur eut une attaque qui le laissa paralysé d’une jambe. Il écrivit, alité, ses 15 poèmes durant la maladie. Celui-ci est un des 15. Fang fait allusion à Fang Guan (房棺), qui fut Premier ministre durant l’époque de l’Empereur Xuan Zong et de l’Empereur Su Zong de la dynastie Tang, auquel on conféra le titre de Tai Wei (Chef du département de la défense) après sa mort. Wang évoque Wang Wei (王維), un grand poète de la dynastie Tang. Maître en peinture : peintre de profession. Ding (Samadhi) renvoie à un état dans la méditation. Relation prédestinée : la destinée des vies passées. La dette renvoie à la dette karmique qu’on doit rembourser dans le cycle des transmigrations, et signifie ici la relation karmique causée par le karma. Chanter signifiait originellement chanter et réciter des poèmes. Ici le terme est utilisé pour l’écriture de poèmes.
L’interprétation de l’auteur
Au début de sa maladie, l’auteur prit du vin médicinal et recourut à d’autres méthodes pour améliorer sa circulation sanguine lorsqu’il ressentait un frisson dans ses genoux. Il reçut aussi la moxibustion, un type de traitement d’acupuncture. Mais après tout, l’auteur était un authentique pratiquant de l’école de Bouddha et savait par conséquent que toutes les maladies ont des causes karmiques. Il voyait la paralysie de sa jambe comme étant principalement le résultat d’un abus excessif de voyages touristiques dans sa jeunesse.
Comme il croyait que la maladie venait du karma, il ne pensait pas qu’il y eut une nécessité de traiter sa maladie par la médecine. L’auteur décida par conséquent de cesser les traitements médicaux et de ne plus visiter les médecins. "Prenant le corps pour médecin, et l’esprit pour médecine", son cœur n’était plus inquiet : " Le Tian peut partir sans soucis connaissant son destin ". Ayant des difficultés à marcher, il méditait et observait son moi profond plus souvent, et enlevait le karma de maladie en cultivant.
De plus, alors qu’il était malade, Bai Juyi vendit ses chevaux avec lesquels il voyageait dans le passé et était déterminé à ne plus voyager. Il permit aussi à ses concubines qui avaient pris soin de lui pendant tant d’années de retourner dans leurs familles. Ce fut sans aucun doute douloureux pour lui d’abandonner toutes ces choses, mais il accumula certainement une grande quantité de vertu en retour. À un âge si avancé et sans prendre aucune médecine, Bei Juyi fut finalement capable de marcher de nouveau.
Il est tout à fait possible qu’étant malade, en abandonnant ses attachements et en faisant la méditation, Bai Juyi ait été capable de développer la capacité de connaître la destinée. Considérant les vies antérieures de Fan Guan et de Wang Wei, Bai Juyi essaya lui aussi d’observer ses propres vies passées en utilisant la capacité de connaître la destinée, et il vit, sans s’y attendre, sa relation prédestinée cachée avec les poèmes derrière son talent poétique.
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