Bien que les chercheurs découvrent de plus en plus de planètes distantes tournant autour de soleils étrangers, les découvertes mettent en évidence que la Terre et son système solaire pourraient bient être un endroit exceptionnellement rare.
Notre système solaire |
Ce fut un consensus ici mercredi soir parmi cinq experts en science planétaire qui discutaient lors du 5eme Débat annuel du Comité Commémoratif Isaac Asimov qui s’est tenu au Musée américain d’Histoire naturelle.
Neil DeGrasse Tyson, le directeur Frederick P. Rose du Planétarium Hayden, ont présidé la discussion informelle. A la question de savoir si notre système solaire est spécial, pourquoi il se présente ainsi, et en quoi les autres jusqu’ici détectés, diffèrent. Le débat s’est posé entre les scientifiques théoriques et d’observations sur les differents aspects de détection et de classement des systèmes solaires éloignés. Prés de 700 personnes ont assisté à l’évènement.
Avant la découverte de planètes autour des étoiles autres que notre soleil dans les années 1990, les scientifiques pensaient que les systèmes solaires éloignés devaient ressembler à peu de choses près au notre. Ils présumaient que tout comme pour notre système solaire, il devait y avoir de petites planètes rocheuses similaires à la Terre proche de leurs étoiles hotes et vastes, celles de faible densité étant un peu plus éloignées. Mais ce qu’ils ont découvert étaient des systèmes solaires differents du notre avec des planètes grosses comme Jupiter proches de leur étoile hôte.
Des 150 planètes éloignées découvertes, aucune d’entre elles ne ressemblent à la notre. ‘’Ainsi, peut-être l’énigme n'est pas celle d' autres systèmes solaires, mais l’énigme de notre système solaire’’ a dit Tyson en ouvrant le débat
Le problème avec la compréhension des planètes hors de notre système solaire, est qu’elles sont typiquement difficiles à voir à cause de leur étoile hote brillante, a expliqué Paul Butler, co-découvreur des deux tiers des planètes extra-solaire découvertes. Cependant, même avec ces contraintes, des méthodes indirectes ont permis aux scientifiques de détecter des planètes aussi massives que 300 fois la Terre et certaines aussi petites que 15 fois la masse de la Terre, hors de notre système solaire.
Il s'avère que la masse d’une planète est sa caractéristique la plus importante pour l’astronomie comparative, la mesure de la position des étoiles. La masse détermine si une planète est un gaz géant ou une formation rocheuse. ‘’S’il s’agit d’une planète rocheuse, comme la Terre ou Mars, alors nous pouvons nous concentrer sur son atmosphère et en apprendre plus au sujet de ses caractéristiques,’’ a dit Fritz Benedict de l’Université de Texas.
Typiquement, ce que nous cherchons le plus parmi les caractéristiques d’une planète est son habitabilité. Une planète habitable a de l’eau liquide sur sa surface, a expliqué Margaret Turnbull de l’Institut Carnegie de Washington. Jusque là, 90% de toutes les planètes étrangères détectées ont des étoiles hotes qui peuvent flamboyer et stériliser la surface de la planète. En outre, les planètes, qui sont proches de leur étoile hote, seraient en orbite synchronisée. Ceci signifie que seulement un coté de la planète ferait face à leur étoile hote et toute l’eau potentielle de ce coté s’évaporerait et irait sur son coté ‘’sombre’’.
Alors que les théoriciens comme Peter Goldrich de Caltech et Scott Termain de l’Université Princeton n’avaient pas prévu de trouver des systèmes solaires avec des planètes comme Jupiter si proches de leurs étoiles en orbite, ils ont théorisé leurs dynamiques. Aussi tôt que les années 1980, ils ont montré que des planètes telles que Jupiter peuvent être très mobiles, se déplaçant rapidement, et changeant d’angle et de moment pour changer d’orbite et se déplacer plus prés de leurs étoiles parentes. ‘’Le système planétaire n’est pas statique, il se développe continuellement. Les orbites remuent tout autour’’, a dit Termain.
Finalement, tous ont été d'accord qu’il y a encore des découvertes qui doivent être faites avant que nous sachions si notre système solaire est spécial ou inhabituel au sein de l’univers. Mais les spéculations varient.
‘’Je ne peux pas me réféer à notre propre système solaire comme étant inhabituel, parce que nous n’avons pas encore fait cette expérimentation, nous n’avons pas encore cherché dans notre propre système solaire,’’ a dit Turnbull. Jusqu’ici, le type d’information obtenue et le type d’observations faites conviennent pour Jupiter et non pour la Terre, donc c’est ce que nous trouvons. ‘’Les expériences sont destinées a cela’’, a t-elle expliqué.
Mais avec la grande majorité des planètes éloignées découvertes dans les orbites excentriques, Butler a des vues differentes. ‘’Je pense , qu'avec les informations en main, nous pouvons dire que notre système solaire est rare. L’excentricité domine ‘’, a dit Butler. ‘’ Il s’agit juste d’une question de savoir à quel point nous sommes rare’’, a t-il ajouté.
Et Benedict approuve. ‘’Plus vieux je suis, moins il me semble probable qu’il y ait un paquet d’endroits comme notre système solaire,’’ dit il. Ou comme Tyson a ajouté, ‘’Il n’y a pas d’endroits comme chez nous.’’
Traduit de l’anglais : http://www.clearharmony.net/articles/200504/26030.html
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