Le régime communiste chinois tire probablement près de 9 milliards de dollars par an (8,4 milliards d’euros) de son système institutionnalisé de prélèvements forcés d’organes en Chine – un génocide médical qui perdure. C’est ce qu’a rapporté David Matas, avocat spécialiste des droits de l’homme, lors d’une projection à Sydney.
« Ce sont des chiffres énormes, horribles », a-t-il reconnu à la suite d’une projection de State Organs (Organes d’État), un documentaire qui expose les crimes du régime communiste chinois.
« Le chiffre total que j’ai obtenu était de 8,9 milliards de dollars par an. »
Ce documentaire primé se penche sur le cas de deux jeunes Chinois ayant mystérieusement disparu, et sur les démarches périlleuses des enquêteurs pour retrouver leur trace.
Ce que les familles des victimes ont découvert est particulièrement sordide : il existe une véritable industrie de transplantation d’organes gérée par le régime communiste. Celui-ci prélève les organes de citoyens innocents et en bonne santé, puis les vend et les transplante à des patients venant du monde entier.
Selon les chiffres officiels du gouvernement chinois, seulement 10.000 transplantations d’organes auraient lieu tous les ans en Chine.
En réalité, les volumes pourraient bien être dix fois plus élevés.
« Nous avons calculé nous-mêmes les volumes sur la base des informations publiées sur les sites web des hôpitaux. Les chiffres officiels font état de 10.000 organes transplantés par an, mais nos calculs ont conduit à un volume de 100.000 greffes par an », explique l’avocat. « Cela reflète un nombre impressionnant de personnes. »
Il rappelle que dans les pays communistes, selon le célèbre adage de Joseph Staline, « un seul décès est une tragédie, mais un million est une simple statistique ».
Un documentaire « qui vous glace le sang »
« Le film soulève d’importants enjeux éthiques sur les transplantations d’organes et montre à quel point il est nécessaire que des réglementations plus strictes soient mises en place dans tous les pays du monde, quelle que soit la dépendance économique de ces pays envers la Chine », estime une militante de la cause tibétaine présente dans l’auditoire.
« Ce documentaire vous glace le sang », dit-elle.
Les pratiquants de Falun Gong ne sont pas les seuls prisonniers de conscience à être victimes de prélèvements forcés d’organes. Le sont également les Tibétains, les chrétiens des « églises de maison », qui ne reconnaissent pas les églises officielles sous contrôle du régime, et les Ouïghours.
Selon une personne présente dans l’auditoire, « les gens savent ce qui se passe, mais la plupart d’entre eux ne veulent pas ressentir ces émotions ni regarder ces atrocités. C’est trop dur, cela va au-delà de ce que l’on peut accepter. Mais justement le film sait comment aborder ce sujet difficile. »
L’une des histoires émouvantes présentées dans le film est celle de Sonny Zou, qui a été détenu et torturé en raison de sa pratique du Falun Gong. Il a été brièvement libéré, puis est tombé dans un piège en 2000, et a été condamné à trois ans de camp de travail.
Il est mort le lendemain. Son corps a été incinéré sans que sa famille ne soit mise au courant. Il avait 28 ans et était marié, et il avait une fille de 11 mois.
Par la suite, sa veuve, qui exigeait que les autorités lui donnent des explications, a été la cible de harcèlements et d’intimidations de la part de la police. Elle a finalement été enlevée trois mois plus tard pour ne jamais refaire surface. Les circonstances de la mort du couple sont encore mystérieuses aujourd’hui.
L’équipe du film espère que tous les représentants politiques, quelle que soit leur affiliation, verront le film et agiront en conséquence.
La projection du documentaire « State Organs » au Parlement de Nouvelle-Galles du Sud, à Sydney, en Australie, le 19 juin 2024. (Lorrita Liu/Epoch Times)
Les origines de l’industrie clandestine des prélèvements forcés d’organes
Depuis près de vingt ans, David Matas veut faire lumière sur le système de prélèvements forcés d’organes institutionnalisé par le régime chinois.
Son travail d’enquête, notamment le livre Bloody Harvest of Falun Gong Practitioners in China qu’il a co-écrit avec le député canadien David Kilgour, (Prélèvements meurtriers : assassinat des pratiquants de Falun Gong pour leurs organes), a été nominé pour le prix Nobel de la paix en 2010.
Dans ces travaux, M. Matas rappelle que la principale source d’organes alimentant l’industrie de la transplantation sont les pratiquants de Falun Gong détenus en Chine. Le Falun Gong (également appelé Falun Dafa) est une très ancienne discipline spirituelle ancrée dans la culture traditionnelle chinoise, basée sur les valeurs d’authenticité, de compassion et de tolérance.
Au regard de ses immenses bienfaits pour la santé, la popularité du Falun Gong en Chine n’a cessé de croître dans les années 1990, la discipline ayant compté entre 70 et 100 millions de pratiquants, avant de faire l’objet d’une sévère répression par le régime à partir de 1999.
Jaloux de la popularité du Falun Gong, qu’il considérait également comme une menace envers le régime communiste, Jiang Zemin, alors chef du PCC, a lancé une persécution brutale contre cette pratique, par le biais notamment de détentions arbitraires, de tortures, camps de travail et prélèvements forcés d’organes.
Ancré dans la culture traditionnelle chinoise, le bouddhisme et le taoïsme, le Falun Gong a été accusé d’être une menace contre l’idéologie athée du régime communiste.
David Matas, Maria Singh, et John Deller sur le panel d’experts après la projection de « State Organs » au NSW Parliament House, Sydney, Australie, le 19 juin 2024. (Lorrita Liu/Epoch Times)
Raymond Zhang, réalisateur du documentaire, a consacré six ans à ce film.
Afin de restituer fidèlement l’histoire de ces deux jeunes pratiquants, M. Zhang a dû surmonter de nombreuses difficultés. Il a notamment été difficile de convaincre les personnes concernées par ces prélèvements forcés d’organes de témoigner devant caméra, les risques de représailles de la part du régime étant particulièrement élevés. Finalement, M. Zhang est parvenu à interviewer les proches de victimes et du personnel médical ayant assisté ou ayant été impliqués dans le système de prélèvements forcés d’organes sur personnes vivantes.
« Des millions de familles ont perdu leurs proches en raison de ce crime d’État, qui est comparable à l’holocauste », a déclaré M. Zhang.
« Or, à la différence de ce dernier, ce crime a toujours cours. »
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