La pratiquante de Falun Gong, Mme Wang Yuhong, a été jugée par un tribunal de Pékin le 2 novembre 2017. Elle était accusée d'avoir des copies papier et électronique de documents liés au Falun Gong et de reportages de médias étrangers sur son ordinateur.
" La liberté de croyance de ma cliente à pratiquer le Falun Gong devrait être protégée par la Constitution ", a plaidé son avocat lors du procès. Il a également soutenu qu'il n'y a jamais eu aucune loi criminalisant le Falun Gong.
L'avocat a ajouté que les reportages que Mme Wang avait téléchargés à partir de sites de médias étrangers pouvaient être librement consultés par tout un chacun dans le monde ; ce n'est qu'en Chine que les gens sont contraints à surmonter la censure Internet pour les voir. L'avocat a demandé au procureur comment de tels reportages pouvaient être interprétés comme "preuves" contre sa cliente, puisque la liberté de parole est un autre droit humain fondamental accordé par la Constitution.
Le procureur a cité les deux séjours de Mme Wang dans des camps de travaux forcés pour sa pratique du Falun Gong comme un précédent " casier judiciaire " en soutien des accusations.
"La 'rééducation par le système du travail forcé' a déjà été suspendue en raison de son illégalité. Cela montre que les précédentes incarcérations de ma cliente étaient illégales et ne peuvent pas être utilisées pour l'accuser cette fois-ci ", a déclaré l'avocat.
Quand il a développé les détails de la torture à laquelle Mme Wang a été soumise pendant son emprisonnement, le juge président, Zhang Jun, l'a interrompu, affirmant que les descriptions étaient sans lien avec l'affaire.
En plus de mettre en doute la validité de la preuve, l'avocat de Mme Wang a également cité la police pour avoir violé les procédures légales lors de l'arrestation de Mme Wang et du pillage de son domicile. " Aucun d'eux n'a montré son identité ou des documents officiels. Lorsque la police a émis un mandat de perquisition par la suite, il était évident que la date avait été modifiée ", a déclaré l'avocat.
Il a demandé que Mme Wang soit acquittée et a demandé au juge de prendre une décision qui pourrait résister à l'épreuve du temps.
Le juge a ajourné le procès sans prononcer de verdict.
L'arrestation
Mme Wang Yuhong, 54 ans, est retraitée d'une compagnie d'électricité de Pékin. Elle a commencé à pratiquer le Falun Gong en 1996 et a été arrêtée, détenue et condamnée à plusieurs reprises après le début de la persécution en 1999.
Mme Wang Yuhong |
Sa dernière arrestation remonte au 13 mai 2017. La police l'attendait à la porte de son immeuble dès les premières heures du matin.
Elle a été arrêtée dès qu'elle est sortie. La police a pris sa clé et fouillé son domicile. Ils ont confisqué ses ordinateurs, imprimante et du matériel lié au Falun Gong.
Ils ont également arrêté son fils et l'ont interrogé au commissariat. Il a été libéré vers minuit ce jour-là.
Mme Wang a été détenue depuis au centre de détention du district de Chaoyang.
Une petite salle d'audience
Le tribunal du district de Chaoyang à Beijing prévoyait initialement le procès au centre de détention. À la demande de Mme Wang, le juge a accepté de changer d'emplacement, mais seulement pour une très petite salle d'audience avec seulement cinq sièges dans la galerie. Son mari et sa belle-fille étaient les deux seules personnes de sa famille autorisées à y assister.
Selon eux, Mme Wang a été amenée dans la salle d'audience menottée et enchaînée. Elle était émaciée et avait davantage de cheveux gris. Lorsque l'avocat a souligné qu'il était illégal de laisser un défendeur menotté durant un procès, le juge a seulement accepté que ses menottes lui soient retirées, et non les chaînes.
La famille de Mme Wang n'a pas été autorisée à lui parler avant, pendant ou après le procès.
Voir également :
Ms. Wang Yuhong's Personal Account: Arrested Seven Times and Tortured in Three Labor Camps
Version chinoise :
北京王玉红被庭审-律师要求无罪释放(图)
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