Le Président chinois et chef du Parti communiste Xi Jinping est en visite officielle aux Etats Unis cette semaine et beaucoup d’attention va se focaliser sur le piètre bilan de droits de l’homme sous sa gouvernance. Mais une autre tendance mérite d’être prise en compte – un mouvement populaire croissant pour tenir l’ancien dirigeant Jiang Zemin responsable pour crimes graves.
Huang Kui tient une copie d’une plainte qu’il a soumise aux cours chinoises avec 34 autres personnes affiliées à la prestigieuse Université Tsinghua |
Huang Kui tient une copie d’une plainte qu’il a soumise aux cours chinoises avec 34 autres personnes affiliées à la prestigieuse Université Tsinghua, qui comme lui ont subi la persécution pour leur pratique du Falun Gong. La plainte accuse l’ancien dirigeant communiste chinois d’emprisonnement illégal, de torture, et d’une bonne dizaine d’autres crimes commis dans la campagne contre le Falun Gong. C’est une des plus de 160 000 telles plaintes qui ont été soumises aux cours chinoises depuis le mois de Mai.
Au cours de l’année passée plus de 170 000 personnes ont intenté des poursuites juridiques accusant Jiang d’emprisonnement illégal, de torture, et d’une bonne dizaine d’autres crimes. Fait intéressant, la Cour suprême du peuple a accepté les dépôts et les plaignants ont fait circuler en ligne les accusés de réception signés. Plus tôt cette année je me suis joint à cette lame de fond.
J’ai rempli une plainte officielle contre Jiang pour la torture, les coups et la privation de mes droits en tant que citoyen chinois que j’ai douloureusement éprouvé sous ses ordres. La mienne faisait partie d’une soumission plus importante par 35 anciens professeurs et étudiants de l’Université Tsinghua de Pékin, une école prestigieuse souvent appelée le " MIT de la Chine. "
Nous avons décidé de poursuivre Jiang parce qu’il a personnellement ordonné la persécution du Falun Gong au cours de l’été 1999, lançant ce qui a maintenant été une campagne de terreur de 16 années, pour d’innombrables membres du public chinois ayant embrassé la populaire et paisible pratique spirituelle.
J’ai commencé à pratiquer le Falun Gong à l’Université Tsinghua en 1998. Comme d’autres, j’ai été attiré par ses principes directeurs – la véracité, la bonté et la patience – et ses exercices de type tai-chi bénéfiques pour la santé. Le Falun Gong est devenu immensément populaire sur le campus et en 1999, plusieurs centaines d’étudiants, de membres de la faculté et autres personnels avaient entrepris la pratique. Tsinghua était un microcosme de la propagation du Falun Gong dans toute la Chine, où le nombre de personnes le pratiquant était estimé à 100 millions.
Cette popularité était un phénomène populaire et n’a pas tardé à nourrir le ressentiment (et la peur) chez Jiang, qui sentait ne pas pouvoir la contrôler - lui un dirigeant non élu et impopulaire - ni rivaliser pour la confiance de la population.
Lorsque Jiang et le régime ont interdit le Falun Gong en 1999, j’ai été illégalement arrêté, juste alors que je commençais mes études de doctorat. J’étais le genre de jeune scientifique que notre nation tenait tant à former, mais j’ai été néanmoins incarcéré pour mes convictions.
J’ai bientôt découvert l’horreur des prisons et des centres de détention chinois. Avec 20 prisonniers nous étions entassés dans une cellule de 150 mètres carrés. Là nous menions notre existence – de manger et dormir à aller aux toilettes et effectuer le travail d’esclave. N'y pénétrait pas la moindre lueur du soleil ni un souffle d’air frais.
Dans notre cellule, j’ai appris pour la première fois les traditions des fêtes américaines. J’étais forcé d’assembler des ampoules d’arbre de Noël, des jouets de Spider-man, ou autres biens que les consommateurs reconnaîtraient ici.
On nous répartissait même la tâche de décortiquer des noix de pistaches – en dépit de nos conditions complètement insalubres. Nos sueur, sang et larmes – et parfois même notre urine- s’infiltrait dans les noix. Après m’être enfui de Chine, j’ai vu ces produits dans les magasins américains, avec la simple étiquette " Made in China. "
Nous trimions 18 heures par jour, sept jours par semaine. Des rondes constantes d’interrogatoire, menaces et de passages à tabac physiques accompagnaient le travail. Le but des gardes était de briser notre volonté, ou notre foi, tout en tirant de nous autant de productivité que possible, sans toutefois nous tuer.
Les tentatives de résister rencontraient des réponses brutales. J’ai essayé deux fois une grève de la faim seulement pour me voir immobiliser au sol et avoir ma bouche écartelée avec des pinces de métal. Un étrange liquide a été versé dans mon estomac.
Après ma deuxième grève de la faim, on m’a fait parader devant des centaines de prisonniers, menotté et forcé à m’agenouiller devant eux. Une dizaine d’agents m’ont administré des décharges de matraques électriques. Le courant a parcouru mon corps me causant de violentes convulsions.
Mon épreuve carcérale a duré cinq ans, y compris une année d’incarcération solitaire. À un moment donné, j’ai été privé de sommeil pendant un mois entier. J’ai cru plus d'une fois que j’allais mourir
Mais j’ai survécu. Bien qu’ils aient brisé mon corps, mon esprit a enduré. Comme a survécu le Falun Gong, et survivront les bonnes personnes en Chine.
Mais il doit y avoir un changement. Pour que la Chine devienne une nation véritablement moderne, une nation fiable, ses dirigeants doivent mettre fin à des pratiques draconiennes telles que la persécution du Falun Gong.
L’actuel président Xi Jinping doit entendre ce message lors de sa visite ce mois-ci.
Xi a plus de pouvoir que quiconque en Chine pour changer la trajectoire du pays et tenir les gens comme Jiang responsable. Encourageons-le à le faire. Puisse ma plainte et celles de milliers d’autres aider à changer l’histoire.
Huang était doctorant à la prestigieuse Université Tsinghua, lorsque ses études ont été interrompues par la persécution du Falun Gong, et il travaille aujourd’hui comme ingénieur électrique dans l’État de l’Illinois.
L'article original :
Why I’m Suing China’s Former President
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