Kathleen Gillis lors du vernissage de l’Art de Zhen Shan Ren à Barrie, Ontario, en décembre 2012. (Ben Lee, Epoch Times) |
Parmi plus de 3000 activités gratuites présentées à la fin septembre lors des Journées de la culture dans plus de 350 municipalités du Québec, l’exposition internationale l’Art de Zhen Shan Ren (traduit du chinois : Authenticité – Compassion – Tolérance) se démarque. Les œuvres exposées sont la preuve que l’art peut avoir des buts bien plus élevés que de simplement divertir : elles incitent à la réflexion, inspirent l’âme et élèvent l’esprit. Des peintres de renommée internationale, qu’ils soient du Canada, du Japon, des États-Unis ou d’ailleurs, ont décidé de travailler ensemble et de réunir leurs œuvres afin de réaliser une exposition qui parcourt le monde depuis 2004. L’exposition a été présentée à environ 900 reprises dans plus de 50 pays de par le monde. Un premier dévoilement avait été fait à Montréal en 2005; depuis, une autre série de peintures a vu le jour.
La quarantaine de tableaux grand format qui seront exposés aux Ateliers Lozeau reflètent la vie spirituelle intérieure tout comme la tragédie qui attente aux droits de l’homme. En effet, les artistes du collectif pratiquent la discipline spirituelle Falun Gong, aussi appelée Falun Dafa, gravement persécutée en Chine depuis 1999. Les œuvres émouvantes sont inspirées des expériences vécues par les artistes, autant celles révélant les beautés de cette pratique ancestrale que les atrocités commises par le Parti communiste chinois (PCC) à l’encontre des paisibles pratiquants.
L’initiateur et coordInateur principal de l’Art de Zhen Shan Ren est le célèbre Kunlun Zhang, l’un des sculpteurs les plus accomplis de la Chine contemporaine, qui a été prisonnier de conscience et torturé en Chine pour sa pratique du Falun Gong. Citoyen canadien, il habite maintenant aux États-Unis où il peut s’exprimer librement à travers son art.
Parmi les artistes du Centre des arts de culture traditionnelle, en grande majorité d’origine chinoise, une Occidentale s’est impliquée dès le début de la formation du collectif en 2003. Il s’agit de Kathleen Gillis, une artiste et professeure d’art d’Ottawa ayant exposé ses œuvres à de nombreuses reprises au Canada et à l’étranger avant de se joindre au collectif.
Entretien avec Kathleen Gillis :
Epoch Times: Comment avez-vous décidé de participer à l’Art de Zhen Shan Ren?
Kathleen Gillis (K.G.) : J’avais travaillé sur le thème de la persécution du Falun Dafa en tant qu’artiste contemporaine parce que je trouvais que je faisais partie de quelque chose d’énorme et que personne ne comprenait. Lorsque j’ai vu l’appel du professeur Zhang, qui invitait les artistes désirant réaliser un travail sur le Falun Gong, je lui ai écrit un courriel en disant : «Quel dommage que je ne puisse pas faire de l’art chinois, parce que j’aurais adoré participer à ce collectif.» Alors professeur Zhang a demandé à sa fille de m’appeler, parce qu’elle parlait mieux anglais que lui, pour me dire qu’il ne s’agissait pas uniquement d’art chinois, qu’il n’était pas nécessaire d’être un artiste chinois pour participer. Il a fallu qu’elle m’appelle plusieurs fois pour me persuader de présenter mes œuvres.
E.T. : En quoi votre pratique du Falun Dafa a-t-elle influencé votre travail artistique?
K.G. : Mon travail artistique a totalement changé après avoir commencé à pratiquer le Falun Dafa. Je faisais de mon mieux en tant qu’artiste contemporaine mais, en réalité, la plupart du temps, je n’étais pas très heureuse de mon travail. Mes peintures avaient l’air abstraites, mais elles représentaient toujours quelque chose de concret pour moi, et je devais expliquer ma démarche. À partir du moment où je me suis jointe au collectif, il a fallu communiquer d’une autre manière, avec des images que les gens pouvaient comprendre. Je ne crois pas que quiconque puisse faire la connexion entre mon travail d’avant 2003 et celui d’après 2003, ils sont très différents.
E.T. : Qu’est-ce que ce changement vous a apporté?
K.G. : Tout le processus de création s’est ralenti, parce que ce n’est pas possible de produire ce genre d’œuvres en un court laps de temps. Ça donne plus de temps pour contempler ce que vous faites et cela permet de faire des changements en cours de route.
E.T. : En tant qu’unique artiste occidentale du collectif, quel est le rôle qui s’est imposé à vous?
K.G. : La plupart du temps, mon travail montre ce que nous [les pratiquants de Falun Dafa] faisons et comment nous réagissons devant la persécution. Comme je ne suis jamais allée en Chine, je n’ai pas fait l’expérience de la persécution directement. La persécution fait toujours partie de mes œuvres quelque part, mais je ne pourrais pas peindre l’œuvre sur les prélèvements forcés d’organes par exemple, parce que ce ne serait pas authentique si je le faisais. Puisque je suis l’unique Occidentale du groupe, j’essaie de faire comprendre aux Occidentaux ce qu’est la pratique du Falun Gong et ce que nous faisons à travers mon travail.
E.T. : Quel est l’impact de votre travail au sein du Centre des arts de culture traditionnelle?
K.G. : En tant qu’artiste, c’est vraiment gratifiant. Je n’avais pas réalisé tout le pouvoir de l’art auparavant. Lorsque je travaillais dans le domaine de l’art contemporain, l’impact de mon travail était loin d’être aussi important que celui de mon travail actuel. À quelques très rares occasions, j’ai compris ce que l’art pouvait être. Une fois, nous sommes allés dans la ville de New York où nous devions avoir deux vernissages d’exposition simultanément, et le PCC a fait fermer l’un des vernissages tout en essayant d’empêcher l’autre d’avoir lieu. Le moyen qu’ils ont employé était de créer des alertes à la bombe. À ce moment-là, j’ai réalisé «oh, ils doivent être vraiment terrifiés. L’art est un moyen d’expression si puissant qu’ils sont allés à de tels extrêmes».
E.T. : Vous qui avez réalisé de nombreuses expositions en solo, quels sont les avantages et les récompenses de travailler dans un collectif d’artistes?
K.G. : Les récompenses sont énormes, quand je vois que l’exposition voyage partout dans le monde, que ce soit dans un petit village en Inde où les bénévoles qui l’organisent ont très peu de ressources, mais ils arrivent quand même à la mettre en place, ou bien dans un pays communiste [la Russie], où elle est organisée directement sous le nez des communistes… Des expositions ont eu lieu dans un château en Angleterre, dans une église… Les commentaires du public sont parfois si beaux qu’ils vous font verser quelques larmes. Ces récompenses sont si importantes, vous ne pourriez jamais en espérer autant en tant qu’artiste contemporain.
E.T. : Pour quelles raisons les gens devraient-ils visiter l’Art de Zhen Shan Ren?
K.G. : Parce qu’ils sont des êtres humains et que notre humanité de base est en danger ici. Lorsque des gens volent des organes à d’autres, ils ne se comportent plus comme des êtres humains. Alors je trouve que si vous êtes un être humain, vous devez vraiment voir cette exposition.
L’exposition l’Art de Zhen Shan Ren sera présentée au public dans le cadre des Journées de la culture et nous avons ajouté deux jours (lundi et mardi) :
Vendredi 26 septembre, de 9 h à 21 h
Samedi 27 septembre, de 9 h à 20 h
Dimanche 28 septembre, de 10 h à 18 h
Lundi 29 et mardi 30 septembre, de 9 h à 20 h
Au programme : allocutions et témoignages de plusieurs personnalités, visites guidées commentées par Kathleen Gillis, atelier sur le point de vue de l’artiste.
Lieu : Les Ateliers Lozeau
6229, rue Saint-Hubert, 2e étage (ascenseur)
Montréal
Métro Beaubien
Pour de plus amples informations, téléphonez au 514 802-6328.
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