HONG KONG— D'après une règle tacite du Parti communiste chinois, l'ancien tsar de la sécurité et membre du Comité permanent du Politburo, Zhou Yongkang, aurait du être à l'abri de l'enquête "anti-corruption. Mais il en a été la cible et à présent au moins 5 membres du Comité permanent seraient sur la sellette.
Après des mois de rumeurs concernant son assignation à résidence, une investigation officielle de Zhou pour présumées "violations aggravées de la discipline" a été annoncée le 29 juillet faisant de lui le plus gros "tigre - cadre supérieur du Parti - de tous les responsables faisant l'objet d'une enquête dans le cadre de la campagne du président Xi Jinping.
Suite à cela, People.com.cn, porte parole du Parti communiste chinois, a commenté qu'abattre ce gros tigre n'était pas la fin. L'article a été retiré quelques heures après avoir été publié, mais les observateurs l'ont pris comme un signal significatif que des mesures plus importantes étaient à venir. Il y a davantage de gros tigres encore plus puissants derrière Zhou.
La tradition au sein du Parti voulait jusque là que les membres ou ex-membres du Comité permanent du Politburo - le petit groupe d'hommes siégeant au sommet de la hierarchie du Parti - bénéficient d'une sorte de laisser-passer d'impunité et ne puissent être arrêtés.
Il y a pourtant cinq autres membres retraités du Comité permanent semblant visés par la vague d'épuration politique. Des rumeurs vont déjà bon train de l'assignation à résidence de l'un d'entre eux, Zeng Qinghong.
Zhou a gravi rapidement les échelons hiérarchiques, propulsé par l'ancien chef du Parti Jiang Zemin, et est devenu un bastion de sa faction. Sa chute suit celle de plusieurs autres haut membres de la faction de Jiang, y compris l'ex membre du Politburo Bo Xilai, le patron d'un groupe pétrolier Jiang Jiemin, et l'ancien commandant adjoint des forces armées de la Chine, Xu Caihou.
Cette série de purges successives a privé Jiang Zemin de ses plus proches lieutenants et du pouvoir qu'ils détenaient. Selon des initiés du Parti, Jiang et sa faction se sont opposés à Xi Jinping de bien des façons, y compris par des tentatives d'assassinat.
La faction de Jiang a lutté pour reprendre le pouvoir de peur d'être tenue pour responsable des crimes commis durant la persécution longue de 15 ans de la pratique spirituelle du Falun Gong, selon ces mêmes sources. Jiang lui-même craindrait à présent les poursuites.
De récents articles de média suggèrent que Jiang a des raisons de s'inquiéter. Le Financial Time a rapporté que Xi Jinping a entrepris une enquête anti-corruption à Shanghai, fief de la faction de Jiang. Pour l'agence centrale d'informations de Taiwan la campagne anti-corruption se rapproche du camp de base de Jiang Zemin.
D'après l'Apple Daily de Hong Kong, la famille de Zeng Qinghong est déjà sous enquête pour leur implication dans l'affaire Zhou. Des rapports de diverses sources pointent directement l'allié de Zhou, Zeng Qinghong, et le véritable patron de Zhou et de Zeng, Jiang Zemin.
Parmi les anciens membres du Comité permanent, l'ex chef du Parti Hu Jintao et l'ex premier ministre Wen Jiabao sont des alliés de Xi Jinping. Les confidents de Jiang sont Zhou Yongkang, Zeng Qinghong, Jia Qinglin, Li Changchun, Luo Gan, et Wu Bangguo, qui tous font ou pourraient bientôt faire l'objet d'une enquête dans le cadre de la campagne anti-corruption de Xi.
Zeng Qinghong
Epoch Times rapportait le 12 juillet que l'ancien vice-président du Comité permanent Zeng Qinghong, second au sein de la faction de Jiang, a été arrêté et placé secrètement sous enquête.
Ancien patron du monopole pétrolier en Chine et un des responsables des services de renseignements du régime, Zeng a été le plus haut conseiller de Jiang et a joué un rôle important dans les luttes entre Jiang et son successeur Hu Jintao, et entre Jiang et Xi Jinping.
Zeng a conseillé Jiang à propos de la persécution et n'a épargné aucun effort pour aider à l'exécuter, d'après des sources internes au Parti.
Des scandales autour de Zeng Qinghong ont été récemment rendus publics, attisant les spéculations selon lesquelles le terrain devient propice à une annonce officielle de l’ouverture d'une enquête sur Zeng Qinghong.
Jia Qinglin
Le 11 juillet, des rumeurs de médias en ligne à propos de la détention de Jia ont largement circulé.
Le plus grand scandale le concernant est son implication dans la plus grande affaire de contrebande de la Chine. Cependant, parce que Jia a aidé Jiang à persécuter le Falun Gong il a échappé à toutes les retombées.
Jia est devenu un membre du Comité permanent en 1997. Durant son mandat en tant que secrétaire du Comité municipal de Pékin du Parti de 1999 à 2002, Jia a été directement impliqué dans la persécution du Falun Gong.
L'affaire Yuanhua à Xiamen a fait surface en 2000. Plus de 600 agents de Yuanhua ont été mis sous enquête lorsque les activités du syndicat de Yuanhua ont atteint des proportions épiques avec une valeur totale d'approximativement 53 milliards de yuans ( 6.4 milliards de US $).
Jia a voulu démissionner, mais Jiang a refusé de le lui autoriser et à la place l'a promu pour être le futur président de la Conférence consultative politique du peuple chinois. Jiang a dit qu'il était fini si Jia se retirait.Jiang a utilisé Jia, et Jia a protégé Jiang.
Li Changchun
Après que Li Changchun ait servi comme numéro deux du PCC dans la province du Henan de 1990 à 1992, Jiang a commencé à lui faire gravir les échelons, après que Li l'ait flatté et ai gagné sa confiance.
Jiang a promu Li au Comité permanent en 2002, lui donnant la responsabilité de la propagande et l'idéologie. Dans cette position, Li a dirigé une campagne de propagande pour calomnier le Falun Gong et cherché à le discréditer aux yeux du peuple chinois. La propagande de Li et le système de répression du "maintien de la stabilité" de Zhou Yongkang ont travaillé étroitement ensemble pour mettre en oeuvre la persécution.
À son sommet, Li était le cinquième plus puissant personnage au sein du Parti. Depuis 2012, cependant, des scandales impliquant la famille de Li ont été rendus publics, des nouvelles de richesses frauduleusement accumulées par ses enfants faisant continuellement les gros titres des médias.
Luo Gan
Le 21 juillet, le plus important moteur de recherche de la Chine, Baidu, levait sa censure sur les mots "persécution, Luo Gan", rendant publics les crimes de Luo Gan et du "Bureau 610", l'organisation extrajudiciaire créée dans le but spécifique de persécuter le Falun Gong.
Luo est encore un autre haut fonctionnaire dans la faction de Jiang directement impliqué dans la planification et la mise en oeuvre de la persécution. Suite aux ordres de Jiang Zemin, en 2000, Luo a organisé une persécution à l'échelle nationale du Falun Gong.
D'après des sources internes au Parti, Luo Gan était aussi impliqué dans la mise en scène des "auto-immolations" du 23 janvier 2003, qui a été utilisée pour discréditer le Falun Gong.
Il n'y a jamais eu plus de sept membres du Comité permanent en même temps, jusqu'au 16ème Congrès national du Parti en 2002. Au moment de prendre sa retraite, Jiang a étendu le nombre de membres du Comité permanent à 9, y introduisant ses fidèles afin d'assurer la continuité de son influence. Luo devait alors prendre sa retraite de son poste de Chef de l'appareil de sécurité intérieure, mais Jiang l'a au lieu de cela poussé au sein du Comité permanent.
Luo Gan a été poursuivi dans plus de 30 pays à travers le monde pour sa persécution brutale du Falun Gong.
Wu Bangguo
Wu a été l'homme numéro deux du PCC de Shanghai lorsque Jiang le dirigeait. Il a pris sa retraite en tant que Président du Comité permanent du Congrès national du peuple en 2013.
Comme les autres proches de Jiang, il a rapidement gravi les échelons du pouvoir. Il est devenu chef du PCC de Shanghai puis un membre du Comité permanent du Politburo en 2002.
La famille de Wu aurait amassé des centaines de milliards de yuans avec l'aide de Jiang. En 2013, après les première mesures à l'encontre de la faction de Jiang - la purge de Bo Xilai - des média en langue chinoise ont commencé à publier des informations sur les scandales impliquant la famille de Wu.
L'expert de la Chine basé à Washington, Shi Zanghans, a déclaré : "À ce moment sensible, des reportages négatifs concernant Wu Bangguo sont apparus. Il est très probable que [le PCC] demande à Wu Bangguo de prendre parti. S'il fait le mauvais choix, il finira comme Zhou Yongkang. Alors des informations concernant sa corruption feront surface avant qu'il ne soit contraint à se retirer.”
Version anglaise :
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