La commission scolaire de Toronto suspend son partenariat avec l’Institut Confucius

Le conseil d’administration veut plus d’informations sur le programme financé par Pékin
 
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Des manifestants dénoncent le partenariat entre le Toronto District School Board et les Instituts Confucius, contrôlés par le régime chinois, le 18 juin 2014 à Toronto. (Allen Zhou/Epoch Times)


Les administrateurs de la plus grande commission scolaire au Canada, le Toronto District School Board, ont majoritairement voté pour retarder l’établissement des Instituts Confucius dans les écoles jusqu’à ce qu’ils obtiennent plus d’informations sur ces entités controversées.


Lors d’une réunion du conseil le 18 juin, les administrateurs ont indiqué que de nombreux parents sont préoccupés par le programme qui devait être lancé dans les écoles de Toronto en septembre.


Les Instituts Confucius (IC) sont présentés comme un véhicule de promotion de la langue et de la culture chinoises, mais des agences de renseignements affirment qu’il s’agit d’un outil du régime communiste chinois pour étendre son influence. Les IC sont financés et contrôlés par Pékin.


Les administrateurs du Toronto District School Board (TDSB) avaient initialement voté une entente pour établir les IC à Toronto, un projet en développement depuis quelques années et mis de l’avant par l’ex-président du TDSB, Chris Bolton.


Toutefois, en raison des plaintes de nombreux parents et défenseurs des droits de la personne, le TDSB a décidé de revoir la question et a ainsi décidé, le 18 juin, de la mettre en veilleuse pour mieux l’étudier.


L’administratrice Mari Rutka, qui a été élue nouvelle présidente le 18 juin après la démission de M. Bolton quelques jours plus tôt, a déclaré que le délai «va nous permettre d’exercer la diligence raisonnable dont nous aurions dû faire preuve en premier lieu».


«J’estime que c’est la chose responsable à faire et j’estime que nous avons d’importants soucis et nous devons les résoudre», a déclaré durant la réunion l’administrateur Shaun Chen, qui a été élu pour remplacer Mme Rutka en tant que vice-président.


M. Bolton, qui s’est fait le champion du partenariat avec l’IC, a soudainement démissionné le 13 juin, deux jours après qu’un comité du TDSB a voté pour suspendre la mise en œuvre de l’IC jusqu’à la tenue d’une enquête plus approfondie.

Des centaines de manifestants

Des centaines de parents et de défenseurs des droits de la personne ont manifesté à l’extérieur du TDSB durant la réunion du conseil d’administration, s’opposant à tout partenariat entre la commission scolaire et l’Institut Confucius. Plusieurs avaient couvert leur bouche de ruban noir pour symboliser la censure du régime chinois qui, selon eux, est présente dans le programme d’études des instituts.


Michael Craig, coordonnateur du dossier Chine chez Amnesty International Canada et président du China Rights Network, a participé à la manifestation et il affirme ne pas vouloir que ses quatre petits-enfants soient exposés à la propagande chinoise à travers l’institut.


«Je suis très préoccupé par le fait que plusieurs administrateurs principaux, et Chris Bolton, et au moins un autre administrateur se sont rendus en Chine pour se faire vendre l’idée d’un Institut Confucius», a déclaré M. Craig, un ex-administrateur du TDSB.


«Il est clair comme de l’eau de roche qu’il s’agit d’un organe de propagande du gouvernement chinois qui va censurer tout ce qui se passe en Chine», a-t-il ajouté.


Urgyen Badheytsang, directeur national d’Étudiants pour un Tibet libre Canada, affirme que le régime chinois utilise les IC pour influencer l’opinion des Canadiens et la liberté académique.


Il affirme que lui ainsi que des gens de sa communauté ont été directement victimes de l’interférence de l’IC il y a quelques mois, alors qu’ils voulaient apporter un drapeau tibétain pour représenter leur culture à un événement organisé par l’Université Brock, qui possède un IC.


Le personnel de l’université a consulté l’IC qui, en retour, leur a demandé de ne pas autoriser la présence du drapeau tibétain à l’événement, affirme Urgyen Badheytsang.


«Ils ont considéré l’opinion de l’Institut Confucius quant à savoir si nous devrions avoir le droit ou non d’apporter le drapeau tibétain», a-t-il dit.


Des manifestants dénoncent le partenariat entre le Toronto District School Board et les Instituts Confucius, contrôlés par le régime chinois, le 18 juin 2014 à Toronto. (Allen Zhou/Epoch Times)

Epoch Times avait rapporté en 2008 que, lorsque des soldats chinois avaient été envoyés au Tibet pour réprimer des manifestations, une instructrice de l’IC de l’Université de Waterloo avait influencé ses étudiants à dénoncer les reportages «anti-Chine» dans la presse occidentale, incitant une chaîne de télévision canadienne à présenter des excuses pour sa couverture.


Cette même année, l’Université de Tel Aviv avait fermé une exposition de peintures organisée par des étudiants qui abordait l’oppression du Falun Gong en Chine de peur de perdre son IC et d’autres avantages fournis par le régime chinois. Un juge israélien a plus tard tranché que l’université avait brimé la liberté d’expression des étudiants.


Epoch Times a également rapporté qu’en 2011 Sonia Zhao, qui était venue de Chine au Canada pour travailler à l’IC de l’Université McMaster, avait dû signer un contrat promettant de ne pas pratiquer la discipline spirituelle Falun Gong, qui est persécutée en Chine.


McMaster a finalement fermé son IC l’année dernière en raison de désaccord avec les pratiques d’embauche de l’IC en Chine.


Quant aux candidats qui voudraient venir enseigner aux incertains instituts associés au TDSB, il est écrit sur le site web de l’Université de la ville de Hunan, en Chine, que «les candidats doivent être évalués pour s’assurer qu’ils rencontrent les exigences en matière d’idéologie politique».


La semaine dernière, l’Association américaine des professeurs d’université s’est jointe à son homologue canadienne pour exhorter les universités à ne pas s’associer aux IC.


«Les Instituts Confucius fonctionnent comme un bras de l’État chinois et ont le droit d’ignorer la liberté académique», a déclaré l’association américaine dans un communiqué.


L’année dernière, l’Association canadienne des professeures et professeurs d’universités, qui représente 70 000 professionnels du domaine académique, a appelé les universités et collèges canadiens à rompre leurs liens avec les IC, les qualifiant de «bras politiques» du régime communiste chinois.


Mike Lewis, un parent de Toronto qui a lancé la campagne sur Internet SayNoToCIs.com («dites non aux IC») pour dénoncer le partenariat du TDSB avec l’IC, affirme que la campagne va continuer jusqu’à ce que le TDSB coupe ses liens avec l’institut.


L’Institut Confucius de Toronto n’a pas répondu aux demandes d’entrevue.


Allen Zhou a contribué à ce reportage.


Version originale :
Toronto School Board Delays Partnership with Confucius Institute

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