Le Journal Wall Street Asiatique : Les dangers de parler franchement en Chine

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Le 12/08/2003

Ayant travaillé dans la presse d’état en Chine pendant presque trois ans, j’aurais peut être du réaliser que je glissais sur une mince couche de glace en donnant une interview a une station radio américaine au plus fort de la récente crise du SRAS. Mais a aucun moment, je n’aurai imaginé que cela m’aurait fait perdre mon travail, forcé a quitté mon appartement dans les 48 heures et mis sur une liste noire pour tout travail de publications en relation avec cela.

Faisant partie d’un petit groupe de journalistes qui a aidé au lancement de l’officiel Quotidien de Shanghai en Octobre 1999, j’ai vu au premier chef, combien les informations sont étroitement dirigées sur le continent. Peu de temps après que j’ai rejoint le journal, et alors que nous produisions encore des éditions d’essai depuis les bureaux exigus a coté du Bund historique de Shanghai, un CD-ROM fait par le gouvernement a circulé parmi le petit groupe de journalistes, qui dépeignait le mouvement Falun Gong comme une »(terme calomnieux de omis)», thème sans cesse répété dans la presse du continent depuis lors. Après notre lancement officiel en tant que deuxième quotidien de langue anglaise en Chine continentale, prévu pour coïncider avec le 50eme anniversaire de la prise de pouvoir fondatrice des dirigeants communiste en Chine, un autre incident a renforcé la notion que ce n’était pas un environnement normal pour la presse. Le Quotidien de Shanghai a fait passer une annonce pour une multinationale de boissons non alcoolisées montrant une carte des usines de mise en bouteille en Chine qui omettait d’ inclure la « province » de Taiwan


Selon une source proche de la direction, le rédacteur en chef du journal a été tenu d’écrire son auto critique pour cette insigne omission. M ais j’avais été encouragé par l’ouverture partielle des médias du continent ces dernières années, des sujets tabous comme la dépendance aux drogues et le SIDA ayant une fois occupé un espace important dans les principaux quotidiens .Pour être exact, le ton des histoires était invariablement optimiste, insistant sur le travail remarquable que le Parti Communiste accomplissait en combattant ces maux sociaux. Les histoires de travailleurs licenciés d’entreprises d’état en faillite étaient tournées en dithyrambiques .brillants entrepreneurs ou volontaires modèles. Dans le cas des artistes agés, écrivains et musiciens, la Révolution Culturelle est simplement qualifiée de « période agitée » durant laquelle les artistes et leurs contemporains ont été envoyés travaillé aux coté des paysans dans la campagne. Aucune mention sur la façon dont beaucoup ont été torturés, humiliés publiquement et conduits au suicide. Plus encourageant est la façon dont le Quotidien de Shanghai a réussi à éviter la sorte d’opérations d’édition anti occidentales qui apparaissaient encore dans les autres journaux du Continent( Y compris son rival en langue anglaise, le Quotidien de Chine), par le simple expédient de ne pas avoir de page d’éditorial. Il prit aussi des dispositions pour acheminer des nouvelles des agences internationales comme « Associated Press » et « Blomberg », fournissant ainsi une vue plus objective du monde que l’image notoirement partiale de l’agence de nouvelles Xinhua.

Puis la crise du SRAS a révélé combien le pays avait en réalité a peu changé. Comme tous les autres journaux en Chine, le Quotidien de Shanghai est resté silencieux alors que l’épidémie propageait la peur a travers la Chine en ce début d’ année. . Le black out des informations sur le SRAS ordonné par le gouvernement était une mesure délibérée -certains pourraient dire de sang froid- pour préserver l’apparence de stabilité sociale pendant la passation de pouvoir du nouveau Président Hu Jintao et du Premier Ministre, Wen Jiabao

Seulement après que la dissimulation ait été exposée dans les médias internationaux, le gouvernement a tardivement cessé la dissimulation- signalant le limogeage de deux hauts fonctionnaires pour avoir sous estimé le nombre de cas de SRAS, lors d’une conférence, le 20 Avril a Pékin. Cela a été le signal pour le Quotidien de Shanghai, comme pour les autres journaux en Chine, de commencer a couvrir la crise du SRAS, bien que beaucoup de reportages restaient partiaux, se concentrant à exalter comment la ligne de front des personnels soignants menait « une bataille héroïque » pour stopper la propagation du virus.

Dans les discussions avec les Chinois locaux travaillant dans et en dehors des médias, il y avait un manque presque total de confiance dans le geste d’assainissement du gouvernement. Le rédacteur en chef de l’un journal populaire Chinois m’a dit que les destitutions étaient simplement » des gestes pour que le Parti retrouve la face »et que les fonctionnaires renvoyés seraient en temps voulus gratifiés de nouveaux postes . Un scepticisme similaire a entouré les nouveaux chiffres du nombre de cas, spécialement a Shanghai, ou les autorités ont initialement maintenu qu’il y avait seulement deux cas confirmés sur une population de 16 millions.

Mais malheur à quiconque osait exprimer de tels doutes en public, comme je l’ai découvert quelques semaines plus tard lorsque j’ai donné un interview a la station de radio américaine, Radio Publique Nationale le 06 Mai. J’avais félicité Shanghai pour sa gestion de la crise, notant que la municipalité » s’était donné beaucoup de mal pour être transparente ». Mon seul soupçon de critique était de signaler l’indéniable vérité- qu’il y avait « beaucoup de de circonspection concernant les chiffres officiels « ce qui avait été exprimé par les journalistes étrangers et l’homme de la rue.

Dans les jours qui ont suivi, les rédacteurs en chef senior du journal ont été avertis de l’interview par les e-mails d’un lecteur anonyme et ancien reporter du journal qui étudiait aux Etats Unis. J’ai été immédiatement sermonné par un des rédacteurs en chef, qui a exprimé son mécontentement concernant mes actions, et avait sans aucun doute peur que l’incident n’attire l’attention malvenue d’en haut sur le journal. Pour moi il était clair que je n’avais d’autre choix que de démissionner, spécialement parce que RPN m’avait identifié comme un rédacteur en chef associé au Quotidien de Shanghai, un titre que j’avais utilisé dans une tentative de décrire mon travail dans des termes plus familiers pour un public américain.

Alors que cela décrit précisément ce que je fais, comme tout les étrangers employés par les journaux chinois de langue anglaise, préparer et réécrire les copies pour les rendre lisibles, mon titre officiel était « expert étranger », un renvoi aux premiers jours de l’ouverture de la Chine, quand tous les étrangers employés par l’état étaient décrits de cette façon. N’aurais je pas démissionné, il n’y avait aucun doute que j’aurais été mis dehors de force, tel étant le degré de colère après mon interview. Ce fut évident quand, dés que ma démission fut acceptée, on me donna 48 heures pour libérer mon appartement de fonction, empirant ce qui était déjà une expérience tout a fait déplaisante. Mais mon épouse chinoise me soutenait, sachant que ce que j’avais dit durant l’interview radio était déjà un fait notoire a Shanghai.

Mes problèmes ne s’arrêtèrent pas là .Peu de temps après avoir quitté le Quotidien de Shanghai, j’ai lancé une idée d’histoire pour un nouveau journal en langue anglaise- Le Courrier du Matin Oriental- une filiale de la même maison mère que le Quotidien de Shanghai et partie du géant de l’édition Groupe de Presse Wenxin United Mais après avoir soumis la pièce, un rédacteur en chef appela pour expliquer, dans les termes les plus désolés, qu’il ne pouvait l’ utiliser car mon nom apparaissait sur une liste noire de journalistes bannis du travail de publication de l’état. Lorsque la nouvelle génération de dirigeants chinois sont arrivés au pouvoir, il y a eu une faible lueur d’espoir que la liberté de la presse dans la République de Chine ne soit pas plus longtemps un rêve impossible. L’appel du Président Hu Jintao pour une plus grande responsabilité partout dans la société chinoise a donné quelque espoir qu’une véritable émancipation des médias soit possible. En fait, quelques observateurs des médias optimistes espèrent toujours que la crise du SRAS agisse comme un catalyseur qui élèverait les pratiques journalistiques chinoises, jusqu’aux standards internationaux


Mais la réaction du Quotidien de Shanghai à mon interview a RPN souligne une fois de plus, qu’en Chine, n’importe quel discours d’ouverture de la presse en ce moment est totalement prématuré. Je ne suis pas le premier journaliste étranger a aller à m’attirer les foudres de ceux qui contrôlent les médias en Chine- et je suis sûr que je ne serais pas le dernier.

Traduction non officielle de l’anglais

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