South China Morning Post (SCMP): Loi et Désordre

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BEIJING Peter Goff
26/05/2003

Des cas de brutalité et de corruption policière arrivent si fréquemment sur le continent que de nombreux activistes des droits sont convaincus qu’un tel comportement est favorisé par le gouvernement et les autorités du parti. En n’importe quelle semaine donnée, les cas surprenants abondent. La semaine dernière par exemple, à Yueyang dans la province de Hunan, plusieurs policiers sont entrés dans un hôtel privé et ont utilisé les toilettes. La réceptionniste et la co-propriétaire, Xu Xipling, ont lancé un pic comme quoi les officiers devraient payer quelque chose l’eau étant très chère. Li Zhongliang, directeur-adjoint du bureau de police locale, rendu furieux par son commentaire a jeté une pièce sur le comptoir, en dépit de ses protestations que ce n’était qu’une plaisanterie

Quinze minutes après que les hommes soient partis, une voiture s’est arrêtée dans un crissement devant l’hôtel et un groupe d’hommes brandissant des couteaux ont fait irruption. Ils ont battu Mme Xu, sa nièce et ont saccagé la réception. Puis ils ont attrapé Hu Wenpu, le mari de Mme Xu et lui ont tranché trois doigts avec un couteau.

Egalement la semaine dernière, un couple qui avait travaillé dans un institut de recherche d’une université à Shenyang dans la province du Liaoning, s’apprêtait à retourner dans leur Shanxi natal. Zhao Jigang et sa femme enceinte, Zhao Xiaoyi, sont allés vendre leurs quelques biens avant de partir, dont un vélo. Lorsqu’un groupe de policiers les a croisés, ils ont assumé que le couple avait volé la bicyclette. Aucune preuve, aucune procédure, que la violence. Ils se sont jetés sur le couple dans la rue, laissant Zhao JIgang avec un bras cassé et sa femme avec un fœtus mort.

Ces incidents sont inhabituels en ce qu’ils ont été rapportés par la presse et les officiers incriminés ont été placés sous enquête. Mais la preuve anecdotique suggère qu’ils ne représentent qu’un flocon de neige à la pointe de l’iceberg. Il y a une acceptation largement répandue que les secteurs des forces de police sont violents et vénaux, et forment des alliances avec le Parti Communiste, les gangs criminels et judiciaires.

Une théorie qui prévaut sur le continent parmi les activistes des droits, les syndicats et les adhérents du Falun Gong, parmi d’autres, dit que de nombreux cadres apprécient en fait la manière dont la peur instillée par ces agents arbitraires aide à réprimer les masses. Tandis que les officiels sont heureux de condamner publiquement les mauvaises actions et font des campagnes de nettoyage pour la forme, certains en fait apprécient la protection qu’une force imprévisible et illégale permet, argumentent ils. Les efforts officiels pour orchestrer une répression, semblent au mieux sans conviction. L’introduction d’un système efficace pour surveiller les chiens de garde se fait attendre depuis longtemps.

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