Business Week : La peste la plus mortelle de la Chine l’autoritarisme

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La gestion maladroite de la crise du SARS démontre pourquoi une réforme démocratique est une question de vie ou de mort

18avril
China Journal
Par Mark Clifford


Bien sûr, le SRAS est un virus dangereux. Je ne panique pas mais je mentirais si en tant que résident de Hong Kong, je disais que je n'étais pas profondément concerné par cette maladie, ce virus a une façon mystérieuse de se déplacer et de tuer .Pourtant on peut dire que le bruit qu'il fait est disproportionné par rapports aux dégâts concrets qu'il a causé. De plus, maintenant que les autorités surveillent de près les voyageurs aériens dans de nombreux pays, sa prolifération devrait ralentir.

Alors pourquoi tant d'angoisse? N'est ce que le fait de médias à sensation créant l'hystérie collective en prédisant une apocalypse venue d'Asie? je ne le crois pas.
Personne ne veut parler de ce qui se profile derrière cette panique: la Chine. Le SRAS a été un révélateur de vérités bien laides concernant un pays dont le monde entier veut croire qu'il peut s'en sortir.

MONDE NOUVEAU VIEILLES ATTITUDES. Sans aucun doute,la chine a énormément changé durant ce dernier quart de siècle. personne n' aurait pu imaginer, pendant les jours austères de mao Zedong y voir un jour ces grattes -ciel modernes, ces usines immaculées, et sa population de plus en plus internationale, de plus en plus cultivée. Pourtant les changements économiques et sociaux n'ont rien changé a l'arrogance des dirigeants.

Le plus souvent leur despotisme est sans conséquences importantes et le domaine privé en expansion semble minimiser la critique des méthodes archaïques du gouvernement .même si on maintient les apparences, tout le monde pâtit de l'état chinois. Les académiciens et les hommes d’affaire, comme les dissidents et les opprimés, lorsqu'ils en viennent à heurter les entournures rigides de l'état chinois y laissent des plumes. Et pour ceux qui ne se rangent pas du bon coté, les ennuis peuvent devenir graves. Je répète que cette rigidité de l'autorité est malheureusement encouragée par les classes financières. Cela fait des dizaines d'années que l'on entend dire que la chine deviendra une démocratie un jour mais que ce n'est pas encore le bon moment. Comme si la démocratie était un interrupteur que l'on pouvait allumer ou éteindre d'un moment à l'autre au grès des autorités régnantes. Les apologues de la Chine expliquent que de toutes façons, le monde des affaires -autant que la majorité des Chinois - ne se préoccupent pas de démocratie .Elle serait un de ces luxes occidentaux dont la Chine peut se passer, facteur de lourdeurs qui pourraient diminuer l'efficacité du développement.

CRISE DE CREDIBILITE. Les entrepreneurs Chinois émigrés qui rentrent au pays pour y travailler ont fortement exprimé que l'occident ne comprenait pas la mentalité Asiatique. (Qu'on me permette de poser la question:que comprennent t-ils, eux,des luttes des peuples en Corée de sud, en Thaïlande, en Indonésie, en Malaisie, et même de leurs propres compatriotes de Taïwan pour l'adoption de formes de gouvernements plus ouvertes, plus proches de la population. Il se trouve que les hommes d'affaires, tout à leurs préoccupations de se tailler une part de ce gâteau géant qui se profile à l'horizon n'ont pas le loisir de se préoccuper de ce genre de choses.

Peut être que beaucoup de chinois croient encore ce que le gouvernement leur dit. Je ne parlerais pas en leur nom. Ce que je sais, c'est que les réponses maladroites que les dirigeants ont donné concernant le SRAS ont créé le doute dans l'esprit de gens dans le monde entier, plus particulièrement des gens qui travaillent dans les domaines liés a l'urgence sanitaire, médicale et de la santé publique. Ils se demandent ce qui a vraiment changé depuis que Deng Xiaoping à lancé le processus de réforme. Ils réalisent à présent que, 14 ans après la tuerie de la place Tienanmen et les changements époustouflants qui ont eu lieu depuis sur le plan économique et social , rien n'a bougé sur le plan politique. Ils comprennent que le gouvernement chinois n'a aucune stratégie pour un développement ou une transformation politique.

EQUIVALENT CHINOIS DE CHERNOBYL ? Plus que tout ils craignent que cette arriération politique leur porte préjudice. La chine a donc été jugée coupable jusqu'a ce qu'elle prouve son innocence. Voila sa situation actuelle. Elle doit avant tout apprendre la gestion de l'urgence. Leçon n°1:"un état moderne au XXIème siecle se doit d'adopter le visage ouvert de la transparence, si vous ne savez pas comment faire, dîtes le. La seule manière de restaurer votre crédibilité est de convaincre l'opinion publique que vous n'avez rien à cacher".

L'universitaire Chinois M. Richard Baum pense que le SARS pourrait jouer en chine le même rôle que Tchernobyl en Russie. Lorsque ce désastre nucléaire a eu lieu les autorités ont d'abord essayé de le dissimuler. Mais les nuages de gaz radioactifs se dirigeant vers l'Europe, la demande de transparence s'est faite pressante. Mikaël Gorbatchev a réalisé que la rigidité entêtée de l'état Soviétique n'offrait qu'un avenir lugubre. C'est ainsi qu'il a lancé la Glasnost, processus délibéré d'ouverture politique de la société soviétique.

Baum quand à lui ne prédit pas que la chine suivra obligatoirement le même chemin .Moi non plus. Mais il semble évident que les conséquences de l'épidémie dépasseront les simples domaines médicaux et économiques sur lesquels elle sévit a présent.

Clifford est le rédacteur en chef du Business Week de Hong Kong. Suivez ses colonnes hebdomadaires sur BW On line .
Editeur douglas harbecht

http://www.businessweek.com/bwdaily/dnflash/apr2003/nf20030418_4543.htm

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