Comment j’ai échappé à la mort au Camp de travaux forcés N°2 pour femmes de la province du Shandong

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Mon nom est Chen Zhenbo. J’ai été illégalement arrêtée le 25 décembre 2008, après avoir été dénoncée aux autorités alors que je distribuais une information à propos du Falun Gong. J’ai été détenue au Camp de travaux forcés pour femmes N°2 pendant un an et demi. Dans leurs tentatives de me '" réformer " les autorités du camp de travail ont recouru à la torture physique jusqu’à ce que je devienne infirme et j'ai été portée jusque chez moi le 2 juillet 2010.

J’ai abordé la torture brutale, en particulier les trois séries de sauvages passages à tabac dans un article intitulé "Disabled As a Result of Repeated Beatings and Torture: Personal Account of the Horrific Persecution Endured by Ms. Chen Zhenbo.") (Handicappée en résultat de la torture et des passages à tabac répétés. Récit personnel de la terrifiante persécution endurée par Mme Chen Zhenbo) J’écris à présent pour révéler d’autres méthodes que le camp de travail a utilisées sur moi afin de me faire souffrir tout en me maintenant en vie

Photo prise après que Mme Chen Zhenbo ait été ramenée chez elle


Les gardes ont furtivement ajouté des drogues dans la maigre quantité de nourriture que je recevais

Durant les deux mois où j’ai été soumise aux trois séries de passages à tabac brutaux, et les sept jour durant lesquels j’ai été menottée à une fenêtre, les fonctionnaires du camp m’ont donné de maigre rations de nourriture qui suffisaient à peine à me maintenir en vie. La plupart du temps, ils ne m’offraient qu’un seul repas, mais quelque fois je devais endurer plusieurs jours sans aucune nourriture. Lorsque l’unique petit pain à la vapeur et quelques morceaux de légumes étaient déposés aux toilettes ou au bureau où j’étais détenu, les surveillants (des détenues assignées à ma surveillance) ne me donnaient qu’un petit morceau du pain, et elles mangeaient les légumes.

J’étais déjà squelettique avant qu’elles ne me menottent à une fenêtre. J’ai deviné qu’elles avaient ajouté des substances inconnues à ma nourriture car mes mains et mes bras sont devenus bleus et mes lèvres ont enflé, et la tête me tournait chaque fois que je mangeais quelque chose. Tout mon corps devenait ballonné en l’espace d’une nuit. Il me semblait que j’étais sur le point de mourir. J’ai dit à la détenue Wazng Fuqin que les gardes entendaient probablement m’empoisonner à mort.

Ma suspicion a été confirmée peu après. Une fois, j’ai demandé des beignets torsadés (une sorte de beignets chinois frits) Immédiatement après en avoir mangé un morceau, je me suis sentie engourdie, enflée, et manquant d’énergie. Mon visage, les mains et mes pieds ont viré au noir plusieurs jours plus tard. J’ai senti mes lèvres enfler, mes narines aussi, et j’avais des difficultés à respirer. Mes pieds ne rentraient plus dans mes chaussons. La camarade de cellule Liu Hailan, condamnée pour vol, a mangé deux de mes beignets et a développé les mêmes symptômes.

Comme l'enflure persistait, les gardes me gardaient dans les toilettes ou le bureau, afin que les autres détenues ne puissent me voir. Si je devais sortir, on me faisait attendre que tout le monde soit à l’atelier, ou après l’extinction des feux. Deux surveillantes devaient m’accompagner.

Après quelques jours, la directrice adjoint Lili Zhao a tout à coup proposé de faire de la soupe de haricots pour moi. Elle m’a fait boire sa soupe deux fois en trois jours. Les gonflements ont abruptement disparu. Je n’avais aucune idée de ce qu’elle avait mis dans la soupe.

Après la troisième série de coups brutaux, les gardes m’ont gardée dans la salle de consultation. Je n’étais alors plus capable de marcher. ZhaoWenhui et la chef d’équipe nouvellement appointée Xia Li a ordonné qu’on me donne un tiers de la taille habituelle d’un pain à la vapeur avec un peu de soupe de légumes à chaque repas. Je n’ai pas mangé à ma faim pendant six mois.

À la veille du Nouvel an chinois 2010, l’équipe N°2 a rassemblé toutes les détenues pour une réunion dans la salle de conférence juste à côté de la salle de consultation où j’étais détenue. J’ai rassemblé toutes mes forces et crié : " Falun Dafa Hao " ("Falun Dafa est bon "). Les deux pièces étant adjacentes, elles ont entendu très clairement. Liu Yulan s’est immédiatement précipitée et m’a donné deux pains à la vapeur. Ce n’est que deux mois avant ma libération, qu’elles ont finalement commencé à me donner suffisamment à manger.


Les gardes m’ont interdit de me laver pendant de longues périodes

Une fois, on m’a interdit de me laver pendant 117 jours, depuis le jour de mon arrestation, le 25 décembre 2008 jusqu’à la fin de la seconde série de passages à tabac brutaux, le 19 avril 2009. Je sentais extrêmement mauvais et étais dégoûtante.

Un jour, en juin 2009, Zhao Lili a été soudain d’accord pour que je me lave et a ordonné à Wang Qian d’apporter une bassine à moitié pleine d’eau. Mais avant même que j’ai eu une chance de me frotter, Xu Jin a déclaré que le temps était écoulé. Elle a donné un coup de pieds dans la bassine ; l’eau s’est écoulée partout dans le bureau.

Lorsque la troisième série de passages à tabac s’est terminée à la mi-août 2009, Zhao Lili a déclaré que je pouvais me laver les cheveux. La détenue Xue Lianxi a apporté une bassine d’eau, uniquement pour que Xu Jin la renverse à nouveau. La seconde nuit, Xu Jin, ne m’a apporté suffisamment d’eau que pour laver la partie supérieure de mon corps.

Durant l’année et demi de ma détention, ils ne m’ont jamais autorisée à me laver dans la salle de bains ou dans les toilettes, ni ne m’ont autorisé à laver mes vêtements sales. Mes sous-vêtements étaient devenus extrêmement dégoutants lors de mes menstruations. Je n’avais pas d’autre choix que de les changer par des sous-vêtements utilisés laissés par les personnes déjà libérées. La détenue Hou Baoqin a échangé ses pantalons avec moi, lorsqu’un surveillant est sorti pendant un moment. Lorsque j’ai enlevé mes pantalons, la peau tombant de mes jambes a formé une fine couche sur le sol.

Un jour d’hiver en 2009, lorsque la détenue et surveillante Zhang Xiaoli dormait, j’ai ouvert le robinet d’eau pour me laver les cheveux. Le bruit l’a réveillée, et elle m’a dénoncé à Xia Li. Lorsqu’elle est entrée, elle a fermé l’eau alors que mes cheveux étaient encore pleins de savon.

La veille de ma libération, j’ai demandé à me laver les cheveux, Xia Li a d’abord refusé mais a changé d’avis une fois sa caméra vidéo prête. Il s’est avéré qu’elle et Song Min m’ont filmé secrètement, alors que je me lavais les cheveux. J’appuyais une main contre le fond de la bassine pour me soutenir, utilisant l’autre pour me laver les cheveux. De temps en temps, je me frottais la tête des deux mains.

Après être revenue chez moi handicapée, mon époux a déposé une plainte contre le Bureau d’éducation des travaux forcés de la province de Shandong, qui a alors envoyé une équipe d’investigation dans le camp Après y avoir passé cinq jours, l’équipe est arrivée à la conclusion que je n’avais jamais été battue, et que je n’étais pas handicapée. La preuve avancée pour valider les découvertes de l’équipe d’investigation était la vidéo secrètement filmée, lorsque je me lavais les cheveux en utilisant mes deux mains.


Les gardes m’ont empêché de me tailler les ongles

N’ayant pas pu couper mes ongles pendant plus de deux mois, en mai, j’ai demandé à la détenue Su Xiujui de rapporter ce fait aux gardes et de me faire obtenir un coupe-ongle. Xia Li était assise à un bureau et a répondu négativement, sans même lever la tête. Huit jours plus tard, j’ai demandé à une autre détenue, Liu Changai, de faire une autre demande pour moi. Le lendemain matin, j’ai finalement pu tailler mes ongles.


Les gardes ont coupé ma communication avec ma famille

Durant ma détention d’un an et demi, les fonctionnaires du camp m’ont refusé les visites de ma famille. Lorsque ma fille et deux de ses camarades de classe m’ont rendu visite en janvier 2009, Zhao Lili a affirmé : « Vous ne pouvez la voir sans une lettre de notre Bureau 610 ». Mon époux est venu en septembre 2009. Zhao lui a déclaré : « A cause de l’épidémie de H1N1, vous avez besoin de la permission du gouvernement provincial. » La demande de mon jeune frère et de mes parents pour me voir a été aussi refusée de nombreuses fois. Zhao a dit à ma famille qu’aucune visite n’était autorisée si je refusais d’abandonner ma croyance. Elle a aussi refusé que mon époux me parle au téléphone. Durant toute ma détention, ils ont seulement posté une lettre que j’avais écrite, demandant à ma famille d’envoyer de l’argent pour soigner une de mes vertèbres cervicales blessées, suite aux passages à tabac brutaux. Le reste des lettres que j’avais écrit à mes parents, époux et fille a été confisqué parce que le camp voulait simplement rompre mes communications avec ma famille.

En juin 2009, mon époux m’a envoyé une lettre, mais en août 2009, Zhao Lili a déclaré ne pas l’avoir reçue. Mon époux en a alors envoyé une autre, avec le même contenu par messages Internet certifiés. Zhao ne m’a dit qu’en septembre : « Nous avons la lettre. Il s’avérait qu’elle était collée au fond de la boite aux lettres. » Xu Jin a arraché cette lettre de huit pages, de 5000 mots, après 5-6 minutes, avant que j’ai fini de la lire. Plus tard, elle m’a annoncé : « J’ai lu cette lettre de nombreuses fois et je l’ai aussi partagée avec chacun. » De cette façon, ils ont violé ma vie privée et mon droit à communiquer.


En dépit de ma paralysie, les gardes m’ont ordonné d’effectuer des travaux épuisants

Lorsque je suis arrivée dans le camp de travail en janvier 2009, chacun devait se lever à 05:30 heures du matin et avait seulement 3 minutes pour se laver le visage et se brosser les dents. Normalement, nous travaillions 16 heures par jour, avec seulement cinq minutes pour déjeuner et deux minutes pour une pause toilette. Quelquefois, nous devions rester debout toute la nuit pour respecter les délais. Cet emploi du temps est resté inchangé jusqu’en octobre 2009, lorsqu’il y eu une inspection du camp. Mais les 8 heures de travail nouvellement imposées n’ont duré que quelques jours. Dés que les inspecteurs sont partis, nous sommes repassés à 12 heures par jour de travail. Une charge de travail si intense a entrainé des blessures dans le dos des personnes âgées, et une déformation des doigts des personnes plus jeunes. Les produits électroniques sur lesquels nous travaillions, contenaient des substances toxiques, plus des deux tiers d’entre nous ressentaient des démangeaisons de peau et avaient des bosses rouges. Zhong Yuhua, une des détenues souffrait d’asthme, éprouvait de grandes difficultés à respirer, et son visage était gonflé. .

Après la seconde série de passages à tabac brutaux, ma colonne vertébrale, mes côtes et mes vertèbres lombaires étaient blessées. La colonne vertébrale était tellement hors de l’alignement de ma tête que ma tête n’était pas dans sa position correcte, tournant toujours vers la gauche. Pendant un moment, mes dents n’étaient pas alignées, et il était difficile de mâcher et d’avaler. J’’ai mis un rouleau de papier toilette entre mon épaule et ma tête pour la soutenir. Pendant presque un an, ma tête était inclinée de cette façon, jusqu’à ce que doive m’allonger et ne puisse me lever.

Les gardes avaient encore des écrans pour me surveiller alors que la moitié de mon corps était déjà engourdi. Ils me battaient lorsque je refusais d’effectuer des travaux épuisants. Puisque ma main gauche n’avait pas de sensations et ne fonctionnait pas correctement, je devais tenir le fil avec ma bouche pendant que ma main droite faisait le travail. Lorsque je n’arrivais pas à finir la tâche assignée, ils s’assuraient que je reste debout pour finir le travail. Après deux mois d’un tel tourment épuisant, tous mes os étaient douloureux, et je perdais souvent conscience. Au début, je me déplaçais en tenant seulement un petit tabouret. Plus tard, deux personnes devaient me porter. Finalement, je ne pouvais bouger du tout et restais sur un panneau de bois pendant cinq mois. A l’époque de ma libération, Xia Li, Li Xiuyun, et deux autres gardes m’ont enroulé dans une couverture et m’ont porté hors du camp de travail.


Raisons pour lesquelles je ne suis pas morte dans le camp de travail

Le 4 février 2010, à à peine dix jours du Nouvel An Chinois, j’ai vu de mes yeux Zhang Changmei être tabassée à mort, un mois après son arrivée. Elle était une pratiquante de la municipalité de Yeyuan, canton Linju, province de Shandong détenue dans une cellule juste en face de la mienne.

Je pense que les choses suivantes m’ont aidée à échapper à la mort, en dépit de la torture brutale :

D’abord, la torture que j’ai endurée a été exposée de nombreuses fois sur le site Internet Minghui: « L’Organisation Mondiale d’Investigation de la Persécution de Falun Gong » a émis un rapport d’enquête sur ma situation, le 1 avril 2010. Wang Qian et Xu Jin m’ont déclaré une fois : « Ton cas a été exposé en ligne ; et les noms des gardes ont été rendus publics. » Xu Jin a aussi révélé que Zhao Wanhui et Zhao Lili avaient débattu pour savoir si elles devaient ou non me soumettre à des passages à tabac continus.

Ensuite, tous les membres de ma famille étaient inquiets à mon sujet, ils ont souvent appelé le camp de travail et écrit des lettres au sujet de ma situation, qui ont exercé une certaine pression sur le camp de travail.

Troisièmement, mon époux avait déjà travaillé dans une organisation gouvernementale pendant prés de 30 ans et avait développé des relations. En conséquence, le camp de travail n’a pas osé me battre à mort.

Quatrièmement, ma fille étudiait aux Etats-Unis, où sa tante appartient à une famille de la classe supérieure, son époux et mon beau-père appartenant à des associations académiques internationales de premier plan. Si les gardes me battaient à mort, ils auraient fait face à des pressions de la communauté internationale.

Enfin, mon époux avait une famille très étendue de plus de 100 personnes venues de la campagne, dont certains ont demandé à me voir dans le camp de travail. Le garde Song Lijuan et autres détenues connaissaient l’environnement de notre famille, ainsi, ils s’inquiétaient de possibles réactions s’ils devaient être tenus pour responsables de mon éventuel décès

Une fois Zhao Lili a tenté de persuader mon époux de divorcer, mais il a refusé. Lorsque les gardes n’osaient pas me battre à mort mais étaient effrayés que je puisse exposer leurs crimes, ils ont comploté pour m’envoyer dans un hôpital psychiatrique. Mais ma famille a fermement refusé, ainsi, leur plan a avorté. Après ma libération, un responsable du Bureau 610 local a demandé à mon époux si je souffrais de problèmes mentaux, ce qu’il a fermement réfuté.

Version chinoise disponible à :
http://minghui.ca/mh/articles/2010/10/24/231419.html

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