Respecter les professeurs et chérir la vertu

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Confucius et ses élèves. (Shutterstock*)


Respecter les professeurs et chérir la vertu fait partie de l’éthique traditionnelle pratiquée par les Chinois. Les professeurs, qui inculquaient la moralité, la connaissance et les valeurs, enseignaient aux gens les bonnes façons d'interagir les uns avec les autres et avec la société dans son ensemble. Ils étaient des exemples de vertu.


Le Classiques des Rites est l’un des Cinq classiques chinois du canon Confucéen. Il est dit dans un de ses 49 chapitres, "Registre sur l’Éducation" :


"En observant la juste révérence envers le maître, la vertu qu’il incarne est considérée comme étant honorée. Lorsque cela est fait les gens savent comment respecter l’apprentissage".


Pour maintenir le respect envers l’enseignant et révérer la vertu, les élèves doivent non seulement montrer du respect et de la courtoisie mais également garder ce respect dans leurs cœurs et fidèlement suivre les enseignements qui leur sont dispensés. Prenons quelques exemples de comment les anciens montraient du respect pour leurs professeurs et pour les vertus.


Yin Xi honore Lao Zi

Il est dit que Yin Xi était un érudit de la Dynastie des Zhou Occidentaux (1100–711 av.n-è.). Depuis son très jeune âge, il aimait les livres anciens et était entre autres expert en astronomie.


Un jour, il observa les mouvements célestes et vit une brume pourpre à l’horizon oriental qui ne se dissipait pas. Pour lui cela signifiait qu’un sage allait venir de cette direction et passer par la Passe de Hangu.


Étant en charge de permettre aux gens de passer par la Passe pour continuer vers l’ouest, il ordonna aux gardes de l’informer immédiatement s’ils voyaient quiconque avec une apparence atypique dans les quelques jours suivants.


Il envoya également des gens nettoyer les rues et brûler de l’encens en préparatifs pour accueillir le sage. Quelques jours plus tard, il reçut des rapports faisant état qu’un homme âgé avec des cheveux blancs et un physique de divinité conduisait un attelage tiré par un bœuf en direction de la Passe et se dirigeant vers l’ouest. Il s'en fut immédiatement à sa rencontre afin d'accueillir le vieux sage.


Il s’agenouilla à une dizaine de mètres de l’attelage et dit : " Yin Xi, fonctionnaire en chef de la Passe Hangu, salue le sage ! " Le vieil homme répondit : " Je suis un simple citoyen. Pouvez-vous me dire pourquoi vous livrer à cet extraordinaire rituel ? " Yin Xi expliqua : " Je suis en attente de votre arrivée depuis des jours, j'ai vu certains signes indiquant qu’un être divin arriverait bientôt. Mon espoir sincère est que votre Sainteté m’éveille".


Le vieil homme demanda : "Quelles indications avez-vous donc vues ? " Yin Xi répondit : "Au dixième mois de l’année dernière, l’étoile du Sage a traversé le ciel occidental en hiver. Tôt ce mois, une tendre brise est passée tandis que l’efflorescence d’une brume pourpre se levait à l'horizon oriental. Ainsi j’ai su qu’un sage passerait par ici en se dirigeant vers l’ouest.


"La brume pourpre était si étendue qu’elle était large de plus de 16 000 kilomètres— une indication que ce ne serait pas un sage ordinaire. La brume était conduite par l’étoile du Taureau, me laissant penser que le sage arriverait dans un attelage tiré par un bœuf. Aujourd’hui, en voyant votre sainteté avec cette extraordinaire et transcendante contenance, je ne saurais trop vous exprimer ma gratitude si vous me conseillez dans mon xiulian ".


Le vieil homme apprécis la sincérité de Yin, son bon cœur et son comportement courtois. Il sourit : "Vous m’avez reconnu, moi vieil homme. Moi, aussi, je vous reconnais. Je suis là pour vous offrir le salut ". Yin fut heureux et se prosterna devant le sage.


Quand il demanda son nom au vieil homme, le sage déclara : " Mon nom est vaste. Pour le moment, mon nom de famille est Li et mon prénom Bo Yang. Les gens m’appellent Lao Dan". Yin brûla de l’encens, se prosterna et accomplit le rituel pour honorer Lao Zi comme son professeur. Zi est un titre de courtoisie utilisé en lieu du nom de la personne.


Lao Zi resta brièvement à la Passe de Hangu, le temps de consigner quelque chose qu'il est difficile de définir ou de décrire, qu’il appela le "Tao ". Il y enseignait sa vision de l’univers, de l’homme et de la société. Il remit à Yin Xi un manuscrit de 5 000 mots appelé Tao Te King. Yin Xi suivit les instructions de Lao Zi pour cultiver son esprit et son corps, fit connaître les enseignements de l’École du Tao en gouvernant le pays et en en faisant bénéficier le monde, et parvint à l'accomplissement de sa pratique. Il fut honoré par les générations suivantes comme étant Yin, l’Homme Véritable.


Confucius et ses disciples

Confucius, 551 – 479 av. N-è., était un penseur, philosophe et un enseignant réputé. La légende veut qu’il ait eu plus de 3 000 élèves, dont 72 furent ses proches disciple. Confucius appliquait ses propres enseignements. Sa recherche de la vérité, ses idéaux et son intégrité personnelle, aussi bien que sa bienséance, gentillesse, humilité et courtoisie et sa loyauté et sa considération pour les plus humbles ont inspiré ses élèves et les générations futures.


Les élèves de Confucius le respectaient profondément, ils le traitaient comme leur père, exécutaient ses décisions comme étant les leurs, et considéraient le fait de s'engager eux-mêmes pour d’honorables causes comme le but le plus élevé. Son élève Yan Hui était "content de rester pauvre tout en se focalisant sur sa recherche du Tao", se cultivait lui-même, et suivait scrupuleusement les enseignements de Confucius.


Un autre élève, Mi Zijian, faisait régner la loi et l’ordre en jouant d’un instrument à cordes, diffusant la vertu par le biais de la musique harmonique, et encourageant les gens à se fixer et à travailler dur. Zi Xia, quant à lui, compilait les analectes, faisait la promotion du savoir et guidait le public avec gentillesse.


Les élèves de Confucius le suivirent tout au long d’un périple ardu, pour diffuser ses enseignements dans différents pays. Quand les autres calomniaient leur enseignant, ils le défendaient et faisaient respecter sa noble personne. Zi Gong attira solennellement l’attention d’un des détracteurs sur son manque de conscience de ses propres insuffisances. Zeng Can loua Confucius comme étant une personne avec de grandes vertus " aussi pur que s’il avait été lavé par marées d’un grand fleuve, sur lequel brille le soleil d’automne, et aussi sacré que l’univers sans limite". Il appliqua et mit à exécution les règles simples prêchées par Confucius. Il fut cité comme ayant dit : Un érudit se doit d’avoir de la force et de la détermination parce qu’il endosse d’importantes responsabilités et a devant de lui une long chemin à parcourir. Ses responsabilités ne sont-elles pas sérieuses s’il entend faire appliquer des règles simples à travers le pays ? Son chemin ne sera-t-il pas long s’il doit maintenir la justice pour l’éternité ? "


L’Empereur Taizong des Tang

L’Empereur Taizong des Tang, 599–649, a été largement reconnu comme un gouvernant avisé dans l’histoire chinoise. Il prêtait une attention toute spéciale à l’éducation et sélectionnait avec soin les enseignants des princes, tels que Li Gang, Zhang Xuansu, Wei Zheng et Wang Gui—tous hommes de grandes vertus et jouissant d'une haute estime.


Li Gang souffrit une fois d’un problème aux pieds qui le mit dans l’incapacité de marcher. La cour impériale avait des règles strictes à l'encontre des fonctionnaires qui circulaient dans un chariot porté à épaules d’hommes, quand on attendait d''eux qu'ils se déplacent humblement à pieds.


Quand l’Empereur Taizong apprit les problèmes de pieds de Li Gang, il décréta que Li Gang se voit accorder le privilège de venir en voiture à la cour impériale. De plus il ordonna au prince d’aller accueillir le professeur quand il arrivait à la cour.


Une autre fois, il apprit que son quatrième fils, Li Tai, n’avait pas été respectueux vis-à-vis de son professeur, Wang Gui. Il blâma son fils devant Wang Gui : " La prochaine fois que tu verras ton professeur, tu dois être aussi respectueux avec lui que tu l’es avec moi. Même le plus léger écart n’est pas permis". Depuis lors, Li Tai fut courtois et respectueux envers son professeur. Son travail scolaire s'en trouva également meilleur. Les règles familiales strictes de l’Empereur Taizong demandaient à tous les princes de respecter leurs enseignants et de chérir les connaissances qui leur étaient dispensées.


L’Empereur Taizong émit un décret qui disait : " J’ai mené une étude comparative scrupuleuse des empereurs et rois sages. Sans exception, tous avaient eu de grands professeurs. L’Empereur Jaune fût enseigné par Tai Dian, Zhuanxu fût enseigné par Lu Tu, Yao fût enseigné par Yin Shou, Shun fût enseigné par Wu Chengzhao, Tang fût enseigné par Wei Zibo, le Roi Wen des Zhou fût enseigné par Ziqi et le Roi Wu des Zhou fût enseigné par Guo Shu … Si une personne n’apprend pas, elle n’a aucun moyen de comprendre les principes transmis depuis les temps anciens. Aucun homme manquant d’une telle compréhension ne saurait gouverner un pays et maintenir la paix".


Il décréta que ses fils aient du respect pour leurs professeurs autant qu’ils en avaient pour lui. De plus, il encouragea les professeurs à être francs en indiquant les insuffisances des princes. L’aptitude des professeurs à remplir leurs grandes responsabilités était, pour une grande part, due à la compréhension, au soutien et à l’encouragement de l’Empereur Taizong.


Quand le neuvième fils, Li Zhi, fût désigné comme étant le prince héritier, l’Empereur Taizong fixa pour lui des règles encore plus strictes. Il devait se lever à chaque fois que son professeur ou que son père parlait, et apprendre par cœur leurs paroles puis exprimer sa reconnaissance.


Selon un ancien dicton : " Enseignant d'un jour, père pour la vie." Des histoires à propos de comment les anciens respectaient leurs enseignants et chérissaient les vertus incarnées par ces derniers se sont transmises comme des récits inspirants. De telles histoires sont admirées encore aujourd'hui par ceux ayant un sens de la moralité et ceux qui s’en tiennent à des idéaux nobles. Tout commence avec le respect des professeurs et le fait de chérir les vertus.


Les anciens sages respectaient les professeurs qui leur enseignaient le Tao.


Version anglaise :
Respecting Teachers and Cherishing Virtue

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