Un regard sur la crédibilité de la propagande officielle chinoise à la lumière de la déclaration du SARS

Republié de The Voice of America le 8 avril
 
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Après que le Sérieux Syndrôme respiratoire Aigu (SARS) se soit propagé dans de nombreux pays dans le monde et ait causé des dizaines de morts, les médias contrôlés par l’état en Chine ont finalement été autorisés à révéler l’étendue de l’épidémie. Cependant, cela fait au moins quatre mois que la maladie a été signalée pour la première fois dans la province de Guandong en Chine. Bao Tong [M. Zhao Ziyang, l’ancien Secrétaire Général du Parti Communiste Chinois, a été forcé de démissionner parce qu’il était sympathique à la cause du mouvement démocratique de Tiananmen. M. Bao était son secrétaire], un ancien officiel du gouvernement central du Parti Communiste chinois, a dit que bloquer les nouvelles concernant le SARS est le plus grand scandale créé par le Gouvernement chinois dans ce vingt et unième siècle. Les commentaires de Bao Tong, présentés ici, représentent son point de vue personnel.

Un regard sur la crédibilité de la propagande officielle chinoise à la lumière de l’épidémie de SARS

L’automne dernier, le SARS est apparu dans le sud de la Chine, mais aucun des médias en Chine n’a rapporté le problème. Tandis que les civils n’étaient pas au courant du SARS et n’avaient pas de protection, cette dangereuse maladie a tranquillement commencé à se propager à travers la Chine. Il est allé de la province de Guangdong à d’autres provinces, et de la Chine à des pays comme Taiwan, Singapour, le Vietnam, la Thailande, l’Indonésie et le Canada. A Hong Kong, en quelques semaines, il y a eu plus de 700 patients infectés par le SARS, parmi lesquels 16 sont morts. Heureusement, Hong Kong a encore la liberté de la presse et les médias ont rapidement rapporté la déclaration de l’épidémie, ce qui a averti les gens, sensibilisé les résidents , et fait que les autorités de Hong Kong ont intensifié la prévention et le contrôle de la maladie. Les médias ont publié la situation de l’épidémie pour la population de Hong Kong et le reste du monde, ce qui a fourni une information précieuse.

En Chine la liberté de la presse est inexistante. Tout comme la corruption endémique, l’épidémie a été cachée dans une boîte noire. Une recherche [d’un des sites internets des médias contrôlés par l’état] révélait que pas un seul reportage à propos du SARS n’avait été publié depuis l’automne dernier. Il n’y avait pas de reportage sur la source du SARS, ni d’information sur son développement, sur les orientations, ou les mesures de précaution. Le gouvernement central a utilisé tous les moyens pour empêcher l’information d’être publiée en dehors de la Chine, mais elle a autorisé les médias à rapporter les généralités ou même le nombre de patients locaux et le nombre de morts, comme si cette grave épidémie n’avait pas lieu sur la terre ou qu’elle n’avait tout simplement pas d’importance.

Curieusement, une recherche [sur ce site gouvernemental] utilisant le mot « SARS » le trouvait mentionné dans la « Revue des Marchés d’Approvisionnement », ou dans des grands titres comme « Le secteur de l’industrie pharmaceutique et l’industrie du vinaigre sont devenus le point chaud de la récente épidémie de SARS. » Que pouvait on trouver d’autre ? Un court article du 19 mars déclarait que le Ministère de la Santé chinois avait dit aux représentants de l’OMS en Chine, « Certaines zones de la province de Guandong ont eu le SARS depuis novembre 2002. Le Gouvernement Chinois l’a traité comme un sujet de grande importance et a rapidement organisé des institutions médicales et des experts pour le traitement des patients, analysé les causes et adopté des mesures de précaution. L’épidémie est à présent sous contrôle. La plupart des patients sont guéris. Les vies et les lieux de travail des gens sont revenus à la normale. » Le représentant de l’OMS en Chine a félicité les mesures efficaces prises par le gouvernement chinois. » Cette bribe de nouvelles a été publiée juste avant la réunion du Bureau Politique. Elle dépeignait une fausse mais vraiment belle image de paix et de prospérité, mais ne fournissait aucune information pratique pour le public. Face à une telle épidémie fatale, il ne parlait que de « mesures efficaces » mais ne disait pas aux gens quelles étaient « les mesures efficaces prises par la Chine pour empêcher et contrôler le SARS ! »

Ce n’est pas avant le 1er avril, presque six mois après que le premier cas de SARS ait été rapporté, que Xinhua a publié le premier article disant aux gens comment se protéger contre le SARS.

Si les medias avaient été autorisées à couvrir la question ouvertement dès le début de sa déclaration, révéler la réalité de la situation et le risque encouru par le public, et pour les vies de la population, alors les précautions nécessaires auraient pu être mises en place plus tôt. Combien de vies auraient pu être sauvées en Chine et ailleurs ?

Si le représentant de l’OMS en Chine n’avait pas demandé une rencontre avec le Ministre de la Santé chinois, comment la dissimulation aurait-elle pu se savoir ? Combien de gens seraient morts ?

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