Le ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon (Clement Sabourin/AFP/Getty Images) |
TORONTO – Le bureau du ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a demandé à l'ambassade chinoise à Ottawa de rendre le passeport du journaliste canadien Zhang Zhaopei. Selon ce dernier, son passeport a été confisqué par le gouvernement étranger lorsqu'il a refusé de fournir des détails sur sa vie personnelle au Canada.
Le 14 août dernier, Zhang Zhaopei est allé au consulat chinois de Toronto pour déposer une demande de visa et il a fourni son passeport canadien durant le processus. Mais lorsqu'il est retourné pour chercher son visa, on lui a remis une feuille de papier et on lui a demandé d'y inscrire toutes ses informations personnelles et biographiques.
Zhang a refusé, indiquant qu'il souhaitait retirer sa demande de visa. On lui a dit que son passeport canadien ne lui serait tout de même pas remis s'il ne fournissait pas les détails demandés.
«Je n'aurais jamais cru qu'ils feraient une chose pareille», s'est étonné Zhang, un journaliste de la chaîne New Tang Dynasty Television (NTDTV) – critique de Pékin – et un pratiquant de la méditation Falun Gong – persécutée en Chine.
Le 18 août, une porte-parole du ministre Cannon a indiqué que le gouvernement canadien avait demandé que le passeport soit rendu.
«Nous sommes au courant que l'individu en question avait déposé une demande de visa vendredi pour aller en Chine et que son passeport ne lui a pas été retourné», a affirmé Melissa Lantsman à La Grande Époque.
«Les passeports canadiens sont la propriété du gouvernement canadien. Nous avons déposé une demande officielle auprès de l'ambassade chinoise pour que le passeport nous soit remis.»
Mme Lantsman a dit que son bureau avait pris connaissance du cas de Zhang Zhaopei en consultant l'édition anglophone de La Grande Époque (The Epoch Times) la semaine dernière et que la couverture de l'affaire avait généré une «attention bien nécessaire».
Zhang Zhaopei souhaitait retourner en Chine pour visiter sa famille qu'il n'a pas vue depuis 2001. Il avait tenté d'y aller à partir de Singapour en 2002 et en 2004, mais avait été déporté après son débarquement à Pékin et Shanghai respectivement.
Zhang a immigré au Canada en 2005 et il est maintenant citoyen canadien. Il dit ne pas avoir été surpris de se voir refuser le visa, mais il a été bouleversé par la saisie de son passeport.
New Tang Dynasty Television a déjà été la cible des autorités chinoises dans le passé. Pékin a réussi à couper le signal de la chaîne vers la Chine en faisant pression sur un opérateur de satellites européens et a également tenté d'exclure NTDTV d'une conférence de presse au sein du Parlement canadien plus tôt cette année.
NTDTV et The Epoch Times ont fait les manchettes avant le G-20 au mois de juin lorsqu'une conférence de presse conjointe du premier ministre, Stephen Harper, et du dirigeant chinois, Hu Jintao, n'a pas eu lieu puisque Pékin avait insisté pour que les deux médias ne puissent pas participer, une requête qui a été refusée par la Tribune de la presse parlementaire.
Zhang Zhaopei estime que les informations à son sujet, demandées par le consulat chinois, auraient permis à ce dernier d'espionner et d'interférer dans ses activités quotidiennes, ce qu'il ne souhaitait pas faciliter.
«Je crois qu'ils veulent simplement tout contrôler à propos de moi, de mon travail et tout... Ils veulent tout contrôler», déplore-t-il.
Zhang a menacé l'employé du consulat qui gère son dossier qu'il allait contacter la police si son passeport ne lui était pas retourné. Un superviseur au consulat lui a dit d'aller de l'avant.
Il n'a pas contacté la police, mais autant la police de Toronto que la GRC ont indiqué à La Grande Époque qu'ils ne sauraient pas comment gérer la situation.
«C'est une pratique inhabituelle; nous n'avons jamais entendu parler d'une chose pareille», a commenté le constable Dave Banham, responsable des relations médias.
Dave Banham a spéculé que la situation était peut-être le résultat d'un malentendu, mais il n'a pas offert de raison pourquoi la police ne pourrait pas être impliquée, référant simplement la question à Passeport Canada.
Passeport Canada a indiqué au début de la semaine dernière que le document devrait être retourné au gouvernement canadien.
«Le gouvernement du Canada demeure le propriétaire de tous les passeports et s'il a été saisi il devrait être retourné à Passeport Canada», a indiqué Véronique Robitaille, porte-parole de l'agence.
Joel Chipkar, porte-parole de l'Association du Falun Dafa du Canada, a mentionné que cette affaire était un exemple de l'interférence du régime chinois dans les affaires du Canada.
«Le régime chinois doit comprendre qu'il n'est pas le gouvernement des Canadiens d'origine chinoise, et le gouvernement canadien devrait affirmer cela une fois pour toute.»
Mme Lantsman a noté que le gouvernement canadien avait maintenant fourni à M. Zhang un passeport temporaire qui pourrait lui permettre de voyager «jusqu'à ce que l'affaire soit résolue».
Le consulat chinois n'a pas voulu commenter.
L'article original : Canada Calls on Chinese Embassy to Give Back Journalist's Passport
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