CIFD - Un tribunal espagnol inculpe de hauts fonctionnaires du Parti communiste pour la torture et le génocide du Falun Gong.

Les accusés qui ont 4 à 6 semaines pour répondre pourraient faire face à un mandat d’arrêt international.
 
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Le 18 novembre 2009

NEW YORK – Lors d’une décision sans précédent, un juge espagnol a inculpé cinq haut-fonctionnaires du Parti communiste chinois (PCC) pour leur rôle dans des crimes de torture et de génocide commis contre des pratiquants de Falun Gong. Parmi les accusés se trouve l’ancien chef du PCC Jiang Zemin, largement reconnu comme l’instigateur de la campagne lancée pour "éradiquer" la pratique spirituelle.

Suite à une enquête de deux ans, le juge du Tribunal National d’Espagne Ismael Moreno a notifié la semaine dernière à l’avocat Carlos Iglesias de la Human Rights Law Foundation (HRLF) que le tribunal avait accepté une requête d'inculper les accusés des charges de torture et de génocide. Selon la notification, pour avoir commis un crime de génocide, les accusés sont passibles d’une peine d’emprisonnement de plus de 20 ans et peuvent être tenus économiquement responsables des dommages causés aux victimes.

La notification du juge spécifie que le tribunal a également accepté une requête d'envoyer des lettres rogatoires aux cinq accusés en Chine avec des questions relatives à l’implication de chaque individu dans la persécution du Falun Gong. Ces décisions font suite à une série de plaidoiries devant le tribunal par Iglésias et d’autres membres de la HRLF.

Les accusés ont 4 à 6 semaines pour répondre et pourraient par la suite faire face à une extradition si il voyagent dans un pays ayant signé un traité d’extradition avec l’Espagne. La décision a été prise suivant le principe légal de la juridiction universelle, qui permet aux tribunaux nationaux d’entendre des cas de génocides et de crimes contre l’humanité indifféremment du lieu où ils se produisent.

"Cette décision historique d’un juge espagnol signifie que les dirigeants du Parti communiste chinois responsables de crimes brutaux sont maintenant à un pas d’être traduit en justice" a dit Carlos Iglesias. "Quand on commet le crime de génocide ou de torture, c’est un crime contre la communauté internationale dans son ensemble et pas uniquement envers les citoyens chinois. L’Espagne ressort comme un défenseur des droits de l’homme et de la justice universelle."

Parmi les accusés se trouve l’ancien dirigeant du PCC Jiang Zemin. Jiang est largement reconnu comme étant l’initiateur de la campagne lancée en 1999 pour "éradiquer" le Falun Gong. Luo Gan fait lui aussi face aux accusations. Il supervisait le Bureau 610 , un détachement spécial de la police secrète agissant à travers tout le pays qui a dirigé la violente campagne de persécution. Les avocats chinois ont comparé le Bureau 6-10 à la Gestapo de l’Allemagne nazie pour sa brutalité et son autorité extra-légale.

Les trois autres accusés sont Bo Xilai, actuel secrétaire du Parti à Chongqing et ancien ministre du commerce, Jia Qinglin, le quatrième plus haut membre de la hiérarchie du Parti et Wu Guanzheng, chef d’un comité disciplinaire interne du Parti. Les accusations contre ces trois personnes sont fondées sur leur promotion active de la campagne anti- Falun Gong alors qu’ils officiaient en tant que haut-fonctionnaires respectivement à Liaoning, Beijing, et Shandong. Dans un article récompensé du prix Pulitzer, le Wall Street Journalde Ian Johnson décrit comment Wu a imposé des sanctions financières à ses subordonnés s’ils ne réprimaient pas suffisamment le Falun Gong ce qui a conduit des fonctionnaires à torturer des habitants de localités, dans certains cas jusqu’à la mort. (news)

D’autres preuves examinées par le juge au cour de son enquête comportaient des témoignages écrits de quinze pratiquants de Falun Gong et des témoignages oraux de sept pratiquants, dont des victimes de tortures et des proches de personnes qui ont été tuées dans les gardes à vue chinoises. Le juge s’est aussi appuyé sur des rapports d’Amnesty International, de Human Rights Watch et de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies pour parvenir à sa décision, a dit Iglesias l’avocat de HRLF.

Version anglaise disponible à :
http://faluninfo.net/article/924/?cid=84

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