Le président de la Cour suprême chinoise, Wang Shengjun (Liu Jin/AFP/Getty Images) |
Le président de la Cour suprême chinoise, Wang Shengjun, a récemment déclaré que «les intérêts généraux du Parti communiste chinois (PCC) et du gouvernement» outrepassent la loi. Ses remarques ont été accueillies froidement par certaines personnes jugeant qu'il s'agit d'une violation de l'esprit judiciaire.
Wang Shenjun a également demandé à tous les tribunaux de «protéger la sécurité nationale, de consolider le pouvoir de l'État et de garantir la stabilité sociale» dans le traitement des dossiers. Selon un reportage d'un média officiel, M. Wang a fait cette déclaration lors d'un discours prononcé le 30 août à Nankin, au Forum national sur les dossiers criminels.
Pour l'avocat défenseur des droits de l'homme, Zheng Jiankang, les propos de Wang Shengjun violent l'esprit de la loi. « Gouverner par la loi signifie suivre strictement la loi. Le juge devrait seulement procéder en accord avec la loi. Les “intérêts généraux du PCC et du gouvernement” impliquent que le juge doit résoudre les cas selon les intérêts politiques. C'est tout simplement l'expression d'une politisation du judiciaire.»
Un autre avocat défenseur des droits de l'homme, Lu Xiaoyuan, a écrit sur son blogue : «De demander aux avocats, aux juges, aux procureurs et aux agents de police de suivre la politique met littéralement “la politique aux commandes”.» Il insiste que les tribunaux devraient traiter les dossiers selon les «faits, la loi, l'équité et la justice».
Avec le 60e anniversaire du PCC le 1er octobre, la mise en vigueur de mesures sécuritaires additionnelles a débuté vers la mi-juin. Le nettoyage de Pékin occupé par des protestataires a également commencé. Au début du mois d'août, le ministre de la Justice a diffusé un ordre demandant aux avocats d'être politiquement corrects, de protéger la stabilité de l'État et de se plier aux jugements.
Actuellement, plus de 50 avocats défenseurs des droits de l'homme sont victimes de persécution ou sont interdits de pratiquer le droit pour avoir défendu des pratiquants de la méditation Falun Gong, des dissidents et d'autres groupes vulnérables comme les fermiers sans terre, les victimes du lait empoisonné, etc.
Zheng Jiankang argue qu'il est impossible de poursuivre les intérêts généraux du PCC et du gouvernement. «Comment pourriez-vous demander à un juge de protéger les “intérêts généraux”? Quels sont les “intérêts généraux”? Ça veut simplement dire que le PCC est l'“intérêt général”. Par conséquent, les politiques du PCC sont au-dessus de la loi.»
Les déclarations du président de la Cour suprême ont également irrité des Chinois de la blogosphère, certains lançant que «le chef du système judiciaire ne connait rien de la loi».
Source disponible à :
http://www.lagrandeepoque.com/LGE/Chine-/-Asie/Les-interets-du-Parti-outrepassent-la-loi-selon-le-chef-de-la-Cour-supreme-chinoise.html
Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.
* * *
Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.