Ne plus être avocat, simple comme un coup de fil
L’avocat Liu Shihui de la ville de Guangzhou vient d’annoncer que sa licence lui a été retirée par le ministère de la Justice pour avoir «parlé des cas de décès dans la prison de Meizhou» et «avoir accepté des interviews avec des médias occidentaux».
Liu Shihui dit avoir au contraire refusé des interviews par la radio SOH et la télévision NTDTV (médias sinophones libres basés hors de Chine) de peur que cela lui soit reproché par les autorités chinoises. «lls m’ont retiré ma licence», explique l’avocat. «Sur la base des lois chinoises, il n’est pas illégal pour un citoyen d’accepter de parler aux médias. C’est pourquoi aujourd’hui j’accepte de vous répondre.»
«Quand je regarde en arrière la façon dont j’ai exercé mon métier, je n’ai pas bien fait dans la protection des droits de mes clients. C’est contre ma propre conscience professionnelle. Si j’avais pu y mettre tout mon coeur, j’aurai dépassé bien avant la ligne verte des autorités. Pour les avocats des droits de l’homme c’est un dilemme difficile.»
État de guerre à Kokang, inquiétude des commerçants chinois
Depuis les derniers heurts à Kokang, en Birmanie, tous les camps de réfugiés dans la province de Yunnan (Ouest de la Chine) ont été vidés. Malgré les oppositions des réfugiés craignant pour leur sécurité, les autorités communistes chinoises ont forcé leur retour en Birmanie.
À Kokang où la situation ne n’est pas apaisée, les commerçants chinois tentent encore de fuir pour échapper aux attaques.
C’est que vingt ans après la signature d’un cessez-le-feu avec l’armée birmane, les combats ont repris le 27 août avec l’Alliance Kokang, un mouvement rebelle d’origine chinoise au Nord- Est de la Birmanie. Plus de 30.000 Birmans-Chinois de l’ethnie Kokang ont dû fuir.
Ils sont des dizaines de milliers de Chinois ethniques à tenir des commerces à Kokang qui, selon l’un d’eux, M. Huang, craignent aujourd’hui essentiellement les vols et mauvais traitements par l’armée birmane: «L’armée birmane a mis à sac tous les commerces chinois, et capturé les ‘meneurs’. Ils se vengent également sur les familles d’hommes ayant rejoint l’Alliance. Alors que des Chinois voulaient passer la frontière pour retourner en Chine, les militaires birmans ont capturé une jeune fille. Elle appelait au secours mais personne ne pouvait rien faire.»
Mme Zhang, une autre commerçante, se voit dans une impasse: «Nous avons peur que la guerre reprenne. Mais tous nos investissements ne peuvent être retirés ni vendus, donc nous n’avons pas d’autre choix que de rester. Si les tirs reprennent bien sûr, nous devrons fuir».
Peu d’espoir, juge enfi n M. Ou-yang: «Maintenant que Kokang est occupé, et que les tanks sont là, il n’est pas possible d’éviter la guerre.»
Les victimes d’empoisonnement au plomb menacées par le gouvernement chinois
Des rejets industriels ont empoisonné des milliers d’enfants dans la ville de Wen Ping, agglomération de Wu Gang dans la province de Hunan. Alors que la plupart des malades atteints de saturnisme n’ont toujours pas accès aux soins, les autorités locales ont choisi d’arrêter les parents des enfants victimes en les accusant d’être des Falun Gong.
Un habitant de la ville, parlant sous couvert d’anonymat, explique: «Les gens ont été arrêtés. Ils disent que c’est à cause du Falun Gong, mais c’est faux. Il n’y a pas de Falun Gong ici. Ils ont arrêté les gens et fabriqué une raison. Ils sont venus les arrêter et nous ont dit de ne pas créer de problèmes. Les hauts niveaux du gouvernement ont envoyé des messages dans ce sens. Mais ils ne s’occupent de rien. Depuis le début, nous sommes très en colère. C’est nous les paysans qu’ils menacent le plus.»
Quatre usines métallurgiques opèrent à Le Shi, le village voisin de Wen Ping. C’est lors d’un examen hospitalier au mois d’août que les parents ont découvert que les enfants souffraient de saturnisme avancé.
Mme Dai, une habitante, témoigne: «Même l’eau est noire. Personne n’ose la boire ici, les gens disent que c’est du suicide». Un autre habitant, M. Xiao, confirme: «Il y a plus de cinq kilomètres carrés affectés, et de nombreux villages. Dans quatre villages voisins, on s’est occupé des gens, mais pas dans le nôtre. Si les gens font des tests sanguins eux-mêmes, ils doivent aller dans des centres qui ont déjà reçu des instructions par le gouvernement. Et alors on les accuse d’être des Falun Gong».
Les Chinois connaissent tous l’injustice commise par le Parti communiste envers le Falun Gong, méthode traditionnelle bouddhiste non violente et apolitique persécutée par le régime depuis le 20 juillet 1999. Ils savent tous aussi les méthodes inhumaines utilisées par la police pour torturer et tuer les pratiquants. C’est pourquoi sans doute ils croient pouvoir dissuader les Chinois de toute protestation en brandissant la menace de les accuser de pratiquer le Falun Gong.
Détention prolongée pour les membres de l'association Fanlan
Les membres fondateurs de l’association Fanlan, un groupe démocrate guidé par la pensée de Sun Ya-Tsen (Nation, Démocratie, Peuple), ont été emprisonnés cet été, après plusieurs années de répression de leur groupe constitué en 2004. Les deux frères Xie Fulin et Xie Shulin ont par exemple été arrêtés fi n juillet et accusés de vol. Ce n’est que récemment qu’ils ont pu rencontrer leur avocat à qui ils ont confi é avoir été frappés. Cinq autres activistes du mouvement dans la province de Hunan ont également été arrêtés à l’approche de la fête nationale chinoise du 1er octobre. «C’est un avertissement», dit Li Dongzhuo, un membre du mouvement. «Ils nous disent: le 1er octobre approche, vous feriez mieux de la fermer.»
Les conséquences d'une plainte pour torture
Après la mort il y a six mois en camp de rééducation de Jiang Xiqing, un homme de 66 ans de la ville de Chongqing, sa famille a saisi la justice en affirmant que le vieil homme avait été torturé à mort. L'avocat de la famille, victime d'un passage à tabac, a rapidement choisi d'abandonner l'affaire et les pressions sur la famille se sont intensifiées. D'abord subitement renvoyée de son travail, le 28 août, la fille de Jiang Xiqing, Mme Jiang Hong, a été arrêtée par la brigade de sécurité nationale du district Jiangjing de la ville. On est depuis sans nouvelles d'elle. L'épouse de Jiang Xiqing, Mme Luo Zehui, a elle été condamnée à huit ans de prison et est détenue dans la prison pour femmes de Chongqing.
Démolition et coups de matraque à Nanning
Fin août, les habitants du complexe immobilier 23 du district Xingning de la ville de Nanning ont dû faire face à une «équipe de démolition» de 400 personnes armées de matraques et battes de baseball ont envoyé une dizaine de personnes «non coopératives» à l'hôpital avant de détruire le bâtiment.
Les blogueurs locaux accusent la China Tobacco Guangxi Industrial Corporation d'avoir agi de concert avec des fonctionnaires locaux sous le prétexte de «rénovation des infrastructures» pour s'approprier illégalement des terrains convoités depuis 2003.
Plus de 60 foyers ont refusé de signer les compromis d'expulsion, considérant qu'ils ne sont que le résultat de la corruption des autorités municipales.
Un site candidat au «patrimoine mondial» plombé par la pollution
En pleine visite de présélection aux procédures d'inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO, les autorités de la ville de Langshan ont vu plus de 70 villageois manifester contre la pollution au plomb provoquée par une petite entreprise locale. Une centaine d'enfant de ce village de la province de Hunnan sont victimes de saturnisme sans qu'une solution ait été apportée par les autorités locales. «Ils ne nous dont donné aucune réponse», s'indigne un villageois. «Nous allons maintenant devoir aller au gouvernement provincial, ou même à Pékin.»
Source disponible à :
http://www.lagrandeepoque.com/LGE/Header/Aujourdhui-en-Chine-19.09.2009.html
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