Les récents déboires de Pepsi dans la province de Sichuan sont un rappel dégrisant que lappartenance au WTO nest pas un substitut à lautorité de la loi.
Quelques années après chaque boom dinvestissement de la Chine, une nouvelle fournée dhistoires dhorreur émerge inévitablement. Lune delle raconte à peu près ceci. Une compagnie occidentale établit une usine en participation pour manufacturer ses produits sur le marché intérieur. Tout va bien jusquà ce quelle remarque que son partenaire local a volé sa technologie et monté une usine identique juste à côté...
Non seulement la multinationale découvre que sa marchandise est compromise par des produits bon marché et contrefaits sortant à flot de la porte à côté. Mais lorsque les conciliateurs débarquent de lavion de Beijing, ils découvrent que le compte en banque de lentreprise a été nettoyé, et que les travailleurs locaux se sont retournés contre eux. Le recours légal est impossible parce que le partenaire renégat est le meilleur ami du maire, du chef de la police et du juge du tribunal de la région. De plus grosses compagnies confrontées à cette situation cherchent de laide auprès de leur ambassade. De plus petites sen vont habituellement abandonnant tout.
Lhistoire de Pepsi en chine est un classique du genre. Il a investit 500 millions de dollars US dans le pays au cours des 20 dernières années, et na pas encore fait de profit. La compagnie dit quelle espère arrêter dans les quelques années qui viennent. Autre part on appellerait ça de la démence , mais cest ce quon appelle en Chine un « investissement à long terme ».
Pepsi a monté son entreprise en participation dans le Sichuan en 1994, à lépoque où le gouvernement fournissait des partenaires en participation pour de gros projets. Cest comme ça quils se sont associés avec un partenaire ayant peu à voir avec les boissons non alcoolisées le Bureau Local de Administration dEtat des Films, Radios et Télévisions, le ministère qui régule les médias de Chine.
A présent Pepsi prétend que le président de lentreprise, Hu Fengxian a dépensé dans de luxueuses voitures et des vacances en Europe sans son accord. Il soupçonne aussi que les fonds ont été raclés en gonflant le coût des campagnes de marketing. Monsieur Hu nie les accusations. Mais la dispute est devenue si amère que les employés de la compagnie locale ont menacé les cadres de Pepsi de venir visiter lusine et dinspecter ses comptes.
Comme les tribunaux en Chine sont souvent corrompus, la plupart des compagnies Occidentales exigent que leurs contrats avec des partenaires chinois incluent une provision pour un arbitrage international. Pepsi ne fait pas exception, et il a maintenant porté laffaire du Sichuan devant une commission denquête à Stockholm. Mais même si les arbitres favorisent la compagnie américaine, elle devra quand même aller dans les tribunaux locaux pour faire appliquer le jugement. Et même si cela arrive, M. Hu peut ne pas sy prêter, auquel cas Pepsi sera à la merci dune autre juge chinois.
Certaines multinationales entrant en Chine essaient à présent déviter les pièges des partenaires dentreprises en participation malhonnêtes en établissant des entreprises étrangères qui sadministrent entièrement elles-mêmes, connues sous le nom de « Woofies ». Mais obtenir une terre pour une usine est difficile sans partenaire local. Les bureaux du Gouvernement qui fournissent lénergie essaient souvent dexploiter le,nouveau venu.
Beaucoup de choses ont été faites concernant limportance du guanxi ou connexion, pour contourner lanarchie de la Chine. Mais il faut un genre spécial de guanxi pour trouver un partenaire qui joue franc-jeu. Un consultant spécialisé dans ce domaine nous a un jour raconté que la seule méthode fiable était de commencer avec quelquun dont vous savez quil est honnête, et de demander de répondre de lhonnêteté du partenaire potentiel. Ça peut paraître absurde, mais dans un environnement où il faut se méfier de tout le monde, il ny a pas dautres moyen de trouver quelquun en qui croire.
Après que sa dispute au Sichuan soit résolue, Pepsi espère trouver un nouveau partenariat basé sur lobservation de la loi et de lordre, la confiance mutuelle et la prise de décision transparentes. Mais vingt années dexpérience en Chine devraient avoir enseigné à Pepsi que de tels partenaires sont rares. Les tribunaux de Chine protègent souvent les fraudeurs plutôt quils ne les punissent. Sans une réforme solide du système judiciaire, nous nous attendons à ce que dans deux ou trois ans il y ait des histoires de multinationales venues faire fortune en Chine en 2002, dont les espoirs ont été anéantis par une marché sur lequel les règles les plus élémentaires pour faire des affaires ne sont appliquées que sporadiquement.
Dow Jones
Traduit de l'anglais.
Cette histoire se trouve à : http://www.theage.com.au/articles/2002/08/22/1029114163318.html
Posting date: 8/30/2002
Original article date: 8/29/2002
Category: News & Media Reports
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