Confucius disait “Un homme bienveillant ne s’inquiète pas, un érudit n’est pas embarrassé et un homme courageux n’a pas peur.“ Mais le courage ne signifie pas être obstinément insouciant ou combatif. Le "Courage" est plutôt lié à la 'cultivation' de la vertu et de la moralité. Confucius a reconnu que son disciple Zilu était assez courageux, mais il lui a conseillé de toujours garder le sens de la justice, de pair avec le courage. La bravoure n’a pas de valeur sans le sens de la droiture. Oublier la droiture en faveur du profit ou ne rien faire quand la justice le voudrait ne peut pas être appelé le véritable courage. Le courage qui se conforme à la moralité a toujours été une vertu hautement recommandée dans la culture traditionnelle chinoise.
Shijing (Le livre des Odes) , Daya (Les grandes Odes) et Shumin (Les gens ordinaires) affirment " Ne pas consommer le doux, ne pas recracher le difficile, ne pas tourmenter les faibles et les sans défense et ne pas avoir peur des despotes et des gens de pouvoir. " [Traduction non officielle]. Ce poème a été composé pour vanter et accompagner à la bataille le fameux général Zhong Shanfu de la dynastie Xizhou. L’idée générale du poème est qu’on ne doit pas être facilement tenté par les choses douces et tendres, ne pas rejeter les choses difficiles, ni intimider les faibles et être intimidés par les forts. Le poème bénit le général, clamant qu’il n’échouera pas à faire appliquer le décret impérial, qu’il parviendra à arranger les discussions entre les seigneurs de la guerre et qu’il apportera le confort au peuple. Cela exprime de l’admiration pour une grande moralité et pour le courage de s’abstenir de bafouer et de faire pression sur le modeste et le faible tout en ne craignant ni le danger ni les puissants.
Dans les annales de Aigong du livre Zuo Zhuan, 16e commentaire, “ Le courage est dirigé par la droiture ” signifie que ce n'est qu'en adhérant à la moralité et à la droiture qu'on peut parler de courage. Le ”courage” doit être basé sur ”la compassion et la droiture”
Confucius parle souvent de la question du courage. Il dit, “ Un homme bienveillant ne s’inquiète pas, un érudit n’est pas embarrassé et un homme courageux n’a pas peur.“ (“Lun Yu“ – [Les entretiens de Confucius] – Xianwen [Questions fondamentales]). D’après Confucius, il existe trois qualités qu’un homme bon doit posséder et qui sont également l’état humain parfait. Une personne bienveillante et morale va traiter les autres avec gentillesse et générosité ; c’est pourquoi elle ne connaît pas l’inquiétude. Une personne avisée peut distinguer le bien du mal, elle ne sera donc pas embarrassée. Quelqu’un de courageux n’aura pas peur de faire face à des calamités, donc il n’a rien à craindre. Quelqu’un possédant simplement une seule de ses qualités est déjà difficile à trouver, mais il est encore plus difficile de trouver quelqu’un qui possède les trois. Confucius disait avec candeur qu’il ne pouvait pas non plus accomplir les trois. Mais son disciple Zi Gong disait " Le Maître parle de lui-même", ce qui voulait dire que ce n'était que la description que Confucius faisait de lui-même. Dans l’esprit de son disciple, Confucius était l’incarnation de la bienveillance, de la sagesse et du courage. S’il ne possédait pas ses trois qualités, qui les possédait ?
Confucius disait également " Une personne bienveillante à certainement du courage, mais une personne courageuse n’est pas nécessairement bienveillante " ("Lun Yu - Xianwen"). Cette déclaration exprime la relation entre "la bienveillance" et "le courage". Une personne bienveillante sera sûrement courageuse pour une cause juste, sacrifiant même sa vie pour cela et c’est cela le vrai courage. Certaines personnes peuvent sembler très courageuses, mais pas dans le but de chercher la justice. Cela peut se réduire à un éclat émotionnel, pas nécessairement avec le cœur de prendre soin des autres et la gentillesse.
Confucius disait aussi : " Celui qui n’agit pas pour une juste cause lors d’une confrontation n’a pas ce qu’on appelle du courage " (" Lun Yu - Weizheng" [Pour le gouvernement]) Lorsqu’une personne ose ne pas faire face au défi qui lui était destiné c’est un signe de lâcheté. Cette affirmation illustre la relation entre la droiture et le courage. Ne rien faire pour une cause juste n’est pas seulement un signe de lâcheté, c’est également une grande honte. Faire face aux défis avec noblesse et pour une juste cause est un comportement qui est beaucoup admiré dans la culture traditionnelle chinoise.
En fait le courage tel qu’en parle les anciens est proche de la morale et de l’éthique. Dans son Dialogue de Li Hou l’auteur célèbre Su Shi de la dynastie des Song a critiqué le genre de bêtise qui pousse à se bagarrer dans un excès de rage. Il fait les louanges de ceux qui avec des aspirations visionnaires ont été capables d’endurer les humiliations, et croit qu’ils sont très courageux. Il dit "Ce sont eux qui sont vraiment courageux, ceux qui n’ont pas peur de faire face à une calamité soudaine et qui n’enragent pas face aux actes gratuits. " Cela signifie qu’il existe au monde des gens très courageux, à qui les catastrophes imprévues ne font pas peur, que les injustices ne font pas enrager, comme HanXin de la dynastie des Han qui a du ramper entre les jambes d’un brigand lorsqu’il était jeune. S’il n’avait pas été capable d’endurer cette humiliation et avait décidé de tuer le voyou, comment aurait il put atteindre le succès plus tard ? C’est ainsi que l’on voit que lorsque c’est nécessaire, endurer est le choix sage d’une personne courageuse.
Zhu Jia classe le courage en “ courage mesquin " et en " grand courage ". Il dit dans son livre (annotation au sujet des strophes du quatrième livre – Annotation au sujet de Meng Zi) " Le courage mesquin est le résultat de l’exaltation, et le grand courage est issu des principes justes et de la raison ". Il veut dire que le courage mesquin est impulsif, alors que le grand courage est basé sur la moralité et les principes justes.
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