The Epoch Times
Première et deuxième parties :
http://fr.clearharmony.net/articles/200506/20537.html
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M. Hao Fengjun - ex officier du 610 du PCC Qui a déserté s’enfuyant vers l’Australie (Photo ©The Epoch Times) |
Ma sympathie pour un vieux scientifique a tout déclenché
Juste après le Nouvel An de l’année 2004, au Bureau de la Sécurité d’Etat où je travaille nous avons reçu une instruction spéciale. Quatre ou cinq policiers, dirigés par le chef du Bureau 610, Shi He, se sont rendus dans la ville de Shijiazhuang dans la province de Heibei pour s’occuper d’une «affaire » spéciale. Quand ils sont revenus, j’ai vu un homme aux cheveux blancs, suspendu par des menottes dans la salle d’interrogatoire. Plus tard j’ai appris qu’il s’agissait d’un haut fonctionnaire de la province de Heibei du nom de Jing Zhanyi. L’idée était de montrer au monde combien ce fonctionnaire regrettait de s’être impliqué dans les affaires du Falun Gong.
Ce jour là, alors que l’interrogatoire était minutieusement mené, je me trouvais derrière la porte. J’ai entendu le directeur adjoint du Bureau de la Sécurité d’Etat, Zhao Yuezeng dire à Jing Zhanyi qu’ils réduiraient sa peine s’il voulait bien lire quelques phrases qu’ils avaient spécialement préparées pour lui mais que s’il refusait il serait accusé de trahison et ferait face soit à une condamnation à vie ou il sera fusillé par un peloton d’exécution. Le pauvre vieil homme a cédé à leurs requêtes et est allé à la télévision critiquer le Falun Gong avec leurs mots. Puis ils l’ont condamné à sept ans de prison.
La journaliste m’a vu au moment où elle quittait la salle d’interrogatoire et a voulu que je fasse des commentaires, espérant sans doute que je ferais des commentaires soutenant la situation. Mais à sa grande déception je lui ai dit « Ce ne sont que des mensonges, n’est ce pas ? » et je suis parti la laissant sur place sous le choc.
Mon commentaire à cette journaliste m’a valu beaucoup de tracas. Deux jours après l’incident, le directeur adjoint Zhao Yuezeng est venu me voir et m’a demandé ce que j’entendais par « mensonges ». Sans mâcher mes mots je lui ai demandé « Pourquoi avez-vous menacé Jing Zhanyi ? » Il a tapé sur la table et a dit que je me révoltais. Je savais dans mon cœur que se quereller avec lui équivalait à jeter un œuf sur de la pierre, aussi suis-je resté silencieux. Il a dit que je devrais me remettre en question et écrire une auto critique avant de retourner à mon poste.
Je fus alors gardé dans une cellule d’isolation dans la 7ème division du Bureau de la Sécurité d’Etat, où il y a des cellules de confinement destinées spécialement aux policiers. Au moment où je suis entré dans la cellule j’étais complètement désespéré.
Ce fut la première et la dernière fois que j’ai été enfermé dans une cellule. La cellule de 10 mètres carrés n’avait aucune fenêtre. Une ampoule pendait à une corde au plafond et restait allumée vingt quatre heures sur vingt quatre, et les toilettes qui se trouvaient dans un coin émettaient une puanteur constante. Le mois de février est extrêmement froid à Tianjin, mais il n’y avait pas de chauffage dans la cellule. J’ai vécu pratiquement un mois dans ces conditions. Quand je suis sorti de la cellule, mes oreilles et mes mains étaient blessées par la température glaciale : mes mains étaient enflées alors que du pus sortait constamment de mes oreilles. Pendant ces trente jours je n’ai pas eu le droit d’appeler ma famille, même pas une seule fois. J’ai été tourmenté physiquement et moralement par ces gens jusqu’au stade de l’effondrement. Malgré ça je n’ai pas écrit un mot de repentir. Finalement un jour j’ai été libéré sans explication. Plus tard j’ai su qu’ils essayaient de cacher cet incident de peur que je révèle qu’ils torturent les pratiquants du Falun Gong et d’autres scandales.
Après ma libération j’ai été muté à la salle du courrier, délivrant des journaux et du courrier et faisant différentes tâches jusqu’à ce que je me sauve à l’étranger. Ma fiancée a beaucoup souffert alors que j’étais en cellule d’isolement. Elle sentait que quelque chose clochait mais quand elle, ma mère et mon frère ont appelé le bureau pour demander après moi, ils leur ont dit que j’étais en voyage d’affaire. J’ai eu le cœur brisé quand j’ai appris cela. Ils sont tellement manipulateurs qu’ils arrivent même à mentir à la famille de leurs propres employés !
Ma fuite vers la liberté et la démocratie
Normalement en Chine les fonctionnaires de police ne sont pas autorisés à aller à l’étranger. S ils vont à l’étranger c’est après une période de « préservation de secrets » qui pour un fonctionnaire du Bureau de la Sécurité d’Etat est égal à au moins à cinq ans après sa démission. Sinon on est traité comme coupable de trahison. En conséquence obtenir un passeport a été pour moi un véritable problème car je ne voulais pas alerter mon unité de travail. J’ai eu recours à un ami qui a changé les détails de mon unité de travail sur mon certificat familial et j’ai pu avoir un passeport facilement.
En février 2005 j’ai enfin obtenu un visa pour l’Australie. J’ai commencé à préparer mon voyage. Je suis allé à l’aéroport de Beijing à 9h00 du matin le 14 février et j’ai pris un avion le même jour pour Shenzhen, espérant passer la douane et arriver à Hong Hong à 18h30.
Alors que j’attendais de passer le contrôle de frontière à Shenzhen, j’avais peur d’être fouillé parce que j’avais sur moi un grand nombre de dossiers enregistrés sur mon MP3 contenant des informations sur la persécution organisée du Falun Gong par le gouvernement chinois. J’ai appelé ma famille et leur ai dit que si je ne les appelai pas vers 19h30, cela voudrait dire que je n’avais pas pu passer le contrôle de frontière et que j’étais en danger.
C’est en tremblant que ma fiancée et moi-même sommes montés dans l’avion de Hong Kong pour l’Australie. C’est avec un grand soulagement que nous avons atterri le 15 février, sur une telle terre de beauté, de liberté et de démocratie.
Maintenant mon unité de travail a compris que j’étais parti et ils ont commencé à faire pression sur ma famille pour qu’ils me convainquent de retourner. Ils ont promis « qu’ils s’occuperaient de tout » si je retourne en Chine. Le plus dur c’est qu’ils trompent et menacent aussi la famille de ma fiancée. Je sais que nous ne devons pas retourner. Ils utiliseront les moyens les plus méprisables pour traiter avec nous. J’ai envoyé une lettre de démission à mon unité de travail mais ils ont refusé de l’accepter et ont préféré me licencier. Ils ont aussi menacé ma fiancée et moi-même à travers nos familles, « ne racontez pas de bêtises » ou les choses iront mal pour nos familles en Chine.
Ni ma fiancée ni moi-même ne pouvons téléphoner à nos familles parce que les téléphones sont sur écoute. Le seul moyen que j’ai pour communiquer avec la famille est d’appeler mon frère à son bureau. Au téléphone mon frère ne parle jamais de la situation de la famille mais il essaie seulement de me réconforter en disant que tout va bien. Pourtant je sais qu’ils font face à des difficultés et au danger. Je me sens vraiment mal de voir les épreuves que je fais subir à nos deux familles. Je ne sais si nous nous reverrons un jour.
Inspiré par les “Neufs Commentaires” et la défection de Chen Yonglin j’ai décidé de me lancer
Je suis tout à fait certain que le gouvernement chinois ne laissera jamais ma famille et moi-même tranquilles. Depuis que je suis arrivé en Australie j’ai lu les Neufs Commentaires et j’ai été profondément touché. Parmi les articles et les événements mentionnés dans les Neufs Commentaires j’en ai vu certains et pas d’autres. Mais les citoyens chinois ordinaires ne pourront jamais voir ces articles. Les Neufs Commentaires exposent les aspects noirs de la Chine basés sur des faits. Après les avoir lus j’ai ressenti l’urgence d’en sortir.
Il y a quelques jours, à une manifestation en mémoire du massacre du 4 juin, j’ai appris que Chen Yonglin ex Consul général chinois en Australie a révélé ouvertement en public l’infiltration du gouvernement chinois à l’étranger. Cela m’a profondément inspiré. J’ai pensé que Chen Yonglin en tant que diplomate du régime communiste chinois avait fait un choix courageux et j’ai été fier de lui, ce qui m’a incité à faire un pas en avant pour soutenir Chen Yonglin par ma propre action.
Je suis heureux d’avoir trouvé une harmonie de nouveau dans ma vie. Je crois fermement que la poursuite de la justice est le but perpétuel de ma vie.
Je remercie ma famille et la famille de ma fiancée de nous avoir donnés du courage et de la force. Je remercie aussi tous les gens bienveillants qui nous ont aidés.
Traduit de l’anglais sur :
http://clearwisdom.net/emh/articles/2005/6/15/61900.html
Version chinoise disponible :
http://epochtimes.com/gb/5/6/9/n949297.htm
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