La Grande Epoque - Deux pays… un système ? Chine et Singapour

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Yue Zhang
La Grande Époque
Le 3 mai 2005

Ng Chye Huay et Cheng Lujin avec leur avocat Alfred Dodwell. Photo de La Grande Époque

Le 27 avril 2005, Singapour est devenu le seul pays au monde (en dehors de la Chine communiste) à emprisonner des pratiquants de Falun Gong.

Pour mémoire, le 20 juillet 1999, Jiang Zemin, le chef du Parti communiste chinois (PCC) d'alors, a interdit le Falun Gong et lancé une répression violente à l'encontre des pratiquants de cette méthode de qigong. Depuis, des milliers de gens ont été tués sous la torture et autres mauvais traitements, des centaines de milliers ont été enfermés dans des camps de travaux forcés. Pour révéler ces crimes, 2 pratiquantes de Falun Gong à Singapour, Ng Chye Huay et Cheng Lujin, ont distribué des tracts et des VCD dans des jardins publics, à l'instar des pratiquants de plus de 60 pays, dont la France.

Le 27 avril 2005, la Cour de Singapour les a condamnées à des amendes de 20 000 $ et 24 000 $ pour « rassemblement sans autorisation » et « possession et envoi à la police de VCD non-autorisés » Considérant le verdict injuste, elles refusent de payer les amendes et font appel du jugement. Ainsi elles ont été emprisonnées pour une durée qui pourrait aller jusqu'à 24 semaines. Mme Cheng a demandé à voir son bébé de 6 mois, mais sa demande a été refusée par la police.

Alors, pourquoi un verdict si sévère ? Hu Ping, célèbre dissident chinois, rédacteur en chef du magazine Printemps de Pékin a déclaré: « Le traitement de cette affaire par le gouvernement de Singapour est totalement déraisonnable et n’a aucun fondement légal. Le verdict lui-même est illégal. La vraie raison qui sous-tend cette affaire est la pression du régime chinois … »

Singapour est connue pour ses lois sévères, ce qui pourrait lui donner l’image d’un pays de droit. En réalité, son gouvernement ne permet à aucun individu ni à aucun groupe de remettre en question son autorité. En d’autres termes, les lois de Singapour sont au service du gouvernement. Pendant l’élection en 1996, des dirigeants du parti au pouvoir étaient présents à des points de vote. Un parti opposant a déposé une plainte, car la loi interdit la présence de candidats à moins de 200 mètres des points de vote. Suite à l'intervention du dirigeant Lee Kuan Yew et son fils Lee Hsien Loong, le procureur général a déclaré que le comportement des dirigeants au pouvoir n’était pas illégal. Lee Kuan Yew est aussi le seul dirigeant étranger qui exprime ouvertement sa sympathie à l'égard de Deng Xiaoping sur le massacre des étudiants à Pékin en 1989, il n'hésite pas à défendre le régime en prétendant qu'il est bon de « tuer 200 000 personnes pour garantir 20 ans de stabilité ».

Des observateurs indiquent qu'à Singapour, avant le 20 juillet 1999, les activités de Falun Gong étaient fréquentes et libres. Aucune autorisation n’était nécessaire. Mais, quand la persécution a commencé en Chine, les médias de Singapour, contrôlés par le gouvernement, se sont fait l'écho de la propagande chinoise diffamant le Falun Gong ; une demande d’autorisation est devenu nécessaire et souvent refusées que ce soit pour les activités ou la distribution gratuite de VCD révélant la persécution qui a lieu en Chine. Alors que la police intervient rarement contre la vente de VCD à caractère violent et pornographique.

Pendant l’audience, la juge a déclaré : « Qu’il y ait persécution en Chine ou non, que la persécution existe ou non, que vos propos soient justes ou non, tout cela ne compte pas. Si vous continuez à montrer les exercices de Falun Gong, distribuer des tracts et VCD sans autorisation, nous vous intenterons un procès. »
Ling Feng, un critique politique a souligné : « Depuis toujours, le gouvernement de Singapour cherche à satisfaire les exigences de Pékin. D’une part, il a peur du PCC ; d’autre part, c’est un régime similaire à celui du PCC. Aussi, le gouvernement de Singapour considère le Falun Gong comme une menace, car c’est un pays dictatorial ayant la même mentalité que le PCC : contrôler et manipuler la pensée des gens par la force. »

Un autre dissident vétéran, Xu Wenli, Président du Parti démocrate chinois, souhaite que les pratiquants de Falun Gong continuent leur combat dans ce procès afin d’obtenir justice par voie légale.

Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.

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