Le Parti communiste chinois (PCC) compile les données informatiques des pratiquants du Falun Gong pour suivre leurs moindres mouvements, surveiller leurs faits et gestes et restreindre leur liberté, et ce depuis longtemps selon des rapports de Minghui.org.
Le régime communiste installe par exemple des dispositifs électroniques de GPS sur les voitures, les vélos, les téléphones portables et même dans les poches des pratiquants du Falun Gong, toujours selon Minghui.
Entre autres mesures de surveillance, des caméras de surveillance sont posées aux alentour de leurs maisons, leurs données faciales sont systématiquement collectées, leurs empreintes digitales, et les charactéristiques vocales des individus, et même leur démarche, tout cela est analysé et stocké. En outre, le régime leur refuse l’octroi de passeports, les empêchant ainsi de sortir de Chine.
En tant que plate-forme d’information à destination des pratiquants du Falun Gong dans le monde, le site Minghui.org publie des articles sur la persécution de la pratique Falun Gong par le PCC en Chine. Il expose au grand jour les divers moyens de persécution plus horribles les uns que les autres que le PCC leur inflige, par exemple par le biais d’harcèlements incessants et systématiques, de traques, de détentions arbitraires, d’arrestations, de tortures. Le régime va même jusqu’à les tuer en les soumettant au prélèvement forcé de leurs organes.
Wu Shaoping, ancien avocat spécialisé dans les droits de l’homme en Chine et aujourd’hui résident américain, explique que le PCC a imposé une «surveillance de longue haleine» à l’encontre de tous ceux qui selon le Parti «menacent» son pouvoir, soit les dissidents, les activistes, les minorités ethniques et les pratiquants du Falun Gong.
«Le PCC a pour objectif de surveiller chacun des faits et gestes de ces personnes, non seulement en les traquant physiquement, mais aussi en surveillant leurs téléphones, leur internet et tout le reste », a déclaré M. Wu dans une récente interview accordée à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times.
Un avocat chinois qui a choisi de garder l’anonymat par crainte des représailles de la part du régime a qualifié cette surveillance par le PCC «d’illégale». Selon lui, les pratiquants du Falun Gong en Chine sont détenus dans «une forme de prison différente».
GPS sur les véhicules
Des dispositifs électroniques permettant de suivre et de positionner les pratiquants du Falun Gong auraient été trouvés cachés sur leurs véhicules, leurs téléphones portables et même dans les poches de leurs vêtements.
Le 10 août 2022, Zhang Ming, qui a 64 ans et qui pratique le Falun Gong dans la ville de Dandong, dans la province du Liaoning (nord-est), a été enlevé par cinq policiers de la région, devant son domicile. Minghui rapporte que l’un des policiers a reconnu avoir installé un dispositif de repérage sur son vélo.
En septembre 2022, trois pratiquants du Falun Gong de Zhucheng, dans la province de Shandong, ont constaté que leurs scooters électriques étaient tombés en panne au même moment. Ils ont emmené les scooters dans un atelier de réparation qui leur a dit qu’un petit dispositif de repérage magnétique avait été installé sous le siège arrière de chacun des trois scooters.
Le même mois, la police de la ville de Gaomi, dans la province de Shandong, a utilisé un dispositif de repérage similaire pour suivre des pratiquants du Falun Gong et a même enlevé plusieurs d’entre eux.
En 2019, à Shenzhen, une grande ville du sud de la Chine, Li Yuanqiang a découvert en lavant sa voiture qu’un dispositif de traçage avait été placé sous son véhicule personnel.
Le dispositif de traçage a été retrouvé sur la voiture de Li Yuanqiang (Minghui.org).
En mai et juin 2015, plusieurs pratiquants de la ville d’Enping, dans la province du Guangdong, auraient eux-aussi trouvé des dispositifs de traçage sur leurs voitures, vélos et cyclomoteurs électriques, et en septembre 2015, un pratiquant de Yantai, dans le Shandong, a également trouvé un système de positionnement de ce type à l’arrière de sa voiture, plus précisemment près du réservoir d’essence.
Le dispositif de localisation a été trouvé sur le véhicule d’un pratiquant de Falun Gong dans la ville de Yantai, dans la province de Shandong. (Minghui.org)
En 2004, un autre pratiquant a accidentellement trouvé dans une poche de sa veste un petit appareil électronique de la taille d’un ongle, qu’il soupçonnait d’être un dispositif d’écoute ou de repérage. Minghui a publié un avertissement de sécurité à l’intention des pratiquants du Falun Gong en Chine.
Bracelets électroniques imposés aux pratiquants du Falun Gong
Les pratiquants du Falun Gong seraient contraints de porter des bracelets de surveillance même lorsqu’ils restent chez eux.
Au cours du second semestre 2021, Si Deli, ancien artiste et professeur associé dans un musée de la ville de Xinyang, dans la province centrale du Henan, a été contraint de porter un bracelet de surveillance électronique par le personnel du bureau 610 de sa région.
Il a été enlevé à de nombreuses reprises depuis que le PCC a commencé à persécuter la pratique en 1999. Son domicile a été perquisitionné par la police locale et ses biens ont été confisqués.
Il a été détenu dans des camps de travail forcé à trois reprises et emprisonné trois fois. Au total, il a passé plus de 17 ans enfermé dans des prisons et des centres de détention chinois. Il a été libéré en 2021 après avoir purgé une peine d’emprisonnement de trois ans et demi. Le bureau 610 lui a alors imposé un appareil électronique et l’a menacé de « lui causer des ennuis » s’il le retirait.
Shi Qiaoyun, une pratiquante du Falun Gong âgée de 79 ans du comté de Xiangtan, dans la province méridionale du Hunan, a été contrainte de porter une montre électrique de surveillance du 26 mai au 25 août 2020. Le bureau 610 local l’a privée de la plupart de ses prestations sociales et ne lui a donné que 14 dollars par mois pour vivre. La police locale et les fonctionnaires n’ont cessé de la harceler et de fouiller son domicile, jusqu’à ce qu’elle décède de malnutrition, le 23 juin 2022.
En août 2015, Lui Hongqun et Peng Yueying, deux pratiquants du Falun Gong du comté de Renshou, dans la province chinoise du Sichuan, ont été contraints de porter un bracelet électronique au quotidien. La police locale a menacé de les mettre en prison s’ils retiraient le dispositif.
Le Bureau 610 est une agence secrète «extra-légale» créée en 1999 pour exécuter les ordres de la haute direction du Parti communiste chinois déterminé à « éradiquer » les pratiquants du Falun Gong.
Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une pratique spirituelle consistant en des exercices méditatifs et des enseignements moraux basés sur les principes de vérité, bonté et patience. En raison de ses bienfaits importants pour la santé, le Falun Gong a connu une grande popularité dans les années 1990, après sa diffusion auprès du public. On estime qu’entre 70 et 100 millions de personnes pratiquaient le Falun Gong à la fin des années 90.
Human Rights Watch a dénoncé cette utilisation de systèmes de métadonnées et de nuage par la police chinoise comme «une atteinte à la vie privée» et regrette que «la Chine ne dispose pas de protections exécutoires pour les droits à la vie privée contre la surveillance de l’État».
«La police en Chine n’est pas tenue d’obtenir une quelconque ordonnance du tribunal pour mener une surveillance, ni de fournir des preuves que les personnes dont elle collecte les données sont associées à des activités criminelles ou impliquées dans de telles activités. Les bureaux de police ne sont pas tenus de signaler les activités de surveillance à une autre agence gouvernementale ou de divulguer publiquement ces informations. Dans la pratique, il n’existe pas de protection efficace de la vie privée contre la surveillance gouvernementale», a déclaré le groupe de défense des droits de l’homme en 2017.
Autres mesures de surveillance
Le PCC a pris diverses mesures de surveillance pour restreindre la liberté des pratiquants du Falun Gong en Chine, selon Minghui.
Dans la ville de Chaoyang, dans la province du Liaoning, le palais de justice enregistre des vidéos des pratiquants, recueille leurs empreintes digitales et effectue des enregistrements audio de leur voix, qu’ils compilent en métadonnées liées aux technologies de reconnaissance faciale, vocale, et autres, notamment la façon de marcher. Les autorités obligent les pratiquants du Falun Gong à utiliser un téléphone portable qu’ils leur fournissent eux-même, et qui est connecté à leur propre système. Les pratiquants ne sont pas autorisés à quitter la zone locale assignée et sont tenus de se rendre au palais de justice pour signaler leurs différents déplacements au moins une fois par mois, en signant une déclaration écrite de leur empreinte digitale.
Fin 2021, les autorités ont modernisé le système de téléphonie mobile, qui affiche désormais des informations personnelles détaillées telles que le sexe et l’âge de la personne. Elles obligent également les pratiquants de Falun Gong à envoyer une photo d’eux, prise le jour même, par l’intermédiaire du téléphone portable officiel. En cas d’inspection par les autorités ou lors de journées jugées sensibles par le palais de justice, les pratiquants sont obligés d’envoyer leur photo deux fois par jour, en plus de recevoir des «visites de suivi».
Zhou Xiangyang, un pratiquant du Falun Gong dans la ville de Tianjin, dans l’est de la Chine, a été libéré en 2022 après avoir purgé sept années d’emprisonnement. Il est retourné chez ses parents dans le village de Matuo, dans le comté de Changli, dans la province de Hebei, dans le centre de la Chine.
(2ème G-2ème D) Les avocats chinois des droits de l’homme Zhang Zanning, Chang Boyang, Yu Wensheng, et Zhang Keke posent avec les mères des pratiquants de Falun Gong Zhou Xiangyang et Li Shanshan devant le tribunal populaire de Tianjin Dongli, en Chine, le 13 septembre 2016. (Epoch Times)
Ce n’est pas la première fois qu’il est emprisonné pour sa croyance dans le Falun Gong. En 2004, il a été condamné à neuf ans d’emprisonnement. Avant cela, et dès 1999, il a été détenu dans des camps de travail, plusieurs fois, et pendant des années. Il a subi des tortures insupportables dans ces camps et ces prisons.
M. Zhou a de nouveau été torturé pendant sa détention à la prison de Tianjin Binhai et ne pesait plus, à sa sortie en 2022, que 40 kilos.
Lorsqu’il a pu rejoindre le domicile de ses parents, les autorités locales ont dépensé plus de 20.000 euros pour installer 12 caméras de surveillance autour de la maison et près des maisons de son frère aîné et des parents de sa belle-sœur.
Les autorités du village ont également déployé trois ou quatre villageois à l’entrée du village pour l’empêcher de partir et pour refouler tout visiteur.
Cai Qiaoling, pratiquante du Falun Gong dans la ville de Kaifeng, dans la province centrale du Henan, a demandé un passeport à deux reprises en janvier 2023, en vain. Le 2 août, les autorités locales de l’immigration chinoise lui ont notifié qu’il lui était interdit de quitter le pays. Par la suite, une caméra de surveillance a été installée près de son domicile. Elle vit désormais sous surveillance.
D’anciens avocats chinois demandent qu’aucune puce électronique ne soit vendue au PCC
Selon Minghui, de janvier à octobre 2023, 1008 pratiquants du Falun Gong ont été condamnés à des peines d’emprisonnement ; de janvier à septembre, 166 pratiquants sont décédés des suites de la persécution. Minghui rapporte que ces chiffres sont très probablement bien inférieurs aux chiffres réels en raison de la censure du PCC.
Liang Shaohua, un ancien avocat chinois vivant actuellement aux États-Unis, explique que les responsables de ces crimes devront répondre de leurs actes.
«Le PCC contrôle le pays, comme dans le roman ‘1984’ de George Orwell», a-t-il dénoncé une entrevue accordée à l’édition chinoise d’Epoch Times.
Il ajoute que le Falun Gong est une «croyance complètement pacifique» et que les personnes qui suivent ces enseignements moraux de vérité, bonté, et patience ne devraient pas être la cible de persécutions.
M. Wu Shaoping demande au gouvernement dans l’état américain dans lequel il réside d’interdire toute vente de puces à la Chine.
«Mêmes les puces qui ne sont pas considérées comme des puces haut de gamme suffisent à répondre aux besoins du PCC en matière de dispositifs de surveillance et de technologie d’intelligence artificielle. Les États-Unis devraient interdire complètement la fourniture de puces à la Chine, les puces haut de gamme comme les puces bas de gamme », a suggéré M. Wu.
Qiao Song, Li Jiesi et Frank Fang ont contribué à cet article.
Source : The Epoch Times
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