Chercher le mal en nous: les anges de Dieu cherchent Satan dans le jardin d’Éden

Idées illustres et illustrations : les images de Gustave Doré
 
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Nous poursuivons avec le Paradis perdu de Milton et les images de Gustave Doré qui l’accompagnent. Dans l’épisode précédent de cette série, le Satan de Milton est tombé sur la création de Dieu : deux êtres humains, Adam et Ève, qui savourent les fruits du paradis. L’archange Uriel, qui a involontairement désigné la Terre à un Satan déguisé, se précipite vers l’archange Gabriel pour le prévenir du personnage suspect qui cherche la Terre


« C’est ce qu’il a promis ; et Uriel à sa charge/retourna » (IV. 589, 590), 1866, par Gustave Doré pour le Paradis perdu de John Milton. Gravure. (Domaine public)


Uriel avertit Gabriel

Il incombe à Gabriel de s’assurer que rien de mal ne pénètre dans le jardin d’Éden. Uriel s’approche de Gabriel et lui dit qu’un esprit est venu et a commencé à poser des questions sur la nouvelle création de Dieu. Uriel a montré à cet esprit où se trouvait la Terre, et l’esprit s’y est immédiatement rendu. À l’insu de cet esprit, Uriel a continué à observer, et Uriel a remarqué que l’apparence céleste de l’esprit a changé lorsqu’il est arrivé sur Terre : il n’avait plus l’air de venir du ciel.


Uriel pense que cet esprit possède peut-être des passions immondes et qu’il fait partie de la troupe bannie, c’est-à-dire des anges rebelles. Inquiet, il exhorte Gabriel à retrouver cet esprit potentiellement indésirable. Gabriel reconnaît qu’aucune créature terrestre ne serait capable d’entrer ou de sortir, mais il est possible qu’un esprit ait pu entrer, car les esprits fonctionnent selon des normes différentes. Gabriel assure à Uriel qu’il fouillera le jardin de Dieu pour s’assurer que rien ne s’y est introduit sans permission


Milton écrit :

« … À cette porte personne ne passe,
la vigilance ici placée, personne qui ne soit
bien connu comme venant du ciel : depuis l’heure du midi,
aucune créature du ciel ne s’est présentée :
si un esprit d’une autre espèce a franchi pour quelque projet
ces limites de terre, il est difficile, tu le sais, d’arrêter
une substance spirituelle par une barrière matérielle ;
mais si dans l’enceinte de ces promenades s’est glissé
un de ceux que tu dis, sous quelque forme qu’il se soit caché,
je le saurai demain au lever du jour. »

(Livre IV, lignes 85-)


À la recherche de l’esprit maléfique

« Ceux-ci se dirigent vers la charmille/À la recherche de celui qu’ils cherchaient » (IV. 798, 799), 1866, par Gustave Doré pour le Paradis perdu de John Milton. Gravure. (Domaine public)


L’illustration de Gustave Doré « Ainsi promit-il ; et Uriel à sa charge/retourna » dépeint le moment où Uriel informe Gabriel de l’esprit suspect qui a posé des questions au sujet de la Terre. Dieu a placé Gabriel dans une zone de rochers escarpés où le ciel et la terre se rencontrent, et c’est là qu’Uriel le trouve. Uriel et Gabriel sont les deux personnages placés en haut à gauche de la composition. Uriel pointe au loin et regarde Gabriel qui s’appuie sur son épée.


Sous Uriel et Gabriel, des anges sont assis et se font face dans des positions confortables. Bien qu’ils possèdent des armes de guerre, celles-ci ne sont pas prêtes à être utilisées. En fait, l’une d’entre elles est même mise de côté pour le moment, car les anges ne sont pas encore au courant de la nouvelle qu’apporte Uriel.


Entretemps, dans le jardin d’Éden, Adam et Ève se reposent sous le couvert des arbres que Dieu a choisis pour eux. Après avoir parlé avec Uriel, Gabriel demande à deux anges de fouiller le jardin :


« Ithuriel et Zéphon, de toute la vitesse de vos ailes,
parcourez ce jardin ; ne laissez aucun coin sans l’avoir visité,
mais surtout l’endroit où habitent ces deux belles créatures
qui dorment peut-être à présent, se croyant à l’abri du mal.
Ce soir, vers le déclin du soleil, quelqu’un est arrivé ;
il dit d’un infernal esprit lequel a été vu
dirigeant sa marche vers ce lieu (qui l’aurait pu penser ?),
échappé des barrières de l’enfer et à mauvais dessein sans doute :
en quelque endroit que vous le rencontriez, saisissez-le et amenez-le ici. »

(Livre IV, lignes 91-)


Dans l’illustration de Gustave Doré intitulée « Ceux-ci se dirigent vers la charmille/À la recherche de celui qu’ils cherchaient », les deux anges, Ithuriel et Zéphon, sont représentés volant dans le ciel au-dessus du grand mur de verdure, dans le jardin où Adam et Ève se reposent. L’un des anges porte une lance et l’autre une épée, ce qui suggère qu’ils sont prêts à se défendre et à détruire l’esprit qu’ils cherchent si nécessaire. Les deux anges se regardent et désignent l’endroit où ils pensent que l’esprit maléfique pourrait se trouver.


Ce qu’il faut retenir

Utilisons cette partie de l’histoire de Milton et l’illustration de Gustave Doré pour examiner le fonctionnement interne de nos âmes : comment pouvons-nous affronter l’esprit mauvais qui est en nous ? Le jardin d’Éden est le jardin de Dieu et il a été créé pour abriter la création de Dieu, qui comprend l’image divine et l’esprit des êtres humains. Dieu a également placé des êtres angéliques autour du jardin pour le protéger de l’esprit maléfique.


Lorsque l’on soupçonne que quelque chose de mauvais a trouvé le chemin d’un endroit où il n’a pas sa place, les anges gardiens, qui exécutent la volonté de Dieu, cherchent l’esprit mauvais pour l’éradiquer. Ils ne fuient pas et ne se cachent pas de l’esprit parce qu’il est mauvais, et ils ne l’ignorent pas. Au contraire, ils se tournent vers lui et enquêtent sur lui et ses allées et venues.


Si nos âmes sont conçues pour ressembler à des êtres divins, ne devrions-nous pas, nous aussi, rechercher et éliminer l’esprit mauvais qui est en nous ? Lorsqu’il se fraie un chemin dans le jardin de nos âmes, devons-nous, comme les anges qui servent Dieu, nous tourner volontairement vers lui, le trouver et le remettre en question ?


Gustave Doré était un illustrateur prolifique au XIXe siècle. Il a illustré certains des plus grands classiques de la littérature occidentale, notamment La Bible, Paradis perdu et La Divine comédie. Dans cette série, nous allons nous plonger dans les pensées qui ont inspiré G. Doré et les images que ces pensées ont suscitées.

Eric Bess pratique l’art figuratif et est actuellement en doctorat à l’Institute for Doctoral Studies in the Visual Arts (IDSVA).


Source : Epoch Times

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