Fahui européen 2022 -Cultiver dans une situation de guerre

(Clearharmony.net) Je suis de la ville de Kharkiv, en Ukraine.

Tôt le matin du 24 février 2022, j'ai été réveillée par des explosions d’obus. J'ai pensé que la guerre avait dû éclater, je me suis plainte que cela perturbait mon sommeil et me suis rendormie. Je n'ai pas réalisé immédiatement la gravité de la situation. Ma prise de conscience s'est faite progressivement.

De la confusion à la recherche de moyens pour expliquer la vérité

Dès le premier jour, les troupes russes ont commencé à bombarder Kharkiv avec toutes sortes d'armes, en visant notamment entre autres, les infrastructures. Presque immédiatement, l'électricité a été coupée dans notre région pendant quelques jours. il n'y avait donc ni internet ni communication mobile. Quand tout a été rétabli, j’ai appris que la plupart des pratiquants de Falun Gong de Kharkiv avaient évacué la ville. Cela m'a bouleversé plus que tout et m'a attristé aux larmes. J'étais déçue de voir que notre groupe actif et amical s'était désintégré.

Il y avait une certaine confusion. Je n'avais pas l'intention de quitter Kharkiv. Mais j'ai pensé à ce que le Maître nous demandait de faire. Nous avions nos activités quotidiennes habituelles dans le centre-ville, la collecte de signatures pour la pétition endccp... Alors comment faire les trois choses dans des conditions de guerre?

Maître a dit :

« …ne vous laissez pas influencer, même si la société est agitée, cela ne doit pas changer la mission des disciples de Dafa. » (A la Conférence de Fa de Taïwan 2021)

Dès le premier jour de la guerre, la ville de Kharkiv (qui compte 1,5 million d'habitants) a été paralysée. Toutes les entreprises ont cessé leurs activités, la circulation a été coupée, le métro a été utilisé comme abri anti-bombes et les magasins ont été fermés, à l'exception de quelques épiceries et pharmacies.

Il me restait quelques journaux contenant des informations sur Dafa. J'ai commencé à sortir dans la rue, à approcher les gens qui faisaient la queue aux pharmacies et à leur dire qu'il existait une pratique appelée Falun Gong qui enseignait à être calme et en bonne santé sans médicaments. Les gens prenaient les journaux, mais sans enthousiasme. Ils avaient le regard vide et semblaient perdus.

Au bout de deux semaines, j'ai appris qu'il y avait deux pratiquants vietnamiens en ville qui conservaient tous nos documents d'information. Cela m'a encouragé.

Ensemble, nous avons commencé à sortir et à distribuer nos journaux. Kharkiv était la cible de bombardements continus. Les habitants de la ville restaient cachés dans les abris et ne sortaient que pour chercher de la nourriture. Ne sachant pas combien de temps nous avions encore devant nous, chaque jour nous marchions pendant quatre ou cinq heures sur des routes glissantes, par des températures inférieures à zéro, pour essayer de distribuer des informations sur Dafa à autant de personnes que possible dans les files d'attente devant les magasins ou devant les stands d’aide humanitaire.

Plus tard, lorsqu'il est devenu évident que la guerre allait se prolonger, nous avons décidé de faire les exercices de Falun Gong à l'extérieur pour pouvoir parler à plus de gens. Et eux, comme je l’ai déjà dit, ne sortaient que pour acheter de la nourriture, de sorte que nous faisions les exercices à un emplacement où se tenaient un petit marché et plusieurs épiceries.

Amélioration de soi. Nouvelles situations - nouveaux défis et épreuves

La question de la vie et la mort

Les pratiquants qui vivent dans des villes bombardées sont confrontés à la question de la vie et de la mort. Comme je l'ai dit, Kharkiv est bombardée presque en permanence. Un obus peut toucher un appartement, une voiture, ou exploser en pleine rue. Je n'ai pas de crainte particulière. Je crois fermement que tout est prédéterminé, que si je fais bien les choses, le Maître et les Divinités justes me protégeront. Ainsi, chaque jour, malgré les bombardements, nous sortons pour distribuer des journaux et faire les exercices, bien que nous ayons entendu des obus siffler au-dessus de nos têtes et ayons vu où ils ont frappé.

Le sens du patriotisme

Je n'ai jamais eu de sentiment particulier pour la culture et la nation ukrainiennes. Mais j'ai commencé à remarquer que lorsque je parle d'événements militaires, je ne dis pas "les troupes ukrainiennes", mais plutôt "nos troupes". En d'autres termes, je me suis fortement identifié à la nation ukrainienne. Mon patriotisme s'est manifesté. C'est arrivé parce que je voulais vraiment que les troupes ukrainiennes repoussent les troupes russes et que nous retrouvions l'environnement de cultivation que nous avions avant la guerre, afin que notre groupe soit à nouveau réuni. Bien sûr aussi, je ne voulais pas non plus que les restrictions qui sont en vigueur en Russie soient imposées aux pratiquants ukrainiens. Cependant j'essaie de contrôler mon discours et de ne pas m'identifier à une nation quelconque. Quand cela m’arrive, je me dis : "Eh bien, même s'ils occupent Kharkiv, les militaires russes parlent russe. Donc, je vais leur expliquer la vérité".

J’ai sans cesse continué à coordonner le projet de poster nos publications dans les médias russes.

L’attachement au confort

J'ai également passé un test à l’attachement au confort. Mais à mon avis, c'était le test le plus facile. A cause du bombardement des infrastructures dans notre quartier, il y avait régulièrement des coupures de courant. Il n'y avait pas de lumière, pas d'internet, les réfrigérateurs et les cuisinières électriques ne fonctionnaient pas, c'est-à-dire qu'il n'y avait aucun moyen de cuisiner. À un moment donné, il n'y a pas eu d'électricité pendant environ deux semaines. Mais cela ne m’a pas perturbée. Je n'étais pas non plus contrariée par le fait que le verre de la fenêtre était cassé et que j'aie dû le recouvrir de toile cirée.

Bien sûr, pendant la guerre, j'ai vécu une expérience singulière que je n'aurais pas vécue dans d'autres circonstances. Et, comme je le comprends, cette expérience m'aidera dans les événements qui nous attendent à l'avenir.

Maître a dit :

«Vous devez avoir entendu des prophéties du passé telles que : “sur dix mille, seuls mille resteront ", ou bien "sur dix familles, une seule famille restera " (Enseignement de Fa à la conférence de Fa dans la grande région de New York 2013)

Mon premier gros choc a été lorsque des personnes ont été tuées par des obus alors qu'elles faisaient la queue pour obtenir de l'aide humanitaire. Ensuite des constats de victimes ont commencé à apparaître régulièrement. Mentalement, j'ai compris que tout était prédéterminé, que les lois karmiques étaient à l'œuvre. Mais, malgré leur compréhension de la prédestination, même les pratiquants sont bouleversés lorsqu'ils voient leurs proches malades et mourants. A l’heure actuelle, un grand nombre de personnes meurent sans raison apparente, y compris des enfants. Cela devient effrayant. Mais il faut l'accepter.

Nous comprenons tous que la rectification du monde humain entraînera de grosses pertes. Et il se peut que je doive marcher seule à l'avenir, sans mes compagnons de pratique, sans leur soutien et leur aide, dans un monde qui s'écroule, et chercher les personnes laissées pour compte qui peuvent encore être aidées, pour leur parler de Dafa.

Réflexions sur la manière d'expliquer la vérité dans ce nouvel environnement

Dans la société humaine actuelle, le bien et le mal s'affrontent de plus en plus violemment. Et dans cette bataille, chaque personne doit décider de son propre positionnement.

Afin d'aider les gens à faire le bon choix, j'ai d'abord dû comprendre moi-même la situation. En étudiant le Fa, j'ai compris que les guerres se produisent en fonction des changements célestes. Le seul critère immuable pour évaluer tout ce qui se passe est la caractéristique de l'univers - Vérité-Bonté-Tolérance.

De nombreux Ukrainiens éprouvent de la haine envers les Russes. J'explique aux gens que nous devons nous débarrasser de ce sentiment, car il nous détruit. Nous devons nous concentrer sur nos propres actions et pensées, nous demander si réellement nous faisons tout bien et pourquoi nous sommes dans cette situation. Je parle aux gens du Falun Dafa, je leur offre des fleurs de lotus et je leur rappelle que si on veut changer le monde, il faut commencer par se changer soi-même.

Participer à l'événement Shen Yun

Habituellement, lorsque j’ai besoin d’inspiration pour être plus diligente, je lis des articles sur les représentations de Shen Yun sur le site Web de Minghui.

Aussi, lorsqu'un pratiquant m'a appelé pour me proposer de me rendre en Pologne pendant quelques jours afin de participer à l'organisation de Shen Yun, j’ai été très enthousiaste.

Au début, j’ai été affectée à la surveillance des bus. C'est peut-être pour cela qu'on ne m'a pas expliqué comment me comporter lorsque je rencontrais les artistes du spectacle. Mais après coup, on m'a mis à l'endroit où passaient les musiciens de l'orchestre.

Il y a plusieurs années, j'avais aidé à la recherche d'interprètes pour l'orchestre Shen Yun à Kharkiv. J'étais très respectueuse envers les musiciens et je connaissais leurs visages grâce aux photos. Aussi, lorsque je les ai vus en concert, je n'ai pu retenir mes émotions.

L'attachement à se faire-valoir se manifeste non seulement par le désir d’étaler sa compréhension, sa connaissance, mais aussi par le désir de montrer son état, ses sentiments. En voyant les musiciens, j’étais obsédée par le désir de leur exprimer ma joie à travers des sourires et des gestes comme croiser mes mains en Heshi.

Pendant la représentation, les artistes de Shen Yun ont pour mission de sauver les gens.. Et je les polluais avec mes sentiments.

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C'est une bonne chose que j’aie pu réaliser mon erreur et essayer d'être plus modeste le jour suivant.

Pendant ma participation à Shen Yun, mon ignorance de la langue anglaise a aussi été un obstacle. Avant la guerre, nous avons activement collecté des signatures pour la pétition endccp à Kharkiv. Et comme il y avait tellement d'étudiants de différents pays dans la ville, il est devenu nécessaire d'apprendre l'anglais. Alors j'avais commencé à l'étudier. Mais, avec le début de la guerre, j'ai arrêté.

Le fait que je ne parle pas anglais ne me dérangeait pas autant que les organisateurs de la représentation de Shen Yun. Ils étaient déjà très occupés et devaient en plus trouver un interprète pour communiquer avec moi. Je regrette de leur avoir rendu la tâche si difficile.

En Pologne il y a moins de facteurs communistes qu'en Ukraine. Cela m'a aidée à identifier certains de mes comportements biaisés issus du communisme et à commencer à m'en débarrasser.

Je suis donc heureuse d'avoir l'occasion de revenir en Pologne, de participer à la conférence et de continuer à me cultiver.

Voilà ce que je comprends à mon niveau aujourd'hui. Grâce à cette guerre soudaine, j'ai commencé à comprendre que demain, la situation pourrait changer, que je pourrais vivre une expérience nouvelle et ma compréhension pourrait encore évoluer.

Merci Maître
Merci compagnons de cultivation

(Soumis à l'occasion du Fahui européen 2022)

Les points de vue exprimés dans cet article ne représentent que les propres opinions ou compréhensions de l’auteur.