Plus de 200 policiers de la ville de Suzhou, dans la province du Jiangsu, ont été déployés à 6 heures du matin, le 10 mai 2021, pour arrêter 15 habitants locaux qui pratiquent le Falun Gong, une discipline de l’esprit et du corps que le régime communiste chinois persécute depuis 1999. Les policiers étaient tous en civil et conduisaient des voitures banalisées avec des plaques d’immatriculation civiles.
À l’exception de Mme Zhu Qiuling, qui a été libérée après deux semaines de détention, les quatorze autres pratiquants de Falun Gong sont détenus depuis. Les policiers ont également fait obstruction aux visites des avocats, en forçant les pratiquants à écrire des déclarations contre leur gré selon lesquelles ils ne voulaient pas être représentés légalement.
Les quatorze pratiquants sont : Mme Dong Wanyu, M. Ji Yong et son épouse Mme Pan Ning, Mme Cui Ping, Mme Mei Hongjuan, Mme Li Shoujie, Mme Wu Xiaoming, Mme Yuan Huifen, Mme Zhao Haibo, Mme Zhu Ying, M. Chang Zheng, Mme Han Guixiang, Mme Ji Cuiping, et Wen (sexe et nom de famille inconnus).
La police a refusé de divulguer le lieu de détention des pratiquants, et les familles ont dû faire toute la ville pour obtenir des informations à leur sujet. La famille d’un pratiquant a appelé la ligne d’assistance téléphonique du maire pour demander justice pour son proche et a reçu par la suite un avis de détention du Département de la police de la ville de Changshu, qui indiquait que les pratiquants étaient détenus dans un hôtel relevant du poste de police de Fuzhuangcheng à Changshu, à environ 60 km de Suzhou. Aucun des membres des familles des autres pratiquants n’a reçu un tel avis au moment de la rédaction de cet article.
Les familles des pratiquants ont également confirmé que les arrestations avaient été ordonnées par Xu Meijian, secrétaire de la Commission des affaires politiques et juridiques de Suzhou, et Jiang Hai, chef du Département de police de la ville de Suzhou. Le bureau de la sécurité intérieure de Suzhou et le
Les familles des pratiquants ont appris de quelqu’un de l’intérieur que plus de 300 policiers et membres du personnel séjournent dans cet hôtel secret transformé en centre de lavage de cerveau et que le coût mensuel de fonctionnement s’élève à plus de 2 millions de yuans. Douze policiers se relaient pendant deux heures pour surveiller chaque pratiquant 24 heures sur 24. Ils battent arbitrairement et agressent verbalement les pratiquants afin de les forcer à renoncer au Falun Gong. Les pratiquants n’ont pas l’autorisation de quitter leur chambre.
Pour rendre visite aux pratiquants, leurs avocats doivent s’adresser au poste de police de Fuzhuangcheng, qui demande ensuite l’approbation des autorités supérieures. Toutes les visites doivent être virtuelles, les avocats étant accompagnés d’agents du bureau de la sécurité intérieure et du Bureau 610. Jusqu’à présent, seul l’avocat d’une pratiquante a eu l’autorisation de lui rendre visite, tandis que la plupart des autres ont vu leur demande rejetée.
Mme Mei Hongjuan
L’avocat de Mme Mei Hongjuan et des membres de sa famille sont allés lui rendre visite le 8 juillet 2021. Le policier Shao, vraisemblablement le chef adjoint du poste de police, a dit à l’avocat qu’il serait informé dans les 48 heures si la demande de visite était acceptée.
Le lendemain, la police a remis à l’avocat une photocopie de la note de Mme Mei indiquant qu’elle refusait de rencontrer l’avocat. L’avocat a douté de l’authenticité de la note et a demandé à voir l’original avant de signer la note comme le demandait la police.
À 16 heures, le policier Gao Xiang est venu, avec la version originale et une autre photocopie, mais il a refusé de donner à l’avocat la version originale. L’avocat a protesté en disant qu’il lui était impossible de dire si Mme Mei avait écrit la note de sa propre initiative ou si elle avait été forcée de l’écrire contre sa volonté. Il a insisté pour la rencontrer en personne.
Devant les protestations persistantes de l’avocat, Gao a autorisé la fille de Mme Mei à parler à sa mère au téléphone. Mme Mei a déclaré qu’on l’avait forcée d’écrire la note contre son gré et elle a demandé à rencontrer l’avocat virtuellement. On ne sait pas encore si elle a eu
l’autorisation d’avoir un appel vidéo avec son avocat.
Mme Dong Wanyu
L’avocat de Mme Dong s’est rendu au poste de police de Fuzhuangcheng le 17 juillet 2021 pour lui rendre visite. La police l’a fait attendre pendant cinq heures, avant de l’autoriser à parler à Mme Dong par vidéoconférence vers 14 heures. Mme Dong a dit à l’avocat qu’ils étaient surveillés 24 heures sur 24 et tous confinés dans leurs chambres respectives.
M. Chang Zheng
L’avocat de M. Chang a soumis une demande de visite le 5 août 2021, mais des collaborateurs de la police, qui n’avaient pas le droit d’examiner le document, lui ont dit que sa demande ne remplissait pas les conditions requises.
La police a prétendu que l’avocat n’avait pas fourni la preuve que la tante de M. Chang, Mme Jiao Donglan, qui avait engagé l’avocat pour lui, était sa tante. L’avocat a fait valoir que n’importe qui peut engager des avocats pour d’autres personnes, y compris des amis. La police a répondu : « La loi est juste la loi. Mais ici, au poste de police, nous avons nos propres règles. Vous devez suivre nos règles ici. » « Si le poste de police ne respecte pas la loi, qui d’autre le fait ? » a demandé l’avocat.
L’avocat a passé 50 minutes à parler à la police, mais en vain. La police a insisté pour que Mme Jiao se rende au poste de police local pour obtenir une lettre prouvant qu’elle était la tante de M. Chang.
Afin que l’avocat puisse rencontrer M. Chang, Mme Jiao s’est rendue le lendemain au poste de police local pour obtenir la lettre, mais elle a été rejetée et on lui a dit qu’on ne pouvait pas vérifier qu’elle était la parente de M. Chang.
Mme Wu Xiaoming
Lorsque l’avocat, le mari et le fils de Mme Wu se sont rendus au poste de police le 29 septembre 2021 pour lui rendre visite, la police les a d’abord rejetés en prétextant que le chef de la police était en réunion.
Après avoir attendu pendant des heures, l’avocat a demandé à la police de respecter la loi du processus de visite. La police a tenté de diriger l’avocat vers le bureau de la sécurité intérieure de la ville de Changshu, mais l’avocat a insisté sur le fait qu’il était illégal de le faire. Alors qu’il s’apprêtait à passer un coup de fil pour déposer une plainte contre la police pour entrave à la visite, le chef de la police est arrivé. Il a pris des photos des documents de visite de l’avocat et les a soumis au bureau de la sécurité intérieure et au Bureau 610 pour examen.
Vingt minutes plus tard, le chef de la police est revenu et a dit que l’avocat devait attendre jusqu’à 14 heures pour rencontrer Mme Wu.
Ce n’est qu’à 16 h 15 que la police a appelé l’avocat et lui a remis une déclaration de Mme Wu indiquant qu’elle ne voulait pas être représentée par un avocat et qu’elle se débrouillerait seule. La déclaration était datée du 29 septembre et portait son empreinte digitale. Le temps que l’avocat finisse de lire la note, le policier qui la lui avait remise était déjà parti.
Le mari de Mme Wu a insisté sur le fait que la note ne devait pas être de sa propre initiative. Il est retourné avec l’avocat au poste de police et a demandé à confirmer la note en personne avec son épouse, mais il a constaté que le chef de la police était déjà parti. Le policier restant a dit à l’avocat et au mari de Mme Wu : « Maintenant, la personne responsable n’est pas là. Je ne peux pas m’occuper de votre affaire. »
Informations sur les responsables de la persécution :
Poste de police de Fuzhuangcheng : +86-512-52742110, +86-512-52751783
Li Yaping (李亚平), maire de Suzhou.
Jiang Hai (江海), chef de la police de Suzhou.
Xu Meijian (许美健), secrétaire de la Commission des affaires politiques et juridiques de Suzhou.
Voir également :
Ville de Suzhou, province du Jiangsu : Quatorze pratiquants de Falun Gong détenus depuis plus d’un mois
Treize pratiquants de Falun Gong arrêtés en un jour dans la ville de Suzhou, province du Jiangsu
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