L’accord d’investissement UE-Chine a été largement critiqué. (Image : Gerd Altmann / pixabay) |
L’accord d’investissement UE-Chine (Accord global sur l’investissement (CAI) récemment signé par l'Union européenne (UE) devrait ouvrir de nouvelles opportunités commerciales aux deux puissances dans plusieurs secteurs. Mais le pacte qui intervient alors que les autorités chinoises arrêtent les législateurs de l’opposition et les militants pro-démocratie à Hong Kong est loin de faire l’unanimité.
Nathan Law, un ancien législateur de Hong Kong s’étant enfui au Royaume-Uni, se dit déçu par le fait que l’UE signe un tel accord alors que des violations massives des droits de l’homme ont lieu.
" En réponse à la répression politique de Hong Kong, j’exhorte le Parlement européen à mettre fin à l’accord d’investissement UE-Chine et l’UE à sanctionner les fonctionnaires chinois et hongkongais responsables (des) arrestations. " a-t-il tweeté.
Bernard Guetta, député européen estime dans une tribune du 13 janvier publiée dans Libération que le Parlement européen et les 27 parlements nationaux doivent s’opposer à cet accord.
" C’est une erreur que la présidence allemande et la Commission viennent de commettre, une erreur due à l’anxiété que la perspective d’une plus longue bataille suscitait dans les milieux industriels allemands, et cette erreur n’est pas qu’économique … Comment l'UE pourrait-elle conclure de nouveaux accords commerciaux avec un pays qui ne respecte pas les droits fondamentaux sans se renier elle-même ? interroge-t-il.
" Pour moi, ce sera non. Dans les jours, les semaines et les mois à venir, le député que je suis œuvrera à ce que la représentation européenne désapprouve l’accord sur les investissements auquel la Commission vient de parvenir avec la Chine. "
Chris Patten, ancien gouverneur britannique de Hong Kong, a qualifié l’accord d’investissement de l’UE avec la Chine de " bévue stratégique massive ". Il a déclaré que si l’accord est mis en œuvre, l’Europe ne sera pas prise au sérieux en tant que puissance économique ou politique, car l’accord "dans son essence, crache au visage des droits de l’homme ".
M. Patten a précisé que l’accord se base sur le point de vue surprenant que l’on peut faire confiance au PCC pour agir en le respectant. Il a estimé très improbable que la Chine respecte ses engagements compte tenu de l’histoire et de la nature du Parti communiste chinois.
Par exemple, l’accord exige que la Chine communiste travaille à l’éradication du travail forcé. La possibilité que le PCC s’exécute réellement est pratiquement nulle. La Chine a été mise sous pression à plusieurs reprises dans le passé pour résoudre ses crimes en matière de droits de l’homme, mais l’injustice a toujours continué. Pékin esquive de telles accusations en affirmant que les rapports sur le travail forcé sont faux ou que ces personnes ne sont détenues que dans des camps de rééducation visant à " améliorer leurs compétences ".
L’homme politique britannique Nigel Farage a averti que la cupidité de L’UE aidera la Chine communiste à " prendre le contrôle du monde ". Il a condamné les arrestations massives à Hong Kong, les qualifiant de énième " répression choquante " de la démocratie dans cette ville. Des législateurs et des militants ont été arrêtés pour avoir participé aux élections primaires avant les élections du Conseil législatif.
Le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab a critiqué ces arrestations. Il a dit qu’elles ont démontré que Pékin a induit le monde en erreur sur le véritable but de la loi sur la sécurité nationale. Elle n’est utilisée que pour réprimer la dissidence et les opinions politiques alternatives.
Aux États-Unis, le secrétaire d’État Mike Pompeo a noté que les personnes arrêtées ne l’ont été que pour avoir exercé leur droit démocratique et non pour des crimes. Il a exigé que Pékin les libère sans condition et immédiatement.
Un pas en arrière pour le monde
Benedict Rogers, fondateur de Hong Kong Watch, a décrit l’accord UE-Chine comme un pas en arrière pour le monde.
" Le Parlement européen a adopté en décembre une motion demandant l’accès aux camps du Xinjiang ainsi que des sanctions et affirmant qu’aucun traité d’investissement ne devrait être conclu, ce qui n’incluait pas la ratification par la Chine des conventions sur les droits de l’homme, en particulier la convention sur le travail forcé. Puis la Commission européenne a conclu cet accord en quelques jours malgré les souhaits du Parlement européen... C’est une parodie, une trahison des valeurs de l’UE et une menace pour la sécurité des États membres européens ", a-t-il déclaré
* * *
Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.