Les pratiquants de Falun Gong rassemblés autour de Zhongnaihai appelant pacifiquement à un traitement équitable le 25 avril 1999 (Photo Clearwisdom.net) |
Il y a dix-huit ans le 25 avril, je me tenais en silence avec plus de 10 000 pratiquants de Falun Gong Rue Fuyou, à l’extérieur de Zhongnanhai l’enceinte du leaderhsip du Parti communiste à Beijing, où est situé le Bureau des Appels de l’Etat – le bureau établi par le régime où les gens peuvent aller se plaindre de la faute d’un responsable.
C’était une journée de printemps ensoleillée et douce, ni trop chaude ni trop fraîche. On ne ressentait pas le grand nombre de personnes présentes. Tout le monde était assis là tranquillement. La plupart du temps, je lisais mon " Zhuan Falun " un livre que j’ai toujours avec moi, qui développe les enseignements fondamentaux du Falun Gong, lesquels sont basés sur les principes d’authenticité, de compassion et de tolérance.
J’étais profondément calme. Loin de réaliser ce que ce jour et cet appel allaient signifier pour la Chine et le monde dans les années à venir. Le soir du 25 avril, le chef du Parti communiste chinois d’alors a envoyé une lettre aux plus hauts fonctionnaires, avertissant que l’appel des pratiquants était un "nouveau signal " d’un mouvement qui menaçait le Parti communiste. Il ordonnerait en juillet une campagne pour éradiquer la pratique du Falun Gong.
La veille, j’avais appris d’un autre pratiquant de Falun Gong que He Zuoxiu, un propagandiste du Parti communiste chinois qui couvrait la culture et la science, venait de publier un article calomniant le Falun Gong. De nombreux pratiquants de Falun Gong à Tianjin avaient protesté contre l'article. Ils voulaient que le public sache qu’il était truffé de mensonges et demandaient qu’il soit retiré. Finalement ils ont été battus et arrêtés.
La police et les autorités à Tianjin ont alors déclaré aux pratiquants que cette affaire ne pouvait être résolue qu’en faisant appel au gouvernement central. Par conséquent, de nombreux pratiquants ont décidé de se rendre au Bureau des Appels à Pékin pour exprimer leurs doléances.
J’ai moi aussi décidé d’y aller après avoir lu l’article de He Zuoxiu.
Les pratiquants de Falun Gong rassemblés autour de Zhongnanhai faisant silencieusement appel contre le traitement injuste du 25 avril. (Photo Clearwisdom.net) |
À l’époque, je pratiquais le Falun Gong depuis presque deux ans et j’avais retrouvé ma santé et découvert la véritable signification de ma vie. Je croyais fermement que cette pratique ne pouvait qu’être bénéfique pour tout un chacun et pour toute société. Cependant, les attaques injustes et perfides de He Zuoxiu pouvaient ruiner l’opportunité des gens d’en bénéficier. Donc, j’ai pris la responsabilité et j’ai fait ce que je pouvais pour arrêter ces attaques.
Pour moi, le processus de prise de décision a été aussi simple que cela. Cependant, le matin du 25 avril, en regardant tant de pratiquants descendre la rue en silence devant moi, je n’ai pas pu retenir mes larmes. Je ne comprenais pas pourquoi je pleurais. Je ressentais seulement confusément que j’étais profondément émue et très fière.
Peut-être qu’à un niveau plus profond, j’avais une prémonition de ce que ces pratiquants de Falun Gong allaient exactement traverser et du merveilleux courage et des hauts faits dont ils allaient faire montre, pendant bien des années à venir.
J’ai plus tard appris que beaucoup d’entre eux avaient laissé quelques notes avant de quitter leurs maisons le matin, au cas où quelque chose leur arriverait. Il y avait derrière le calme et la tranquillité de ce jour le courage d’abandonner la vie et la mort.
De quoi la société chinoise manque-elle le plus aujourd’hui ? N’est-ce pas exactement de cette sorte de gens qui ont le courage moral de défendre la justice et de se sacrifier pour les autres sans grande hésitation ni calculs ?
Les pratiquants de Falun Gong près de Zhongnanhai le 25 avril 1999. (Photo Minghui.org) |
Des Chinois ont prétendu que ces pratiquants étaient impliqués dans la politique, certains ont dit qu’ils étaient stupides, certains croyaient aussi qu’il était impossible de défier les personnes au pouvoir.
Dix-huit ans sont ainsi passés parmi malentendus et pressentiments. Toutefois, 18 ans plus tard, lorsque nous regardons en arrière ce jour-là, nous en discernons plus clairement la signification.
Ces personnes paraissaient ordinaires et simples, mais elles avaient en fait obtenu un plus grande sagesse, un plus grand courage. Elles avaient trouvé la signification de la vie, sans hésitation ni un regard en arrière, elles ont choisi d’endosser les graves responsabilités de défendre la justice et la vérité.
Pour ceci, certaines ont perdu leurs vies, leurs foyers, ou leurs familles, certaines ont été emprisonnées et torturées, certaines ont été assassinées pour leurs organes, et certaines ont dû vivre en exil. Elles ont été tourmentées, diffamées et ridiculisées.
Les mêmes courage silencieux et calme serein déployés pour la première fois face au monde le 25 avril il y a dix-huit ans, les a accompagnés et leur a permis de s’élever au-dessus de la répression la plus impitoyable de l’histoire humaine. Leur exemple a apporté espoir et clarté à un monde rempli de désespoir et d’obscurité. Ils changent la Chine et changeront le monde.
Jennifer Zeng est l’auteur de “Witnessing History: One Chinese Woman’s Fight for Freedom and Falun Gong.” Avant qu’elle ne soit persécutée en Chine pour sa foi, elle était chercheuse et consultante au sein du Centre de Développement et de Recherche du Conseil d’Etat, le Cabinet d’Etat. Son histoire a été racontée dans le documentaire primé “Free China; the Courage to Believe,” co-produit par la Télévision New Tang Dynasty et les Productions World2Be. Zeng tient un blog et des posts surFacebook.
Source : Epoch Times international
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