Li Zunlong, un participant dans la compétition internationale d’arts martiaux traditionnels chinois 2016, dans la catégorie ‘armes hommes’ le 17 septembre 2016. (Dai Bing/Epoch Times) |
À 90 ans, Chao Fu-lin de Taiwan n’est plus tout à fait ce qu’il a été, mais ses compétences en diverses armes et méthodes des anciens arts martiaux chinois demeurent impressionnantes. Lors d’un récent week-end dans un gymnase du nord de l’état de New York, il se déplaçait avec agilité et grâce devant une foule de fans— participant en surface à une compétition internationale, mais rejoignant essentiellement un mouvement de redynamisation du cœur quasi-mystique du kungfu chinois.
Du 17 au 18 septembre 2016, la chaîne en langue Chinoise New Tang Dynasty Television (NTD), basée à New York, a organisé sa cinquième compétition internationale d’arts martiaux traditionnels chinois à Middletown, une ville de 25 000 habitants, à deux heures de Manhattan.
Attirant des participants, hommes et femmes, de huit pays avec un écart d'âges de 80 ans , la compétition cherche à encourager les arts martiaux authentiques, connus en Chine sous le terme de “wushu”. Les candidats ont fait des démonstrations en groupes avec armes et sans armes, aussi bien en individuel qu’en binômes.
Chao Fu-lin faisant la démonstration de ses aptitudes avec une lance. (Chen Baizhou/Epoch Times) |
Pour Chao, fluet sportif aux blancs favoris, qui vit à Taiwan mais est né en Chine centrale aux temps où les Seigneurs de la guerre régnaient en maîtres, l’évènement est devenu une honorable et probablement dernière opportunité.
“ NTD fait vraiment la promotion des arts martiaux chinois, " a déclaré Chao. " J’ai presque 90 ans. Ces deux dernières années, j’ai eu des difficultés à lever mes jambes. Si je n’étais pas venu pour soutenir l’évènement, je n’aurais plus jamais eu cette chance. "
Ce qui différencie la compétition de NTD de toute autre c’est qu’elle se concentre humblement sur la tradition et la vertu. Pour ceux comme Chao, qui ont vu ce que des décennies de répression idéologique, puis de commercialisation, peuvent faire à une forme d’art antique, l’évènement de Middletown survient comme un retour bienvenu à l’authenticité.
La vertu martiale
En tant que peuple vénérant l’ordre et le raffinement, les anciens Chinois prêtaient attention à la vertu et à la moralité—même dans un combat. Les hommes s’efforçaient d’être " compétents tant dans le civil que le martial, " un terme si considéré qu’il évoque l’image des conseillers d’état et des fonctionnaires à la cour impériale. Dans les premières lignes d’introduction de " L’art de la guerre ", le stratège d’état Sun Tzu déclare que la victoire va à l’armée dont le commandant saisit le plus profondément le Tao, ou la Voie.
Au cœur de la philosophie de la compétition de Middletown est le concept de la vertu martiale, connue sous le nom de " wu de " en chinois. Elle exploite l’essence spirituelle des arts martiaux traditionnels, utilisés uniquement pour défendre contre l’injustice, et non pour agresser.
"Cette compétition n’a rien à voir avec toute autre compétition pour le profit, " a dit Wu Cheng-han, un participant Taïwanais et pratiquant de la Boxe des huit extrémités. " C’est une affaire de respect, respect pour ce qui est plus grand que nous tous. Et ceci est l’esprit du Ciel. C’est similaire à comment les pratiquants des arts martiaux s’inclinent, comment ils montrent leur humilité et leur respect à leurs grands maîtres, aux Bouddhas, et au Ciel. "
Chin Li-yen, qui a servi en tant que garde du corps de quatre présidents de Taïwan, est également un maître de la Boxe des huit extrémités, méthode wushu du nord de la Chine. Cette école était à l’origine une méthode secrète pratiquée par les gardes impériaux de la Dynastie Qing, et contient un large éventail de mouvements visant à porter des coups mortels.
Ceci étant, la moralité est primordiale, a déclaré Chin à NTD. " Gagner vous amène tout droit au tribunal et perdre, à l’hôpital," dit-il. "Donc il ne peut s’agir ni de gagner ni de perdre. "
Les prix Or de la compétition incluent cinq épées forgées spécialement et offertes à l’occasion de cette compétition par le célèbre maître Taïwanais Ch’en Chong-chih. Les cinq lauréats de l’or, désignés par un collège de juges, ont également reçu chacun 5 000 $.
L’épée San Tsai, un des prix de la compétition. (Courtoisie de NTD) |
La cultivation
Maître Li Peiyun, qui a ouvert une école de wushu dans le New Jersey, choisit ses élèves. "Je prends avant tout en considération leur caractère moral, " a-t-il dit à NTD. " Si le caractère de la personne peut servir à promouvoir et à faire respecter les arts martiaux chinois, nous lui transmettrons une série de théories, de méthodes et de techniques de combats relativement orthodoxes. "
Ses élèves prennent à cœur ses enseignements. Le thérapeute Brian Nguyen, un des étudiants de Li, traite ses patients en utilisant les principes appris du wushu, espérant les aider à "se cultiver eux-mêmes ".
" En fait, ils aiment ça mais ils ignorent que c’est accessible ", dit-il. " Quand je le leur montre, ils sont enthousiasmés parce que c’est très fluide, très beau, cela semble très paisible, mais a l’air très intense. "
En dépit de la popularité des films de kungfu, Nguyen dit que les arts martiaux chinois ne sont pas très connus en Occident comparés à leurs équivalents japonais ou coréens. " Quand j’ai découvert que j’aimais le wushu ou kungfu chinois, pas le taekwondo ou le karaté, j’ai recherché l’école de wushu la plus proche, et j’ai alors trouvé l’école de Maître Li, " a dit Nguyen.
Le self-control, et Nguyen et ses partenaires d’entrainement Anthony DeSimone et Leif Smith sont d’accord, est crucial pour pratiquer le wushu.
"Ce que nous pouvons apprendre ici peut être utilisé pour nous défendre, mais on nous enseigne à être très pacifique, " dit-il. " J’ai de l’assurance dans toutes les choses que je fais, non pas seulement dans mon art martial et mes aptitudes physiques, mais dans ma vie en général. Maître Li m’a immensément aidé, aidé à cultiver cela et lui a permis de grandir. " Nguyen a exécuté dans sa présentation une méthode du Poing de la Mante religieuse.
Le Wushu n’est pas un domaine réservé aux hommes, et il est étroitement lié à la danse classique chinoise. Tout au long de l’histoire, les femmes ont également pratiqué les arts martiaux, et des candidates de nombreux pays participaient à la compétition de Middletown.
La compétitrice Taiwanaise C’hen Ching-I à Middletown. (Dai Bing/Epoch Times) |
Ch’en Ching-I, la gagnante de la médaille de bronze dans la catégorie ‘armes femmes’, vient de Taïwan, et son arme est une paire de près de 3 kilogrammes de règles en fer— une sorte de dague servant à la défense.
" J’ai pris part à cette compétition avec pour objectif de promouvoir les arts martiaux traditionnels, " a dit Ch’en.
Décrivant son entrainement: " Je ne savais pas quelle force exercer dans les différents mouvements. Je pensais que tout ce que j’avais à faire était d’user de toute ma puissance. Lentement, j’en suis venue à comprendre qu’il doit y avoir de la douceur dans la puissance, et de la puissance dans la douceur, et parfois il s’agit de libérer une énergie instinctive. Ceci est un processus de cultiver l’esprit. J’ai lentement appris l’humilité et suis devenue plus facile à vivre. "
Les traditions perdues
" Le wushu traditionnel chinois est transmis depuis quelques milliers d’années ", a dit Li Youfu, juge principal de la compétition. Selon ce maître réputé de Beijing, la riche connotation intérieure et l’histoire du wushu conduisent d’eux-même à la foi en les principes divins.
" S’agissant de ses toutes premières racines, il y a une expression : culture d’inspiration divine, " a-t-il dit à NTD.
Version anglaise :
Bringing Chinese Martial Arts Back to its Traditional Virtues
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