Jing Ke : L’homme qui tenta d’assassiner le premier empereur de la Chine

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L’assassin Jing Ke, prêt à casser du roi (Wang Shuang-K'uan/Epoch Times)


À la fin du troisième siècle, l’état occidental chinois de Qin, dirigé par son roi impitoyable Ying Zheng, avait construit une machine de guerre imparable et se trouvait dans le processus de l’utiliser dans une série rapides de victoires qui écraseraient les obstacles ultimes entre lui et la domination sur « tout sous le ciel » c’est-à-dire, les six états restants qui constituaient la Chine féodale.


Le Prince Dan enrôle Jing Ke

Un de ces obstacles était l’état du nord-est de Yan, situé aux alentours de la ville actuelle de Pékin. Son dirigeant, le Prince Dan de Yan, voyait les bottes de Qin avancer et savait qu’il avait besoin d’une solution. Il trouva cette solution sous la forme de deux hommes—le général Qin en fuite, Fan Wuji, dont la famille avait été exécutée pour sa déloyauté envers le roi de Qin—et Jing.


Jing Ke était un érudit et homme d’épée de l’état de Wei. Wei était simplement l’une de ces innombrables terres envahies par Qin, et Jing n’avait eu d’autre choix que de s’enfuir vers l’état de Yan, alors dans une position de résistance précaire face à une invasion imminente.


Le Prince Dan était désespéré, de même que les états indépendants restants. Peut-être, juste peut-être, pensait-il, si l’état de Qin était débarrassé de son chef, le régime entier, établi sur une peur incontestée et une loyauté sans faille à son dirigeant, faiblirait ou même s’effondrerait, sauvant Yan et les autres états d’une destruction certaine.


Le Prince de Yan s’était adjoint les services de Jing Ke, qui entreprit de mettre au point sa mission fatale.


Le général Fan Wuji donne sa tête pour la mission de Jing Ke

Jing Ke devait trouver un moyen pour s’approcher du roi de Qin et le tuer. Non seulement les invités et les envoyés étaient soigneusement fouillés à la recherche de toute arme, avant de se voir accorder la permission d’entrer dans la zone entourant le trône de Ying Zheng, mais les propres gardes du roi avaient des ordres stricts de ne pas se déplacer avec des armes de quelque sorte que ce soit.


Heureusement, Ying était encore disposé à voir des diplomates, en particulier lorsqu’ils apportaient des cadeaux. De plus, il était aussi impatient de voir ses ennemis détruits, que ce fût au sein ou au-delà de ses frontières. Le transfuge Fan Wuji ne faisait pas exception.


Depuis la mort de sa famille, le général Fan était consumé par sa haine pour le tyran Qin ; et de fait cette haine avait surpassé sa volonté de vivre. Aussi, lorsque Jing Ke suggéra que Fan se tranche la gorge de sorte que sa tête puisse être présentée à Ying Zheng comme tribut, permettant ainsi à Jing de l’approcher et de le tuer, le général fût presque immédiatement d’accord.


Mais, la seule tête d’un traitre ne pouvait suffire; où Jing Ke allait-il dissimuler son arme ? Le Prince de Yan l’y aida. Il avait un rouleau de carte manuscrite montrant de nombreux territoires frontaliers qui devaient être ostensiblement remis à Qin en guise de tribut en échange de relations améliorées. Roulé, le manuscrit était la cachette parfaite pour un petit poignard, si aiguisé que juste le glisser légèrement sur la peau trancherait les chairs. Il était de plus imbibé d’un poison violent.


Des messagers furent envoyés et le roi Qin fut informé des "nouvelles". Le Prince Dan de Yan voulait faire la paix et était prêt à le prouver, en remettant la tête du traitre Fan Wuji et en concédant une parcelle de terrain.


Le roi Ying Zheng accepta la proposition et Jing Ke partit vers l’ouest tout en chantant " le vent souffle, les rivières gèlent. Le héros traverse à gué et ne revient jamais !"


Épreuve de force à la cour Qin

A la cour Qin, Jing Ke monta sur l’estrade sur laquelle se tenait le trône royal de Ying Zheng. Jusque là, tout allait bien : aucune arme n’avait été trouvée sur la personne de l’assassin. Le roi se leva, et constata que la tête que Jing avait amenée était bien celle du général défunt, Fan.


Jing déroula le manuscrit de bambou, puis, soudain, alors qu’il arrivait au bout, saisit la lame dissimulée à l’intérieur d’une main, et de l’autre il attrapa le bras du roi pour l’attirer à sa portée.


Jing Ke saisit les manches de soie de Ying Zheng. Elles se déchirèrent et le roi, recula, secoué.


Le roi, mort de peur, ne pensa pas à donner les ordres qui verraient ses soldats arriver sur les lieux. Personne, à la cour, n’osait faire un mouvement.


L’assassin et le tyran jouèrent un jeu court et fatal du chat et de la souris qui ne s’acheva que lorsque, désobéissant aux ordres, le médecin du roi jeta un sac de médicaments à Jing Ke. Alors que l’assassin hésitait, une voix venue d’en bas cria au roi, l’avertissant de tirer son épée, qui jusqu’à présent, pendait inutilement dans son fourreau alors que le dirigeant s’enfuyait et esquivait.


Son épée tirée, Ying Zheng retrouva la maîtrise de soi et frappa Jing Ke, le mutilant. Jing lança son poignard au roi, mais sans succès. Il émit un petit rire et accepta sa défaite.


Reculant suite au choc, le futur empereur de Chine frappa Jing Ke à huit reprises avant de rengainer son arme.


L’échec de Jing sonna le glas de Yan et des autres états qui s’opposaient au pouvoir de Qin. Leurs dirigeants trompés, soudoyés et divisés, les six états firent enterrer leurs têtes dans le sable jusqu’à ce qu’il soit trop tard. En 221 av J.C, l’état de Qin conquit la Chine et le tyran Ying Zheng devint Qin Shi Huang Di, le Premier Empereur de Qin.


Le régime de Qin ne dura que 15 ans, avant sa désintégration et son remplacement par la glorieuse dynastie Han. Les générations ultérieures se souviennent de Jing Ke comme d’un partisan fidèle et intrépide qui se leva contre le Premier Empereur tyrannique tout en remplissant son devoir.


Version anglaise :
Jing Ke: The Man Who Tried to Kill China’s First Emperor

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