Audition au Parlement canadien sur le prélèvement illégal d'organes pratiqué par le Parti communiste chinois (suite et fin)

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[suite de http://fr.clearharmony.net/articles/201303/112164.html]


Le député Gary Schellenberger, membre du sous-comité des droits internationaux de la personne

Le député Gary Schellenberger, membre du sous-comité des droits internationaux de la personne, a commencé en remerciant les deux témoins pour leur connaissance et leur capacité à présenter la totalité du travail qu’ils ont accompli ces dernières années. Il leur a demandé : " D’après vos recherche, les prélèvements d’organes sur des pratiquants de Falun Gong ont-ils augmenté ou diminué depuis que votre rapport a été publié ? "


M. Kilgour a répondu : "La réponse courte à cette question est - et nous sommes totalement d’accord sur ce point - que le nombre d'exécutions en Chine a en fait diminué un peu, dieu merci ; toutefois, alors que le nombre de greffes a essentiellement diminué pendant un moment en 2007, il remonte à nouveau à présent. Le résultat est que, les Falun Gong étant la seule autre source d’organes, les conséquences pour eux ont été très négatives. Davantage de Falun Gong sont assassinés pour leurs organes que dans le passé. "


M. Schellenberger a poursuivi en demandant si le commerce illégal d’organes humains dans le monde avait connu une amélioration ou empiré au cours de la dernière décennie. M. Kilgour a répondu : "Je ne suis vraiment pas en position de commenter ce point. Cependant, laissez-moi vous donner l’exemple de l’Australie. En 2006, Edward McMillian-Scott et moi-même, nous sommes rendus en Australie. La Société de radio-diffusion Australienne a été extrêmement coopérative. Ils nous ont programmé trois nuits d’affilée et nous avons discuté de cette situation. Lorsqu’ils se rendaient en Chine, les australiens n’étaient pas au courant dece qui se passait et de la provenance des organes. Environ six mois plus tard, nous avons reçu un courriel affirmant que le nombre d’australiens se rendant en Chine pour des organes avait…Je pense que le terme utilisé était ‘chuté’. Si les canadiens, les australiens ou n’importe qui d’autre savent que lorsqu’ils se rendent au Premier hôpital du peuple de Shanghai et passent des examens pour un rein ou un foie, une personne qui n’a probablement été condamnée pour rien va mourir, je pense que la plupart des gens ne le feront pas. Je sais qu’il y a une énorme pression sur les gens pour trouver des organes. "


M. Matas a ajouté : "Le tourisme des greffes en Chine a définitivement décru depuis que notre rapport est sorti. En fait, ce n’est pas seulement l’Australie et d’autres pays qui ont mis fin à cela ; le gouvernement chinois lui-même s’est insurgé contre cette situation et affirmé qu’il donnait la priorité aux chinois plutôt qu’aux étrangers. Le tourisme des greffes existe aussi en Chine. Il y a un site Internet appelé Omar, qui apparait aussi dans les pays arabes et qui fait la publicité pour les greffes en Chine, mais statistiquement, il y en a significativement moins. J’aimerai ajouter que du côté de la demande, il y a une sorte de transition à la résolution du problème mais du côté de l’offre, il n’y en a absolument pas. Nous avons toujours des organes provenant du Falun Gong et plus encore."


M. Schellenberger a alors demandé : "Je sais qu’ici, au Canada, il a fallu une longue période pour que les gens réalisent qu’ils peuvent donner des organes. Cela a été un long processus. Ce processus se produit en Chine, n’est-ce pas ? Est-ce du fait de leur culture ou de leur religion ? Je pense qu’il en était initialement de même pour nous. Pensez-vous qu’il y a de l’espoir que cela change avec le temps ? "


M. Matas a répondu : " Le gouvernement chinois a lancé un processus de donation en 2010 en tant que projet pilote. Au cours de la première année, je crois qu’ils ont eu 37 donations. Il y avait davantage de personnes travaillant sur les dons qu’il n’y avait de dons. La seconde année, le nombre a augmenté ; je pense qu’il y en avait 1600. Bien entendu, il y a les dons issus de personnes décédées. Mais, tout le monde ne meurt pas dès qu’il a signé une carte, donc cela n’aboutit en réalité pas à des chiffres statistiquement significatifs."


" Les gens disent que ce sont des inhibitions culturelles, mais je ne le pense pas. Le Parti communiste chinois est culturellement bien plus éloigné de la culture de la Chine que ne l’est la culture de donation d’organes. Regardez les dizaines de millions de personnes qui ont rejoint le Parti communiste. Je pense que le véritable moteur est l’argent et la marginalisation du Falun Gong. Une énorme quantité d’argent est payée aux hôpitaux et aux prisons. Si vous commencez à avoir des donneurs, les prisons n’auront plus autant d’argent. Je pense qu’une fois que le Parti communiste en fait une priorité—et franchement, exercer des pressions sur eux dans le domaine des droits de l’homme va les pousser à en faire une priorité—ils auront autant de donneurs qu’il y a de membres du Parti communiste, plus quelques autres. "


À la question de savoir si le seul moyen de financer leurs prisons est via les organes, M. Matas a répondu : "Ce n’est pas le seul moyen, mais en Chine, l’armée est une entreprise. L’armée, en tant qu’entreprise, vend des organes. Ce n’est pas leur seule source d’argent, mais c’est une source importante. En fait, un hôpital militaire avait sur son site Internet : ‘Vendre des organes est notre source financière principale.’ Comme le reste, je l’ai citée et ils l’ont enlevée.


"Vous aimeriez peut-être savoir qu’une de nos demandes a été de nous rendre dans trois hôpitaux du Canada. C’était il y a quatre ou cinq ans. Nous en avons visité un en Colombie Britannique, un à Calgary et un à Toronto et nous leur avons demandé combien de greffes provenaient de Chine, parce que les gens devaient s’y rendre par la suite pour des soins. Juste de mémoire, nous avons eu l’impression que près de 100 canadiens s’étaient rendus en Chine pour des organes. Ceci juste dans ces trois hôpitaux au cours des deux dernières années environ. Vous pourrez dire que c’est un petit nombre, mais nous aurions aimé qu’il soit de zéro. Je pense que les canadiens n’iraient pas s’ils savaient ce que nous savons maintenant. C’est effroyable, et il y a de nombreux incidents effrayants. Comme vous le dites, une personne peut survivre à un don de rein, mais nous n’avons jamais rencontré de donneur de rein survivant en Chine. "


MP Pierre Jacob, member of the Subcommittee on International Human Rights Le Membre du Parlement Pierre Jacob, membre du sous-comité des droits internationaux de la personne

Le député Pierre Jacob, membre du sous-comité des droits internationaux de la personne a demandé aux témoins :"Ces dernières années, le Parlement Européen, le sous-comité du Congrès des Etats-Unis, les Rapporteurs des Nations Unies sur la Liberté de religion ou de croyance et sur la question de la torture, ont émis des inquiétudes concernant les allégations de prélèvements d’organes sur des pratiquants de Falun Gong en Chine. Comment caractériseriez-vous l’impact des efforts internationaux pour éveiller les consciences sur le prélèvement d’organes en Chine ? "


M. Kilgour a répondu que des organisations comme l’Organisation Mondiale pour la Santé n’ont pas fait preuve de beaucoup de coopération. Il restait optimiste, mais le temps passait et chaque jour, des personnes mouraient.


M. Matas a ajouté : "Tout d’abord, Manfred Nowak, a soulevé ce problème une ou deux fois dans son rapport, demandant à la Chine d’expliquer la divergence entre le nombre de greffes et le nombre de sources identifiées. Cela a été relevé par le Rapporteur des Nations Unies sur l’intolérance religieuse ; Asma Jahangir l’a répété. Le Comité contre la Torture, la Chine étant signataire de la convention contre la torture, a demandé à la Chine de lancer une enquête indépendante sur les sources des organes pour les greffes. La question a été soulevée lors de l’Examen Périodique Universel. "

" En Europe, il y a eu une pétition avec 166 000 signatures de 36 pays. Je l’ai présentée en décembre au Haut-Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme. Je les ai rencontrés il y a quelques semaines. La pétition demandait aux Nations Unies de mandater une enquête indépendante. Le responsable que j’ai rencontré a déclaré qu’il solliciterait les rapporteurs sur la santé, la torture et l’intolérance religieuse pour le faire. »


"De toute évidence, la communauté internationale pourrait faire plus, mais ils font quelque chose. Le Parlement de l’Union Européenne a tenu quelques auditions sur ce sujet, dont une à laquelle j’ai participé en décembre, ainsi, il y a un peu d’engagement. Mon point de vue est que l’examen périodique universel est une autre opportunité de rappeler ce problème à la communauté internationale."


M. Jacob a demandé ce que le Canada et les autres gouvernements intéressés pouvaient faire pour accroitre la transparence s’agissant du système de greffes d’organes en Chine.


M. Kilgour a répondu : " J’ai une suggestion très simple. Nous pourrions indiquer sur le site Internet du département des Affaires étrangères que si vous vous rendez en Chine dans le cadre du tourisme de greffes, il est possible que vous receviez un organe provenant d’un membre de Falun Gong, esclave dans un camp de travail. Je suis certain que l’Ambassade chinoise n’apprécierait pas ce type de mesure. Cependant, jusqu’à présent, je ne crois pas qu’un quelconque gouvernement a publié une telle notice sur son site Internet."


M. Matas a avancé quelques suggestions: " D’abord, nous devrions continuer à exercer des pressions sur la Chine afin qu’elle publie les statistiques de la peine de mort. Ensuite, la Chine gère quatre registres de greffes dont les statistiques sont raisonnablement fiables, parce que les hôpitaux les renseignent directement. Ils se trouvent dans quatre villes différentes de Chine. Un est à Hong Kong. Le registre des greffes de foie de Hong Kong avait pour vocation d’être public ; j’ai alors commencé à citer leurs chiffres, et ils l’ont fermé. Je voudrais juste dire à la Chine, rendez toutes les données—bien sûr, pas les données individuelles, mais l’ensemble—disponibles à partir de ces quatre registres de greffes. Si vous faites cela, ainsi que les statistiques de peines de mort, je pense que vous aurez beaucoup plus de transparence."


M. Reid, le Président du sous-comité a déclaré : " Je ne me souviens pas si c’est M. Kilgour ou M. Matas qui a fait brièvement une comparaison avec le Dr. Mengele, et lorsque je vois ce qui s’est produit avec les Nazis et ce qui distingue le régime monstrueux qu’ils avaient avec les persécutions à tout va qui se sont produites partout ailleurs dans l’histoire, ce qui me frappe n’est pas que les personnes qui ont perpétré ces horreurs étaient plus perverses mais que l’appareil de persécution était devenu auto-financé et a cessé d’être un drain sur l’état. La persécution est une activité économiquement inefficace. S’en prendre à des citoyens productifs et les persécuter est économiquement inefficace, mais lorsque vous pouvez l’autofinancer, comme ça l’était alors, il n’y a plus de limite à ce que cela peut faire. Mon inquiétude est que j’ai est que nous avons un appareil autofinancé pour la persécution d’une partie de la société. Ce n’est pas son objectif, mais c’est de là qu’il tire sa matière première et il a maintenant une incitation à continuer. Ne suis-je plus sur mes deux pieds ou semble-il que ce soit un réel problème ? "


M. Kilgour a répondu: "Le corps humain, la dernière fois que j’ai regardé, sous ce système avec les prix des différents organes, vaut près d’un demi-million de dollars en Chine. Chaque pratiquant de Falun Gong ou prisonnier inculpé vaut un demi-million de dollars, parce qu’ils prennent tous les organes—pas simplement un seul—puis, ils brûlent le corps. Je pense qu’il y a un énorme gaspillage, parce que vous devez trouver des gens en quelques jours pour un cœur, etc. .Je suis sûr que c’est un énorme gaspillage, mais—en théorie—chaque être humain qui a été assassiné dans ce terrible crime contre l’humanité vaut un demi-million de dollars. Comme vous le dites, il y a un facteur particulièrement bouleversant dans ce cas. "


M. Matas a ajouté: "Oui, un demi-million de dollars par corps. Si vous considérez cela en termes de totaux, le gouvernement chinois crache occasionnellement des totaux de 10 000 par an, et c’est comme un milliard de dollars par an. Ce n’est pas simplement une question d’argent. Le souci principal du parti au pouvoir est le pouvoir, pas l’argent. Si vous pouvez créer suffisamment d’intérêt internationalement, de sorte que leur légitimité politique soit remise en question à cause de ce qu’ils font, ils feront marche arrière, en dépit de tout l’argent. De toute évidence, l’argent continue à affluer, mais le problème de l’argent peut être surmonté si suffisamment d’inquiétudes sont exprimées sur les violations des droits de l’homme."


M. Reid a conclu l’audition: " Je remercie beaucoup nos deux témoins. Vous nous avez été formidablement utiles. Chaque fois que vous revenez, vous êtes mieux informés qu’auparavant et nous apprécions tous beaucoup. Merci infiniment. "

Version chinoise

Traduit de l'anglais :
http://en.minghui.org/html/articles/2013/3/10/138428.html

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