L’utilisation de la torture contre les pratiquants de Falun Gong est restée courante et permanente durant toute l’année 2008. Amnesty International a publié plusieurs actions urgentes au nom de différents adhérents risquant la torture, pendant que le Comité des Nations Unies contre la Torture a émis une décision à valeur engageante demandant une enquête indépendante sur les mauvais traitements infligés aux adhérents du Falun Gong en détention.
Dans son rapport de mission en Chine en 2005, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, Manfred Novak, a déclaré que 66 pour cent des rapports de torture en Chine reçus par son bureau venaient de pratiquants de Falun Gong qui en étaient victimes. Des photographies valant pour preuves venant de l’intérieur de la Chine, des déclarations d’anciens prisonniers de conscience, des enquêtes par des avocats des droits de l’homme et des témoignages d’ancien personnel de la sécurité indiquent l’utilisation très répandue de la torture contre les adhérents du Falun Gong dans le but de les forcer à renoncer à leurs convictions ou leur extraire des informations sur d’autres pratiquants. Les méthodes de torture les plus répandues sont les passages à tabac, les électrocutions par matraque électrique, les injections de médicaments psychotropes, le gavage forcé, les viols et autres formes de sévices sexuels. Tel que décrit dans la section précédente, plus de 100 adhérents sont morts durant l’année, souvent suite aux mauvais traitements subis en détention.
Action urgente d’Amnesty International : craintes de Torture, Chen Zhenping (F):
" Chen Zhenping, qui pratique le Fa Lung Gong, a été arrêtée sans mandat le 9 juillet à son domicile, dans la ville de Zhengzhou (province du Henan). Sa famille n'a pas été autorisée à lui rendre visite et on ignore où elle est détenue actuellement. Cette femme risque fortement d'être soumise à la torture.
Elle a d'abord été placée pendant dix jours au centre de détention du village de Matougang, puis transférée au centre de détention n° 1 de Zhengzhou. Le 10 octobre, des représentants du tribunal populaire de Jingshui, un district de cette ville, ont annoncé à l'un de ses proches que Chen Zhenping avait été condamnée à purger sept à quinze ans d'emprisonnement. Cependant, sa famille n'a pas reçu d'avis officiel des autorités judiciaires l'informant de l'ouverture de son procès.
[…]
D'après l'une de ses anciennes codétenues, Chen Zhenping a été maintenue enfermée dans une cellule avec une trentaine de personnes et contrainte de dormir par terre. Une autre prisonnière ayant partagé sa cellule a indiqué qu'elle avait été forcée à travailler jusqu'à dix-neuf heures par jour pour fabriquer des descentes de lit, des cotons-tiges et d'autres articles, avec des objectifs de production très stricts : si elle ne les atteignait pas, elle était battue et soumise à d'autres mauvais traitements. »
Voir : Action Urgente d’Amnesty International
Hu Yuyuan
L’avocat chinois Jiang Tianyong a décrit dans une interview de la radio chinoise basée à l’étranger " Sound of Hope" les mauvais traitements dont a souffert un de ses clients qui pratique le Falun Gong début août 2008 : " Quand j’ai rencontré Hu Yuyuan, il a décrit la manière dont il avait été traité après son arrestation : les gardiens ont mis un sac sur sa tête, et ont utilisé des bouteilles d’eau remplies pour le frapper à la tête. Ensuite, ils ont enroulé des fils électriques autour de ses doigts et y ont mis le courant. Après l’avoir électrocuté sur une main, ils ont fait la même chose sur l’autre main. "
Chen Jie
Dans un article récent du magazine New Statesman, Leeshai Lemish parle d’interviews réalisées avec Ethan Gutmann pour la sortie d’un livre : « Chen Jie [adhérente du Falun Gong qui s’est récemment échappée vers la Thaïlande] a dit : " leurs ventres, leurs poitrines et leurs dos étaient ... couverts de cloques noires après avoir été électrocutés à coups de matraques électriques." Nous avons interviewé plus de 100 personnes, et les cicatrices de torture que certains ont montrées, ne laissaient aucun doute • cette persécution a bien lieu et dans tout le pays."
Voir : New Statesman"China's Other World", en français : New Statesman (R-U) : L'autre monde de la Chine
Liu Qi
Renforçant l’impunité autour de ces persécutions, l’ancien maire de Pékin Liu Qi a été nommé à la tête du Comité d’organisation des jeux olympiques de Pékin 2008 (BOCOG) et accepté comme un hôte légitime par la communauté internationale. Ceci en dépit du fait qu’il a été jugé coupable de torture contre des adhérents du Falun Gong en 2004 par une cour de justice à San Francisco.
D’après le Centre de rapports d’enquêtes qui a publié cette affaire judiciaire en avril 2008 : " Dans un jugement détaillé, la cour de district américaine de San Francisco a déterminé en 2004 que Liu Qi était responsable de la détention illégale et de la torture de deux Chinois et de l’agression sexuelle d’une Française en Chine ... Les plaignants, qui étaient représentés par le Centre pour la Justice et la responsabilité, ont présenté des preuves qu’en tant que maire, Liu a ordonné aux forces de sécurité de réprimer violemment le Falun Gong. Par ailleurs, les policiers sous ses ordres ont soumis les plaignants et d’autres adhérents du Falun Gong à Pékin à de violents passages à tabac, abus sexuels, et électrocutions au moyen d’aiguilles enfoncées dans le corps. "
Pour de plus amples informations : http://centerforinvestigativereporting.org/node/3625
Résumé du dossier et documents légaux à l’adresse : http://www.cja.org/cases/liuqi.shtml
Le comité des Nations Unies contre la torture • Quatrième revue périodique sur la Chine
En novembre 2008, le comité des Nations Unies contre la torture (UNCAT) a évalué le respect par les autorités chinoises de la Convention contre la torture de 1984, que la République populaire de Chine a ratifié en 1988. Amnesty International, la Conscience Foundation, Chinese Human Rights Defenders, et Interfaith International ont soumis au comité de nombreux rapports de torture et de morts en détention de pratiquants de Falun Gong ces dernières années, ils font également état de la culture de la violence et de l’impunité entourant ces faits.
Chinese Human Rights Defenders, en particulier, a insisté sur l’absence totale de mécanisme de réparation pour les victimes : " En théorie, les pratiquants de Falun Gong peuvent faire des pétitions au bureau des Visites et des Lettres ou poursuivre en justice le bureau 610 pour torture. Dans la pratique, même ces moyens d’action limités sont fermés aux pratiquants de Falun Gong parce qu’ils sont traités comme une catégorie spéciale et leurs plaintes ne sont pas acceptées par les bureaux gouvernementaux. Les pratiquants de Falun Gong portent rarement plainte par peur de représailles encore plus graves en raison de leur appartenance [au Falun Gong]. Le bureau 610 est responsable des tortures et des mauvais traitements infligés aux pratiquants de Falun Gong et les officiers du bureau 610 ne sont jamais punis ni tenus responsables de leurs crimes. "
Dans une décision légale à valeur engageante, le 21 novembre dernier, le comité des Nations Unies contre la torture a exprimé son inquiétude concernant les informations selon lesquelles : « les pratiquants de Falun Gong ont été soumis massivement à des tortures et mauvais traitements en prison et certains d’entre eux ont même été utilisés pour des greffes d’organes (arts. 12 et 16). » Plus loin on lit : « l’Etat-Parti devrait immédiatement diligenter ou mener une enquête indépendante sur le fait que certains pratiquants de Falun Gong ont été soumis à des tortures et utilisés pour des greffes d’organes, et prendre les mesures appropriées pour s’assurer que les personnes responsables de tels crimes soient jugées et punies. »
Voir : http://www2.ohchr.org/english/bodies/cat/docs/CAT.C.CHN.CO.4.pdf
Contact presse en France : Hélène Tong (06.22.45.63.81) ou Christel Gassie : 06 74 90 02 85
International : http://www.faluninfo.net/
Contacts US: Gail Rachlin (+1 917-757-9780), Levi Browde (+1 646-415-0998), Erping Zhang (+1 646-533-6147), or Joel Chipkar (+1 416-709-8678)
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