Globe And Mail: L’échec de la chine (Photos)

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Un fermier chinois, en haut, nourrit sa volée de poulets dans les faubourgs de Guangzhou, province de Guangdong dans le sud de la Chine. Les bestiaux dans la chine du sud pourraient être la source du mystérieux virus qui a causé une frayeur sanitaire générale. Photo : AFP

Les gens portent des masques chirurgicaux à leur sortie de l’hôpital de Guangzhou.
Photo : AFP

Un homme met son masque chirurgical en portant l’enfant chinois qu’il vient d’adopter à la grille d’embarquement de l’aéroport de Guangzhou. Photo AFP

Un lama tibétain se sert de son mala et d’un mouchoir comme d’un masque rudimentaire pour se protéger contre le syndrome respiratoire aigu à l’aéroport de Beijing.
Photo: Ng Han Guan

Foshan est « ground zero » depuis la déclaration du SARS. Pour autant qu’on puisse savoir, le 16 novembre, deux ou trois résidents dans cette ville industrielle du delta de la Rivière Perle ont été frappés par une pneumonie atypique connue maintenant comme sérieux syndrome respiratoire aigu. Ces premières morts sont passées inaperçues. La vie ne vaut rien, apparemment, là où il y a. 1.4 milliard de vie.

”Au début nous ne l’avons pas pris sérieusement,” a dit un responsable du Centre de Contrôle et de Prévention des maladies de la province de Guangdong.

L’agent pathogène, non encore identifié, a choisi le parfait creuset d’incubation, a peut-être muté, puis s’est propagé. Foshan est une métropole de 3.5 millions de gens, engloutie dans l’étendue urbaine de la proche capitale de Guangdong. Pourtant elle demeure marginalisée par des fermes paysannes traditionnelles où hommes et cochons vivent côte à côte.

Foshan est une cité du tiers-monde avec tous les problèmes sanitaires habituels, mais où beaucoup de résidents sont suffisamment riches pour voyager souvent et loin.
De cet hybride de gratte-ciels miroitants et de marchés paysans vendant poulets et serpents, le mystérieux agent pathogène a fait du stop jusqu’à un hôpital de la capitale provinciale. De là un médecin chinois l’a transporté jusqu’à un hôtel de Hong Kong, mettant en marche une chaîne catastrophique d’événements aboutissant à 2.200 personnes infectées dans le monde et 78 morts, dont sept à Toronto.

Que savait la Chine, et quand l’a-t-elle su ? Et pourquoi diable ne l’a-t-elle pas dit au monde ? Ce n’est pas seulement l’histoire d’anciennes pratiques agricoles co-existant avec la technologie du 21ème siècle, mais c’est aussi l’histoire d’une dissimulation.

Soucieuse de sa lucrative industrie touristique et de l’expansion des investissements étrangers, Beijing est retombée dans une tradition de secrets bureaucratiques et de xénophobie vieille de plusieurs siècles. Avec une myopie à couper le souffle, les autorités ont décidé de supprimer les nouvelles du SARS.

“S’ils avaient reconnu ça plus tôt, et que nous avions vu le virus au moment où il est apparu dans le sud de la Chine, nous aurions probablement pu l’isoler avant qu’il ne soit hors de contrôle, » a dit le Dr. Stephen Cunnion, un expert des maladies infectieuses qui installe des laboratoires modernes en Chine et est président d’une société de consultants internationaux dans le domaine de la Santé, à Silver Spring, Md.

“Mais ils l’ont complètement caché. Ils cachent tout ; On ne peut même pas savoir combien de personnes sont mortes dans les tremblements de terre.”

Cette semaine, Beijing a finalement admis qu’elle avait 1.190 cas suspects et 46 morts, beaucoup plus qu’ils n’en ont reconnu jusque là. Pour la première fois, on rapportait des cas de SARS à Shanghai et trois nouveaux dans les provinces de Guangxi, Sichuan et Hunan. Mercredi, après avoir installé une équipe épidémiologique de l’Organisation Mondiale de la Santé à Beijing pour neuf jours critiques, la Chine a finalement autorisé l’équipe à entrer à Guangdong.

Après que l’OMS ait publié une rare alerte générale, chacun des pays affecté par le SARS a commencé à fournir des mises à jour quotidiennes – tous sauf la Chine, la mère de toutes les régions affectées. Le SARS ayant déjà infecté 17 pays et paralysant Hong Kong, Singapour et Toronto, certains critiques qualifient même de criminelle la négligence de la reconnaissance tardive par la Chine..

Sans la co-opération de Beijing, combattre le SARS a été comme essayer de terminer un puzzle avec la moitié des pièces manquantes et des conséquences mortelles pour chaque retard.

Une dissimulation officielle n’a rien de nouveau dans la Chine Communiste. Au début des années 1990 Beijing avait caché les nouvelles d’une famine générale précipitée par les mauvais conseils des politiques économiques durant le Grand Bond en Avant de Mao. Plus récemment, les autorités ont supprimé les nouvelles d’une déclaration d’hépatites A à Shanghai. Et pendant des années, la Chine a nié avoir des cas de AIDS, même alors que des paysans vendaient leur sang pour le plasma et étaient re transfusés avec du sang groupé teinté.

Dans le cas du SARS, l’éruption s’est propagée à toute vitesse. A la mi-novembre, cinq villes de plus dans la province du Guandong ont déclaré l’avoir. En décembre, une certaine panique s’en est suivie dans une de ces villes. Sept équipes hospitalières à Heyuan ont été infectées.

Mais l’information n’a pas été partagée avec les autres départements de cette province de 80 millions d’âmes. Au lieu de cela, le journal de Heyuan a imprimé cette déclaration du 3 janvier du bureau de santé locale : « Aucune maladie épidémique ne s’est propagée à Heyuan …. Les symptômes de toux et de fièvre sont apparus du au temps relativement plus froid.” C’était apparemment le premier rapport sur la SARS dans les médias chinois.

Ce mois, des patients ont commencé à arriver dans les hôpitaux de Guangzhou. Un éleveur de porcs, un marchand de fruits de mer et un jeune garçon de dix ans sont tous arrivés avec une pneumonie aiguë. Après la mort du garçon, le personnel de l’hôpital l’a surnommé de façon posthume « Du Yang » ou l’Empereur du Poison. Il avait infecté cinq d’entre eux, incluant un chauffeur d’ambulance et un docteur qui est mort par la suite.

A Guangzhou, le personnel de l’hôpital N°2 de Sun Yat-sen a par la suite surnommé le marchand de fruits de mer « une arme biologique en marche ». Il semblait avoir infecté tout le monde autour de lui.

Pourtant les autorités chinoise n’ont fait aucune déclaration officielle. Au lieu de cela, ils ont ordonné aux journalistes de ne pas rapporter l’épidémie. Un reporter d’un journal de Shenzhen a dit que l’interdiction est arrivée même alors que son directeur distribuait des herbes médicinales chinoises, supposées combattre la maladie.

Fin janvier, un journal de Zhongshan, une des villes affectées, a publié un bref message des autorités provinciales : “Ce virus a été présent à Guangzhou depuis plus d’un mois, et la maladie de ceux qui ont été touchés a été effectivement traitée et contrôlée. Il n’y a pas de raison de paniquer.”.

Les rumeurs ont commencé à circuler. Certaines personnes ont envoyé ce texto sur leurs cellulaires : « une grippe fatale s’est déclarée à Guangzhou. » Une autre rumeur disait que des bio terroristes avaient frappé le Centre des Affaires Internationales de Guangzhou et que 100 personnes étaient tombées maladies. Des patrons ont réagi en désinfectant tout le gratte-ciel et en vaporisant du vinaigre par le système de ventilation.

Le 1er février, jour du Nouvel An Lunaire, le sud de la Chine a expérimenté massivement le vinaigre, considéré être un bon moyen de désinfecter une pièce. « Vous allez dans certains bureaux de Guangzhou, tout le foutu bâtiment sent le vinaigre, de l’entrée à l’ascenseur et jusque dans le bureau, » a dit Ben Mock, un canadien qui est le directeur général de Coca-Cola Inc ; dans le nord est de la Chine..

Le 9 février, le Groupe Roche, un géant pharmaceutique Suisse, a vu une opportunité de marché à Guangzhou. Il a tenu des conférences et remis un feuillet d’information faisant l’article pour une de ses médecines anti-virale, le Tamiflu. Les ventes ont si bien marché que Roche en a fait venir par bateau de son usine de Shangai. Les autorités chargées de l’application des lois ont avertit Roche qu’”il serait sérieusement puni si on découvrait qu’il avait propagé la rumeur d’une épidémie de pneumonie ou de grippe à Guangdong. »Roche a nié avoir propagé ces rumeurs, disant que les ventes de Tamiflu étaient élevées déjà avant la conférence de presse.

Le monde extérieur n’a rien su jusqu’au 10 février. Ce jour là, Dr Cunnion, l’expert des maladies infectieuses, a publié la première enquête sur ProMed-mail, un site Internet tenu par une Société Internationale pour les maladies infectieuses.

“Est-ce que quelqu’un sait quoi que ce soit sur ce problème ?” demandait Dr Cunnion, joignant le message d’un ami d’un ami : « Avez-vous entendu parler d’une épidémie à Guangzhou ? Une relation a moi, dans le chat room d’un professeur, rapporte que les hôpitaux ont été fermés et que les gens meurent. Jack Soo, un traducteur à Kuala Lumpur, répondait le même jour, en publiant des reportages anecdotiques de Chine. Le secret était éventé.

Le même jour où le Dr. Cunnion du Maryland échangeait avec Mr. Soo de Malaisie, Beijing demandait formellement l’aide de l’Organisation Mondiale de la Santé. Cela, toutefois, ne signifiait pas qu’il voulait que l’OMS se manifeste effectivement. Pendant plus d’une semaine, il marchandait avec les experts que l’OMS voulait envoyer

Le 11 février, le Bureau de Santé Provincial de Guangdong donnait sa première conférence de presse. Entre le 16 novembre et le 9 février, il disait que 305 personnes étaient infectées et que cinq étaient mortes. Mais l’épidémie « est maintenant sous contrôle.” De nouveau, le mantra : pas de problème, ne vous inquiétez pas.

Le Next Magazine, l’hebdomadaire le plus vendu à Hong Kong, décidait d’envoyer des reporters à Guangdong. Ils allèrent à l’Hôpital Sun Yat-sen, d’où venait la rumeur que cinq médecins et infirmières étaient morts. Next publia son histoire sur la mystérieuse pneumonie à la mi-Février. « Nous l’avons mis en couverture, » a dit Yeung Wai-hong, l’éditeur du magazine. « A ce moment-là personne ne nous a pris au sérieux.”

Pendant ce temps, un médecin, le Dr. Liu Jianlun, travaillait de longues heures à l’hôpital Sun Yat-sen N°2, s’occupant des patients souffrant de la pneumonie atypique. Le 15 février il reçut un appel téléphonique l’invitant au mariage de son neveu à Hong Kong. A ce moment, 45 personnes de l’hôpital avaient attrapé le SARS. Dr Liu, 64 ans, ne se sentait déjà pas bien lui-même depuis plusieurs jours, mais il ne voulait pas rater le mariage.

Il voulait aussi saisir l’opportunité de contacter des chercheurs de l’Université de Hong Kong, pour discuter de la mystérieuse maladie qui avait tué plusieurs de ses collègues.

Le Dr Liu et sa femme firent des réservations dans un hôtel trois étoiles de Hong kong, l’hôtel Metropole. Le 21 février, ils voyagèrent par bus. Au moment de l’enregistrement, il avait une forte fièvre et une toux sèche. Le réceptionniste lui donna une chambre au neuvième étage. Cet après-midi là, Dr Liu fit une longue sieste, puis il lutta pour s’ apprêter à aller dîner avec la famille de sa sœur.

Les experts supputent à présent que Dr Liu a infecté au moins sept autres personnes au neuvième étage en attendant l’ascenseur. Ils comprennent une femme de 78 ans de Toronto qui quittait l’hôtel, un homme d’affaires américain, trois femmes de Singapour et un jeune homme de vingt six ans de Hong kong qui rendait visite à un ami au neuvième étage. Chacun allait attraper le SARS par Dr. Liu. Ils allaient la propager dans le monde

Le jour suivant, Dr. Liu se sentit si mal qu’il alla à l’Hôpital Kwong Wah, juste en bas de la rue du Métropole. Là, il avertit le personnel qu’il était gravement contagieux. Il demanda un masque et une chambre d’isolation derrière des double porte avec une pression en air réduite. Puis, Dr. Liu résuma pour les médecins un bref historique de la maladie, avant de tomber gravement malade.

Le SARS commença bientôt à s’envoler vers Hanoi, Singapour et le Canada. Le 26 février, l’homme d’affaires américain prit l’avion pour Hanoi où il tomba malade. Johnny Chen infecta 20 personnels médicaux, dont Carl Urbani, le docteur de l’OMS qui identifia le premier l’épidémie de SARS.

Mr. Chen fut ramené à Hong Kong, où il fut admis à l’hôpital Princess Margaret. Il mourut le 13 mars, mais pas avant d’avoir infecté des dizaines d’aides médicaux. Le Dr Urbani mourut le 28 mars.

Les trois femmes de Singapour survécurent mais infectèrent les personnels médicaux des hôpitaux là-bas, y compris un médecin qui s’était envolé à New York et fut par la suite admis dans un hôpital en Allemagne

Le jeune homme de 26 ans de Hong Kong fut admis à l’hôpital Prince of Wales, infectant des dizaines d’autres personnels médicaux et des patients dans un troisième hôpital de Hong kong.

Peter Cordingley, porte parole au bureau régional de l’OMS de Manila, déclara “si Hong Kong en avait su plus à propos des tout premiers cas qu’il a traité, il n’aurait pas été transmis,”. Il y a eut presque deux semaines cruciales où cette chose grandissait et s’accélérait et personne n’a su ce que c’ était. »

A Toronto, Kwan Sui-chu infecta plusieurs membres de sa famille et un médecin. Elle mourut le 5 mars. Son fils mourut à l’Hôpital Scarborough Grace le 13 mars. Depuis lors, cinq autres sont morts, et plus de 160 personnes au Canada sont suspectées avoir le SARS.

Poussé par la déclaration de l’épidémie à Toronto, l’OMS publia sa première alerte générale en des décennies. Le 12 mars, elle appela le SARS, une « menace mondiale » pour laquelle il n’y a pas encore de test, de traitement ni de vaccin. Ce même jour, l’hôpital du Dr. Liu transféra tous les patients du SARS dans un hôpital spécialisé dans les maladies infectieuses. La chambre 3 du 16ème étage fut abandonnée en si grande hâte que les derniers draps souillés pendaient encore des lits.

Mais l’alerte de l’OMS ne fut pas publiée en Chine. Beijing était en plein dans son Congrès National du Peuple annuel, une période sensible où les médias publient rarement les mauvaises nouvelles.

Le 16 mars, la Chine remit ses premières données aux scientifiques de l’OMS. L’information faisait naître l’espoir parce qu’elle montrait que le SARS diminuait de lui-même. Un porte-parole du Ministre des Affaires Etrangères, Kong Quan, annonça que l’épidémie était « effectivement sous contrôle ». Ce jour là, le beau-frère de Dr liu devint le sixième cas fatal de SARS.

La pression internationale monta. Le 25 mars, Santé Canada durcit son avertissement déconseillant tous les voyages à Hong kong , Guangdong, Singapour et au Vietnam. Et pour la première fois, l’OMS commença à lier le SARS à l’épidémie du sud de la Chine.

En réponse, la chine accrut dramatiquement ses chiffres. Elle reconnut 792 cas à Guangdong et 31 de plus, plus trois morts de plus à Beijing. Mais elle continuait à refuser de laisser l’équipe de l’OMS entrer à Guangdong, une province normalement ouverte aux touristes et aux voyageurs d’affaires.

Les médias dirigés par l’état restaient silencieux. Paul Yeung, un employé d’une entreprise de relations-publiques de Toronto travaillant à Beijing, envoya un email : « Tout va bien à Beijing à présent – il n’y a quasi pas d’information publiée – c’est presque comme si cela n’existe pas ici. »

Mardi, le China Daily ne rapportait rien sur le SARS, excepté une mention que les Rolling Stones avaient annulé leurs concerts à Shanghai et à Beijing. Mais mercredi, le journal sortit finalement une histoire du SARS en première page, assurant aux lecteurs qu’il était sous contrôle.
Cette semaine, le même hôpital où Dr. Liu avait travaillé déclinait tout commentaire. « Désolé, nous ne comprenons pas vraiment. Nous ne savons pas trop, » a dit une femme au téléphone à l'hôpital N°2 Sun Yat-sen de Guangzhou.

Gregory J. Rummo, un homme d’affaire et éditorialiste syndiqué de Butler, N.J., était dans le sud de la Chine cette semaine pour y adopter une petite fille. Lorsqu’il demanda à son guide à Nanning quoi faire au sujet du SARS, M. Rummo rapporta que l’homme sourit et lui dit, « je ne pense pas que vous ayez à vous inquiéter du SARS. Mangez bien, reposez vous bien évitez le stress. ».

Le Département d’Etat Américain s’inquiète. Il a annoncé que tous les personnels diplomatiques qui ne sont pas essentiels et leurs familles peuvent quitter Hong Kong et Guangzhou s’ils le souhaitent. Les Centres de Contrôle des Maladies à Atlanta ont élargi leurs conseils de voyage à toute la chine continentale.

Pendant ce temps, la chute économique due à la SARS a touché les compagnies aériennes, les hôtels et les restaurants d’Amsterdam à Zurich. A Toronto, un grand groupe international de chercheurs sur le cancer a annulé sa conférence annuelle, qui devait commencer aujourd’hui. La perte pour la ville est évaluée à 15 millions de dollars ou plus.

L’OMS, fondé en 1948 par les Nations Unies, n’a pas de pouvoir d’application. Après avoir essayé l’encouragement poli, elle a apparemment décidé d’utiliser le seul langage que comprend Beijiing. Mercredi, son équipe attendant encore à Beijing, l’OMS a publié un avertissement déconseillant les voyages à Hong kong et Guandong, son premier avertissement général contre le voyage dans une région à cause d’une maladie infectieuse.

La Chine a eu le message. L’équipe de l’OMS pouvait visiter Guangdong après tout. Et Zhang Wenkang, le Ministère Chinois de la Santé, a dit qu’il était sûr qu’une fois qu’il serait évident que tout là-bas était nickel, les gens reviendraient sûrement visiter la Chine.


http://globeandmail.com/servlet/story/RTGAM.20030404.wSARSchina0404/BNStory/Front

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