Un instrument qui enrichit la sonorité de l’orchestre de Shen Yun

08-01-2010

Deux hommes jouant du suona, un instrument à vent traditionnel en Chine. (China Photos/Getty images

Deux hommes jouant du suona, un instrument à vent traditionnel en Chine. (China Photos/Getty Images)
Le suona, ou le hautbois chinois, prend souvent le rôle principal et ajoute beaucoup à la saveur chinoise de l’Orchestre de Shen Yun. Il est aussi utilisé pour plusieurs solos afin de représenter les personnages loufoques comme celui de Jigong, le moine fou.

Le hautbois chinois, le traditionnel suona, est un instrument à vent avec plusieurs caractères et une longue histoire. L’instrument à double anche de forme conique est sculpté dans le bois et comprend sept trous sur la face du haut et un sur la face du bas. Le corps en bois est recouvert d’un tube de cuivre, et un pavillon en laiton est fixé au bout.

Le suona peut produire une large variété de sons. Il peut émettre un son incroyablement fort et pénétrant qui est parfait pour illustrer des émotions vives comme la joie ou le chagrin. L’instrument est donc très populaire pour les mariages, les obsèques ou à des fins militaires. Or, il peut également être doux et sentimental, selon la technique utilisée par le musicien. Il est souvent employé pour accompagner des opéras régionaux en Chine.

On peut jouer les trois parties du suona séparément : son manche, son sifflet et son cor, ce qui crée encore plus de possibilités pour le musicien. Joyeux et strident (tel que seule la sonorité du suona peut l’être), il est l’instrument prédestiné pour imiter le chant des oiseaux. La pièce la plus populaire du suona est l’Hommage au phœnix (Bai Niao Chao Feng) dans laquelle des centaines de cris d’oiseaux s’élèvent pour louanger le mystérieux roi des oiseaux.

Les notes du suona couvrent deux octaves à l’intérieur du système pentatonique chinois, ce qui ne correspond pas aux concepts d’accords occidentaux. Les joueurs de suona, lorsqu’ils jouent ensemble avec un orchestre occidental, apportent donc plus d’un instrument afin de couvrir toutes les notes de l’échelle occidentale.

Au 20e siècle, la gamme d’accords du suona s’est élargie et des variétés avec une sonorité plus basse et plus élevée ont été créées. Le suona de basse peut faire plus de 90 centimètres de long et les plus petits moins de dix centimètres.

L’histoire du suona
Comme de nombreux autres instruments traditionnels chinois, la création du suona remonte à des centaines d’années. On dit qu’il vient du Moyen-Orient ou de l’Inde, où l’on trouve plusieurs types d’instruments similaires, et est arrivé en Chine au troisième siècle. Des joueurs de suona sont représentés parmi les déités bouddhistes dans la 38e caverne des grottes de Kizil à Baicheng dans le Xinjiang. La caverne a été creusée au quatrième siècle de notre ère.

Après le 16e siècle, le suona devient un instrument de la cour impériale Ming et demeure depuis un des instruments à vent les plus populaires du peuple Han. Plus de 20 minorités ethniques chinoises jouent le suona aujourd’hui. Mais on le trouve aussi dans plus d’une trentaine de pays en Asie, en Afrique et en Europe.

Comme on peut souffler dans le suona en utilisant une variété de techniques pour des instruments à vent et produire une multitude de sons différents, il a aussi été adapté par des musiciens de jazz et de rock.