Le Prix Nobel de littérature donne son appui aux dissidents chinois

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La lauréate du prix Nobel de littérature en 2009, Herta Müller (gauche) et l’écrivain dissident chinois Bei Ling (droite) ont fait un arrêt devant l’emplacement de La Grande Époque au Salon du livre de Francfort. Charlotte Cuthbertson/La Grande Époque)

FRANCFORT – Herta Müller, Prix Nobel de littérature 2009, a déclenché une rafale de flashs en se rendant au stand de La Grande Époque lors du Salon du livre de Francfort dernièrement.

L'écrivaine timide a gardé son sang-froid durant le bombardement médiatique alors qu'elle saluait les auteurs dissidents chinois Bei Ling, qui habite maintenant aux États-Unis, et Zong Weiguang, résidant en Allemagne, ainsi que Lea Zhou, rédactrice en chef de La Grande Époque en Europe.

«Je suis heureuse de pouvoir les appuyer d'une manière ou d'une autre. Si je pouvais utiliser le prix [Nobel] pour leur offrir un sanctuaire... Je sais, toutes les dictatures traitent les êtres humains de la même façon. L'individualité est immatérielle, aucun individu n'a le droit à sa propre opinion.»

Appui aux dissidents chinois
Herta Müller, qui a grandi en Roumanie sous le régime de Ceausescu, ne parle pas à travers son chapeau. Elle a perdu son emploi en 1979 après avoir refusé de travailler pour la Securitate, la police secrète roumaine.

«Je réitère toujours que j'ai été très chanceuse d'avoir survécu à vivre sous une dictature», affirme-t-elle. Elle s'est dite convaincue que la dictature chinoise pourrait s'effondrer, ajoutant «qu'il serait lamentable qu'une vie humaine périsse avant que cela se produise. J'ai beaucoup d'amis qui n'ont pu témoigner de la chute du régime de Ceausescu.»

Elle a été applaudie lorsqu'elle a souligné comment de nombreux gouvernements totalitaires ont tué des gens pour conserver leur pouvoir. «Avec la Chine, il y a Cuba par exemple, ou l'Iran, ou la Corée du Nord. Il faut avoir du courage, des tripes et [un sens des] responsabilités.»

Mme Müller s'est adressée directement aux auteurs dissidents chinois : «Le courage est à l'opposé de la peur. Vivre dans une dictature demande d'être courageux et responsable.»

Lea Zhou a qualifié Herta Müller d'«écrivaine contre l'oubli» lorsqu'elle lui a offert un exemplaire chinois de La Grande Époque. Ce numéro mettait en vedette un extrait, traduit en chinois, de son roman Atemschaukel (La balançoire du souffle).

Herta Müller sourit alors que la foule se bouscule et que les flashs l'assaillent. Dans un état de santé moins qu'idéal, l'auteure avait dû annuler certains rendez-vous la veille. Tout au long de l'évènement, une expression mélancolique marquait son visage, mais ses mots étaient tout de même portés vers l'avenir plutôt que prisonniers du passé.

En s'adressant encore aux auteurs chinois et au personnel de La Grande Époque, elle a ajouté : «J'espère que quelqu'un vous félicitera pour votre travail et j’espère que la Chine se sentira peut-être bientôt pressée de changer la terrible situation des droits de l'homme.»

Un journaliste de Radio Free Asia, bannie en Chine continentale mais néanmoins très appréciée, lui a demandé si elle écoutait Radio Free Europe en Roumanie. «J'écoutais Radio Free Europe plusieurs fois par jour et ceux qui ne le faisaient pas étaient des idiots.»

Au stand de La Grande Époque, une pétition lui est présentée et elle la signe, pour qu'un jour Gao Zhisheng ? avocat chinois défenseur des droits de l'homme persécuté – puisse témoigner de la chute du régime chinois.

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